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grincheuxmarrant
16 mars 2012

Carla bruni ex maitresse de Luc Ferry qui n’a jamais caché cette histoire. Il en parle avec une pointe d’ironie. « Moi, j’é

Souvenez-vous

Extraits

Ce jour-là, Denis Olivennes, alors PDG de la Fnac, rend au chef de l’Etat son rapport sur le téléchargement illégal, tandis que celui-ci doit décorer Arno Klarsfeld, sarkozyste engagé. Deux anciens compagnons de la nouvelle conquête du président ! Carla est à son domicile avec un ami et n’ignore rien des deux temps forts de l’agenda de son nouveau compagnon. Elle s’en amuse.

« Fais-moi un dîner de copains », demande Nicolas

Une poignée de jours après son divorce, la requête de son ami Nicolas- « Fais-moi un dîner de copains chez toi avec ta bande » -permet à Jacques Séguéla de se faire une opinion très précise de l’état du spleen présidentiel. Et de l’urgence. Le fondateur d’Euro RSCG doit agir. Après un rapide coup d’oeil à leurs agendas respectifs, Jacques et Nicolas arrêtent une date, le mardi 13 novembre 2007. Fébrile, à son bureau, le premier consacre une partie de son temps à organiser ce dîner chez lui, passant une dizaine d’appels. Le publicitaire écrit le scénario sans en connaître la fin, organise les seconds rôles autour de la « vedette », prépare les enchaînements. Sur les ondes, il niera qu’il avait à l’esprit d’écrire une comédie amoureuse avec Carla Bruni et Nicolas Sarkozy comme acteurs principaux. Ce qui est loin d’être l’opinion de la première dame de France, qui en sourit désormais.

« Le 13 novembre au matin, Séguéla me rappelle pour me confirmer le dîner du soir. Je lui demande quels sont les autres invités, il me les cite et me parle aussi de la présence de Nicolas Sarkozy.

- Avez-vous hésité à y aller ?

-Non, je n’ai ni hésité ni été surprise. J’étais seulement très curieuse de m’y rendre. En fait, en arrivant, j’ai compris que c’était un blind date. Un blind date not so blind. [Un rendez-vous galant à l’aveugle pas vraiment à l’aveugle. Elle nous regarde, étonnée de nous étonner par cette révélation ! ] Il y avait trois couples et nous deux, deux célibataires. » (...)

« Je n’ai rien à craindre », répond Carla

Cette journée du 13 novembre, le programme du président est chargé : un déplacement à Strasbourg à l’invitation du Parlement européen et, en fin d’après-midi, retour à Paris pour un entretien avec François Bayrou, le président du Mouvement démocrate, plus une rencontre avec des dirigeants d’entreprises publiques. Nicolas Sarkozy attend avec impatience l’heure du dîner de « copains de gauche », chez Jacques Séguéla, à Marnes-la-Coquette Régulièrement, Jacques Séguéla tient informé son futur hôte de l’avancée du projet. Carla Bruni n’a pas hésité avant de répondre positivement à l’invitation. « Je l’ai dit à mon ex-compagnon, Raphaël, le jour même. Il est venu chercher notre fils, Aurélien. Quand j’ai prononcé le nom de Nicolas Sarkozy, il a levé les yeux au ciel. »

Des proches nous confient qu’elle serait même allée à ce dîner avec enthousiasme, éprouvant une certaine curiosité à rencontrer le président. Elle aurait aussi appelé son amie de toujours, Johanna Fath-petite-fille de Jacques Fath, célèbre couturier qui a habillé les comédiennes Greta Garbo et Rita Hayworth-, pour lui annoncer la nouvelle.

« Fais attention, il est très fort, la met en garde son amie.

- Mais non, je n’ai rien à craindre, lui répond Carla.

- Alors peut-être pas lui, mais en revanche, toi, je te connais trop bien... »

Avant même de savoir ce qui allait se passer entre ces deux fortes personnalités, Johanna Fath se doute de l’issue de la soirée. Plus d’une fois, elle a été témoin des talents de séductrice de sa copine qu’elle a connue, adolescente, sur les pistes de ski à Courchevel.

