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grincheuxmarrant
13 mars 2012

Chocosuisse attaque la «Couille de Suisse»

Chocosuisse attaque la «Couille de Suisse»

Tradition

Les chocolatiers suisses exigent d’une confrérie belge qu’elle vire le chocolat d’une recette qui n’en contient pas.

Sorte de boule de pâte cuite à l’eau puis arrosée de sucre et de beurre fondu, la «couille de Suisse» est à l’origine un plat de pauvre.

Sorte de boule de pâte cuite à l’eau puis arrosée de sucre et de beurre fondu, la «couille de Suisse» est à l’origine un plat de pauvre.

«C’est un peu moins plat en principe…»

Le syndic de Lausanne Daniel Brélaz avait été pris à partie par une troupe belge dans un théâtre lausannois, en 2009. Il avait osé goûter et lancé: «C’est un peu moins plat en principe… Ça a dû souffrir du voyage.»

«C’est costaud»

Le comédien français Patrick Timsit s'est retrouvé chez les Compagnons de la Couille de Suisse début 2010. Il trouve le plat «un peu costaud» mais est intronisé «couille d’honneur».

Chocosuisse vient de faire plier une petite association belge. L’histoire semble délirante: la Fédération des fabricants suisses de chocolat a exigé d’une poignée de joyeux drilles qu’ils renoncent à mettre du cacao dans une recette qui n’en contient pas!

Etonnamment, la confrérie historico-rigolote des «Compagnons de la Couille de Suisse» est belge. Dans la province du Hainaut, l’attribut helvétique désigne une pâtisserie: de la pâte bouillie puis arrosée de beurre fondu et de sucre roux. Un plat de pauvre qu’avalaient les familles de mineurs durant les fins de mois difficiles. Ces boules auraient été importées par un régiment d’infanterie suisse dans les années 1830.

Fin 2011, cette confrérie craint d’être «récupérée à des fins mercantiles». Elle décide de protéger le plat et dépose un dossier auprès de l’Office Benelux de la propriété intellectuelle. Mais mi-février, elle reçoit un courrier officiel de Chocosuisse. Sujet: «Marque «Couilles de Suisse»…

La lettre exige que les produits utilisés soient suisses, ordonne une réponse dans les plus brefs délais et n’exclut pas de «donner une suite à cette affaire». «Pas très sympa», note Guy Dewier, président de la confrérie. «Et je ne comprenais pas comment on pouvait avoir fâché les chocolatiers suisses avec notre plat sans chocolat.» Suit un échange de courriels. «Il me semble que nos produits ne sont en aucun cas concurrents», écrit Guy Dewier. Chocosuisse émet alors de nouvelles demandes. Il obtempère.

Au final, l’important pour Chocosuisse était que la mention «confiserie» soit retirée de la demande de brevet. Car elle permettait théoriquement à la marque «couille de Suisse» de vendre des produits avec du cacao. «La protection, à l’échelle mondiale, de l’appellation d’origine «chocolat suisse» fait partie de nos missions», explique le directeur Franz Schmid. «Beaucoup tentent d’utiliser la Suisse pour vendre des produits qui n’ont rien d’helvétique. Mais que les cas soient importants ou minimes, nous avons pour principe de réagir. Là, cette confrérie a accédé à notre demande et nous sommes satisfaits d’avoir trouvé un accord à l’amiable.»

Amiable? «On ne fait pas de business et j’ai eu l’impression d’être David face à Goliath», réagit Guy Dewier, sans perdre sa bonne humeur. «Apparemment, chez vous, on ne rigole pas avec le chocolat. J’ose à peine le dire, mais si on avait vraiment voulu ajouter du chocolat, on aurait pris du belge, il est meilleur que le vôtre…»

source le matin

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grincheuxmarrant
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