Quand Hollande s'attaque aux riches, Copé vient à leur rescousse!
Jean-François Copé, « ami des multimilliardaires, bourreau des pauvres » pour Lait d'Beu, se montre très sceptique face à la proposition de François Hollande de taxer à 75 % les plus hauts revenus. Pourtant, des mesures du même type ont d'ores et déjà été appliquées avec succès, par De Gaulle en France mais aussi par Roosevelt aux Etats-Unis.
Ajoutez à cela exactement la même ambition dévorante de parvenir au sommet de l’Etat. Un portrait à charge dans le Nouvel Obs « La Course en tête » (nov 2011) au sujet d’un documentaire sur LCP « La mécanique Copé », le sous-titre annonçant la couleur « Tranchant, parfois brutal, Jean-François Copé trace son chemin vers son objectif suprême : la présidence ». Je n’ai pas le temps de le chercher mais dans un numéro déjà ancien Marianne lui avait consacré un long article qui ne le mettait pas plus au rang des personnes sympathiques et détaillait pareillement ses méthodes.
Pour une fois il dit la vérité : la « puissance publique » n'a « pas vocation à interdire les salaires élevés »... Avec cette bande de barons voleurs et bandits manchots, l'Etat se contente de favoriser les très bas salaires du vulgum pecus... Nuance de taille !
Or, s’agissant des hautes rémunérations et de la proposition de François Hollande de taxer à 75 % les revenus au-delà d’un million d’euros annuels - 6, 5 millions de francs pour bien fixer les esprits - il prétend selon ce que je lis sur le Nouvel Obs (29 fév. 2012) qu’il y a certes des hauts salaires choquants quand ils sont contradictoires avec les résultats obtenus par l’entreprise, raison pour laquelle Sarkozy a annoncé des mesures sur les retraites chapeau - chapeau ! L’artiste pour ses mensonges … - et l’augmentation du taux marginal (de l’impôt sur le revenu)… Je n’ai pas lu ses propositions à cet égard mais je suppose qu’il s’agira d’une aimable broutille.
Un impôt «confiscatoire» ?
Je remarquerais déjà que le terme de taux « confiscatoire » s’appliquerait bien mieux aux impôts et taxes qui frappent les pauvres, les salariés au Smic et les classes moyennes. Tous ceux qui jusqu’ici étaient exonérés de l’impôt sur le revenu et devront l’acquitter en septembre 2012 ainsi que ceux pour qui le gel des tranches d’impôts fera payer dans la tranche supérieure un montant non négligeable apprécieront certainement, surtout après avoir payé tout plus cher grâce à la TVA à 7 %, en attendant la « TVA sociale » de Sarkozy et toutes la foultitude d’augmentation des taxes qui nous sont tombées dessus en janvier.
Je rappellerais la fameuse « niche Copé » - un boulet à 17 milliards d'euros selon Libération - qui a beaucoup servi aux multinationales à être exonérées des taxes sur les transmissions d’entreprises.
« 100 % »… Je subodore une sacrée exagération. Aussi menteur que son mentor.
J’aurais sans nul doute l’occasion d’y revenir mais ce matin en passant sur Google Actus, mon attention fut bien évidemment attirée par le titre de La Tribune Au secours, la gauche revient ! (28 fév. 2012) - petit clin d’œil à l’inepte slogan figurant sur les affiches du Parti socialiste lors de la campagne des élections législatives (perdues dans les plus grandes largeurs) de mars 1986 - je m’attendais à une charge en règle contre la proposition de François Hollande. Pas du tout.
La gauche revient !
Par ailleurs, Philippe Mabille relativise au contraire les effets de la mesure tels que les dénonce l’UMP et ne craint pas de rappeler qu’aux Etats-Unis Roosevelt, pendant la crise des années 1930 avait imposé un taux de 90 % ! Et qu’en France, avec le Général de Gaulle « autre hérault du « redressement national » le taux de 80 % prévalait… concluant que « Pendant la France des trente glorieuses, sous De Gaulle donc, le taux marginal supérieur de l'impôt sur le revenu était de 80 % et cela n'a pas empêché la France de connaître la plus longue et plus forte période de croissance depuis 1945 ».
Oligarchie
Sans doute les thuriféraires de l’ultralibéralisme à l’image de Copé rétorqueront-ils que - comme pour l’Etat-providence - ces temps sont révolus : encore une fois parce qu’ils en ont décidé ! Mais si comparaison n’est pas toujours raison, je sais qu’à l’époque il n’y avait pas d’écarts aussi faramineux entre les rémunérations des plus riches, aussi élevées qu’elles aient pu être, et celles de la grande majorité de la population.
En outre, les sommes astronomiques que perçoivent aujourd’hui les quelques 30 000 contribuables - sur 66 millions de Français : on peut sans exagération parler d’oligarchie ! - n’irriguent nullement l’économie réelle mais sont placées pour produire encore plus d’argent et alimentent ainsi tous les circuits de la spéculation, sans même préjuger de nombreux détours dans les paradis fiscaux.
source marianne