A 21 heures, les convives arrivent. Jacques Séguéla a réussi, le président est heureux. Ils seront huit à table : Luc Ferry et sa femme, Marie-Caroline, qu’on surnomme affectueusement Matao ; l’animatrice télé Péri Cochin, redoutable femme d’affaires qui exporte des formats télé mais tout aussi réputée pour les dîners mondains qu’elle organise chez elle et son mari Guillaume, décorateur d’intérieur (il a agencé l’hôtel particulier de Carla Bruni) ; Sophie et Jacques Séguéla ; Nicolas Sarkozy et Carla Bruni.

Marie-Caroline Ferry n’a montré aucune réticence à se rendre à ce dîner. Elle sait pourtant que son mari a eu une liaison dans le passé avec l’ex-mannequin, mais c’est aujourd’hui oublié. Elle est devenue la marraine du fils de Carla, Aurélien. Luc Ferry n’a jamais caché cette histoire. Il en parle avec une pointe d’ironie. « Moi, j’étais entre Laurent Fabius et Mick Jagger. » Le couple passe prendre Carla à son domicile et tous trois rejoignent la maison des Séguéla.

Ils étaient six à observer les jeux de l’amour et (presque) du hasard... « C’était à l’origine un vrai dîner de distraction, raconte l’un des hôtes. Mais, très vite, on s’est tous rendu compte que le président n’avait d’yeux que pour sa voisine de droite, tournant le dos à l’épouse de Jacques Séguéla. A plusieurs reprises, la chevelure de Carla Bruni a effleuré le président. Il ne s’adressait quasiment qu’à l’ex-mannequin, vêtue d’un pull beige. Luc Ferry filme un peu de la soirée sur son téléphone portable, Carla prend Luc Ferry en photo, Luc Ferry prend Carla en photo. Nicolas Sarkozy n’est pas simplement subjugué, il est carrément fou, raide dingue ! Il ne s’occupe plus que d’elle, il n’a de cesse durant toute la soirée de la complimenter. Nous, les autres invités, discutons avec les époux Séguéla jusqu’à 2 heures du matin. Carla et Nicolas, eux, se comportent comme s’ils étaient seuls dans le salon. Plus rien ni personne ne compte pour eux. Le dîner s’achève vers 2 heures du matin. Carla est sensiblement éméchée, elle a vraiment bien bu et beaucoup fumé ! A la fin du repas, elle demande au président s’il a une voiture. Cette remarque nous fait tous sourire. Devant la maison des Séguéla l’attend l’escorte présidentielle. Luc Ferry et son épouse comprennent qu’ils n’auront pas à la déposer. C’est Nicolas Sarkozy qui la ramène donc chez elle vers 2 h 30. Et chacun rentre sagement chez soi le premier soir. »

Reste le coup de foudre, nullement exagéré celui-là, et confirmé par Carla Bruni elle-même : « Ça a été immédiat. Je ne m’attendais pas à quelqu’un de si drôle, de si vivant. Son physique, son charme et son intelligence m’ont séduite. Il a cinq ou six cerveaux, remarquablement irrigués. Je le remarque encore tous les jours. Vous lui parlez de quelque chose, il est en train de lire un dossier, vous vous dites, le pauvre il est épuisé, il est tard. Eh bien, en fait, il entend tout, tout en intégrant le dossier qu’il lit. Je n’ai pas connu de crétins auparavant, ce n’est pas mon genre, mais lui, ça va très, très vite. Et puis, il a une incroyable mémoire. » (...)

Le 14 novembre 2007, chez Carla Bruni

Mercredi 14 novembre 2007, Nicolas Sarkozy est à son bureau de l’Elysée. Le palais s’est vidé des ministres et de leurs collaborateurs, chacun regagnant son ministère après une réunion particulièrement courte. L’agenda présidentiel est vide jusqu’à 17 h 15. (Et avant de répondre, plus tard, à l’invitation de Carla Bruni, de venir dîner, chez elle, à Auteuil). Le président appelle Luc Ferry aux environs de midi :

« Excuse-moi pour hier soir. Je me suis mal comporté. Je n’ai fait attention à personne ! Tu veux qu’on prenne un pot ? On se voit ?

- Si tu veux

- Alors, passe me voir à l’Elysée. Maintenant, si tu as un moment... »

Luc Ferry arrive vers 13 heures. Tous deux ne parlent quasi exclusivement que de Carla et de la soirée de la veille. Nicolas Sarkozy demande tout de go à l’ancien ministre de l’Education nationale : « Toi qui la connais bien, elle est comment ? »

Au moment de cette conversation, la liste des amants de l’ex-mannequin n’a pas encore fait la une de la presse. Luc Ferry, qui est resté très ami avec Carla, comprend que Nicolas Sarkozy n’ignore rien de leur liaison furtive. « Une fois », dit en confidence l’ancien ministre, qui met en garde le président : « Méfie-toi ! Pas forcément pour ce que l’on dit d’elle. C’est vrai qu’elle a l’esprit libre, comme toi et moi, mais c’est une femme qui a des valeurs. C’est une fille bien. Il faut voir au-delà de ça. »

Dans le « méfie-toi » qu’il adresse au président, on comprend que l’ex-ministre le prévient contre lui-même, ses sentiments, ses penchants amoureux. Ce « méfie-toi » cherche à lui signifier : tu vas très vite ne plus pouvoir te passer d’elle. Paroles d’expert...

Quand le président prend congé de son hôte, c’est un homme amoureux et conforté dans sa première intuition qui téléphone à Carla Bruni pour confirmer à l’ex-mannequin sa présence à dîner. Et c’est donc ce soir-là, le 14 novembre 2007, chez Carla Bruni, que le chef de l’Etat et la chanteuse vont, pour la première fois, à la lumière des bougies et sous l’immense verrière de la chambre à coucher, mieux se connaître et se découvrir... (...)

En froid avec Rachida

Avant le dîner du réveillon [du 31 décembre], Carla et Rachida se promènent dans les appartements privés de l’Elysée. Elles traversent la chambre à coucher. A la vue du lit, la chanteuse se penche vers la ministre qu’elle connaît depuis peu et lance, mi-sérieuse, mi-ironique : « Tu aurais bien aimé l’occuper, n’est-ce pas ? » Cette pique jette un froid. Les deux femmes, qui vont apprendre à se connaître, vont aussi apprendre à se détester. Rachida reste, aux yeux de Carla, la « petite soeur » de Cécilia, comme la surnommait affectueusement l’ex-première dame. Donc une ennemie en puissance. Au dîner du CRIF, le 13 février 2008, la ministre de la Justice confie à un journaliste à propos de Carla : « Elle m’a dans le nez à cause de ma proximité avec Cécilia. Cela dit, elle a le cerveau qui tourne à 400 à l’heure. Dès qu’elle aura compris le système, elle n’aura plus besoin de tous ceux qui ont été proches de l’ancienne femme du président. » A qui pense-telle ? A elle, Guéant et autres Martinon ? De son côté, Carla sait que la vraie résistance viendra de Rachida Dati. C’est elle qu’elle doit faire ployer en premier. Après son mariage officiel, elle demandera avec insistance à la ministre de la Justice de cesser d’envoyer des SMS à son mari dès potron-minet !

De retour dans la salle à manger élyséenne, les deux femmes font bonne figure. Souhaitant fumer mais respectant la nouvelle loi, la chanteuse se penche vers son compagnon et lui demande si l’Elysée est un lieu public. « Ici, nous sommes chez nous, tu as tous les droits », lui répond-il. Et pour bien marquer son territoire, le président sort un énorme cigare qu’il s’empresse d’allumer. Les convives trouveront Rachida Dati bien éteinte et silencieuse. Carla devra donc incarner l’inverse de Cécilia. Plus accessible là où Cécilia était distante, plus amoureuse là où Cécilia ne manifestait guère, surtout les derniers mois, de signes de tendresse. Un face-à-face que Carla Bruni clôture par ces mots : « Moi, j’aurais voté pour mon mari. » Allusion à peine voilée au fait que Cécilia Sarkozy a renoncé, le jour du second tour, le jour de la présidentielle, à exercer son droit de vote... (...)

A partir de son mariage, le 2 février 2008, jusqu’à celui de son ex-épouse, le 23 mars 2008, Nicolas Sarkozy a demandé à ses proches de choisir : c’est Carla ou Cécilia. Rachida Dati, Claude Guéant et quelques autres n’ont qu’à bien se tenir. Ont-ils suivi les consignes présidentielles ? Le choix comme témoin de son mariage avec Carla de Mathilde Agostinelli, directrice de la communication de Prada, supposée amie intime de Cécilia, est le signe patent d’un premier ralliement. Quant à Rachida Dati, qui harcelait de SMS le couple Cécilia-Richard Attias, elle se borne désormais à prendre de temps en temps des nouvelles par téléphone, essuyant parfois des remarques sarcastiques de Richard Attias, qui feint de s’étonner des longues périodes de silence de la ministre. Laquelle ne fera pas le déplacement à New York pour le mariage de sa « grande soeur ». Entre le président et Cécilia, Rachida Dati a donc choisi. Michèle Alliot-Marie, moins exposée, n’est pas aussi versatile. A la veille de leur mariage, la ministre de l’Intérieur a promis de recevoir Cécilia et Richard à déjeuner à son ministère dès qu’ils passeront par Paris, c’est-à-dire à 50 mètres du bureau de Nicolas Sarkozy. N’en déplaise au président. Seul François, le frère cadet du président, résiste. Et son épouse, qui s’est rendue au mariage de Cécilia, aux Etats-Unis, malgré l’oukase présidentiel. Pour combien de temps encore ? Le jeudi 3 avril 2008, on a aperçu François dans un restaurant parisien déjeuner en tête à tête avec sa belle-soeur, Carla Bruni-Sarkozy. Va-t-il lui aussi se ranger dans le camp anti-Cécilia ? (...)

 

Happy birthday Mister Président

Le lundi 28 janvier 2008, Nicolas Sarkozy souffle ses cinquante-trois bougies. Pour l’occasion, Carla se charge d’organiser un anniversaire surprise dans son hôtel particulier. Tout l’après-midi, un défilé de livreurs est repéré par les habitants du quartier de la porte d’Auteuil, en provenance des plus grandes épiceries et restaurants de Paris. Une des invitées nous raconte.

« C’est Carla qui a lancé les invitations par téléphone. Un soir, j’ai reçu un coup de téléphone et elle m’a dit de sa voix d’hôtesse de l’air : "Allo, ma belle ! Je veux t’inviter à la fête d’anniversaire de Nicolas... Je ferai la fête dans mon jardin..." En arrivant sur place, le jour dit, j’aperçois tout d’abord les paparazzis au fond de l’allée qui mène à l’hôtel particulier. Puis je découvre la demeure avec le jardin d’hiver, égayé pour l’occasion d’une tente blanche chauffée. Quand Nicolas Sarkozy est arrivé, Carla a dit : "Je crois qu’il se doute de quelque chose." C’est vrai qu’il n’a pas eu l’air surpris. Content de découvrir les gens présents mais pas surpris... par la surprise ! »

Ce lundi 28 janvier 2008, le président rentre tout juste de son voyage officiel en Inde. Une cinquantaine de parents, d’amis politiques et du show-biz sont réunis autour d’un potage aux truffes et à l’artichaut façon Guy Savoy, le péché mignon du président, suivi de pizza, salade mozzarella, pâtes... L’ex-top-model a engagé un décorateur pour la soirée et la nièce de sa nounou italienne sert les invités. Côté gouvernement, on aperçoit François Fillon, Premier ministre, Rachida Dati, Brice Hortefeux, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bernard Kouchner, Rama Yade et Luc Ferry. Parmi les collaborateurs du chef de l’Etat, on note la présence de Franck Louvrier, chargé de sa communication, et Catherine Pégard, conseiller à la présidence. Autre habitué des dîners d’anniversaire de Nicolas Sarkozy, Didier Barbelivien, accompagné de Laure, sa nouvelle compagne. « L’anniversaire, c’était bien. En fait, Nicolas a surtout vu Carla pendant son anniversaire. Il ne voyait qu’elle. Et elle, son anniversaire, elle ne l’a fait que pour lui. On voyait une femme qui voulait faire plaisir à son mec », se souvient l’auteur-compositeur-interprète. Quand on lui demande comment ont cohabité ses amis à elle, artistes bobos de gauche, et ses amis à lui, artistes de droite, il s’empresse de répondre : « Mais la plupart des gens qui étaient là connaissent Carla depuis longtemps. On l’a tous croisée un jour ou l’autre. Artiste, ça dépasse les clivages. Elle a des goûts beaucoup plus éclectiques qu’on n’imagine. C’est une femme avant tout. Je suis tout à fait serein, il faut parler de cette histoire de cette façon-là : la rencontre d’un homme et d’une femme. »

Les autres invités sont les fils Sarkozy, Jean, accompagné de Rama Yade, et Pierre, l’aîné, venu avec Sandrine, Martin Bouygues, PDG de Bouygues et propriétaire de TF1, le conseiller de Paris Pierre Charon, Nicolas Bazire, l’ancien directeur de cabinet d’Edouard Balladur, et les amis de toujours, Isabelle et Patrick Balkany. Sont aussi invitées deux ex- intimes de Cécilia, Agnès Cromback, directrice de Tiffany & Cie à Paris, et Mathilde Agostinelli, qui est aussi une amie d’enfance de la famille Bruni.

Devant ce parterre hétéroclite, Nicolas Sarkozy lâchera cette confidence : « Elle, au moins, elle aime mes amis. » Allusion à peine voilée à l’attitude de son ex-épouse, Cécilia, qui avait fait un tri sévère dans les relations de son mari. Carla n’écartera pas Rachida Dati. « Je ne suis pas Cécilia, je n’ai pas de liste noire. »

Tout au long de cette journée de préparatifs, Rachida Dati recevra de nombreux appels de Carla Bruni, inquiète de savoir si le secret de l’anniversaire surprise est bien protégé. Après une interview sur Direct 8 et un passage éclair au dîner des parrains de SOS Racisme, la garde des Sceaux se rend à la fête du président. Au cours de la soirée, après le face-à-face bref mais tendu entre les deux femmes le soir du 31 décembre à l’Elysée, Carla porte un nouveau coup de griffe à Rachida Dati, dont elle connaît les liens qui l’unissent toujours à l’ex-première dame : « J’ai hésité à t’inviter, mais finalement je l’ai fait... » La garde des Sceaux blémit. Elle comprend que sa relation avec Carla ne sera définitivement pas de tout repos. En réalité, Rachida Dati n’apprécie guère Carla Bruni-Sarkozy, indépendamment de tout lien d’amitié avec Cécilia. Un proche du couple nous éclaire sur cette relation. « En fait, c’est Rachida qui a mal vécu l’arrivée de Carla, et non l’inverse. Avant elle, elle était la star des femmes ministres. Aujourd’hui, elle a perdu de son rang auprès du président. » (...)

Carla découvre la politique dans ce qu’elle a de plus violent. Mais elle retient surtout de cette période une chose, essentielle désormais à ses yeux : l’engagement vaut tous les discours.

« C’est plus facile de parler que d’agir. Il n’y a pas de grande différence entre les gens de droite et les gens de gauche en France, je trouve. Mais il y a une différence entre ceux qui agissent et les autres qui se contentent de parler. Tout est une question de positionnement. La chose politique m’a toujours intéressée, mais de façon dilettante. J’ai compris désormais que la politique, si l’on veut bien l’exercer, n’est pas un art de dilettante. » (...)

« Et pourquoi ne pas vous marier très vite. Ainsi, plus de problèmes dans l’avenir liés au protocole. » Celle qui lance ce conseil à Nicolas Sarkozy est l’ex-première dame de France, Bernadette Chirac. Convoler, régulariser, Nicolas Sarkozy y songe très sérieusement, surtout qu’il doit se rendre en visite officielle en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne, en Israël et dans d’autres pays très prochainement. Reste la splendeur évocatrice du Taj Mahal où, mais il ne le dit pas encore à son interlocutrice, il compte bien se rendre, entre deux rendez-vous officiels, avec Carla Bruni. Mais pour l’instant, point de Carla Bruni dans le paysage indien. Et pour cause. Cette discussion avec Bernadette Chirac contrarie tous les desseins présidentiels. Le félicitant d’être allé seul en Arabie saoudite et dans les Emirats, l’épouse de l’ex-chef de l’Etat déconseille à Nicolas Sarkozy de se rendre en Inde avec sa nouvelle compagne : « Autant pour vos hôtes que pour des raisons purement électorales, Nicolas, vous devez vous y rendre seul. » Bernadette Chirac n’en démord pas. Le président écoute respectueusement la mise en garde de l’élue corrézienne. Elle sent ce que pensent le peuple d’en bas, les seniors et la grande bourgeoisie, trois piliers du vote Sarkozy en mai 2007... (...)

Sa demande en mariage, il l’a faite à l’amie de Carla !

Carla prévient son fiancé qui la presse de demandes et de cadeaux : « Il n’y a qu’une seule personne qui peut accorder son consentement pour que je me marie, c’est mon amie Marine Delterme. » Marine Delterme est comédienne et partage la vie de l’écrivain Florian Zeller. Le couple est intime de la famille Bruni-Tedeschi. Un jour de novembre, Marine Delterme et un groupe d’amis, tous liés à Carla Bruni, dînent dans un restaurant parisien. Soudain, le portable de Marine sonne. C’est Nicolas Sarkozy au bout du fil. Le président de la République demande officiellement la main de Carla Bruni à son amie ! Interloquée, la comédienne raccroche, réservant sa réponse. Elle consulte les autres convives de la table. Un conseil des amis s’improvise alors. Chacun donne son avis. Certains se montrent ouvertement sceptiques. D’autres espèrent pour l’ex-mannequin qu’il se montre « vraiment amoureux. »

Invités, témoins, maire et membres de la famille ont protégé le secret pendant au moins dix jours. Le temps nécessaire aux administrations italienne et française d’envoyer les documents obligatoires. Toutes les personnes présentes ont fait le serment de se taire, respectant-sauf une-la demande expresse des futurs mariés. Nicolas Sarkozy aura tout fait pour brouiller les pistes...Vendredi 1er février, son agenda prévoit qu’il sera le lendemain à Creil, dans l’Oise, à 11 heures, pour une visite à la base militaire aérienne 110. Vendredi soir à 23 heures, au terme d’une réunion liée à la crise du Tchad, il annule cette visite qui n’était qu’un « leurre ». En fait, depuis huit jours, le mariage est bel et bien programmé le 2 février, à l’Elysée, et à 11 heures très précisément.

D’autres choses m’ont frappé : le maire n’a pas dit, selon la formule, « dans la maison commune » mais « dans le palais de l’Elysée ». Et il a déclaré qu’un contrat de mariage a été établi.

Le maire arbore un grand sourire et il glisse à Nicolas Bazire que les époux et les témoins ont signé des actes qui sont désormais, c’est historique, dans le livre d’état civil de la mairie du 8e arrondissement. Une cérémonie aussi rapide que le coup de foudre présidentiel.

« Votre fille, en deux minutes, j’ai su que c’était la femme de ma vie », a confié le président à sa future belle-mère. A l’issue du mariage, Marisa file rejoindre son petit-fils, Aurélien, souffrant.

« C’est faux. Le père, Raphaël, a refusé qu’il soit présent ! » rétorque devant moi une amie de Carla. (...)

 

Artiste avant tout

Que les ministres et les élus se rassurent, elle n’a nullement l’intention ni l’envie de briguer un mandat ou un portefeuille ministériel.

« Non, vraiment, je n’ai aucune intention de changer de métier. J’ai une fonction, mais ce n’est pas un métier. Un métier, c’est du travail. Parfois, on l’a choisi. On est payé pour ça. Une fonction comme la mienne, ce n’est pas un métier. Cette fonction, j’en hérite avec mon mariage. »

Pendant les séances d’enregistrement [de son prochain disque], elle croise Maxime Le Forestier, Julien Clerc, Camille, Raphaël et Sinclair, l’enfant du couple Blanc-Francard, eux aussi absorbés par leur prochain album. Pour les artistes et techniciens du studio, c’est une source d’étonnement chaque fois que le président débarque pour écouter Carla enregistrer. Un jour, le chef de l’Etat, entouré de ses gardes du corps, sonne à la porte du studio. Agréablement surprise, elle annonce, légère : « Ah ! c’est mon mari qui vient me chercher ! » Musiciens et ingénieurs du son restent bouche bée. Nicolas Sarkozy rentre le plus naturellement du monde dans une pièce enfumée, se présente, et reste près d’une heure à discuter avec les personnes présentes du statut des intermittents du spectacle ! « C’était irréel et hallucinant ! » confie un témoin de la scène.

La plupart des chansons qui composent l’album sont écrites depuis un certain temps. Carla Bruni pensait pouvoir sortir son disque vers Noël 2007. Mais c’était avant... Avant la rencontre avec Nicolas Sarkozy, le raz de marée médiatique et leur mariage. Il n’empêche. L’agent de Carla Bruni, qui a eu les textes des chansons entre les mains, s’inquiète de l’interprétation qui risque d’en être faite par la presse. « Pourquoi s’inquiéter alors que Nicolas lui-même ne s’inquiète pas ! Franchement ! il est super serein, il la laisse faire ce qu’elle veut. Même elle, elle est surprise d’autant de liberté ! » tempère un proche du couple.

« Ce qui va changer, dit Carla Bruni, c’est que je ne vais pas faire de scène. Le temps que mon mari reste président de la République. Mais bon, ce n’est pas comme si j’étais une bête de scène style Janis Joplin ou les Stones. Et puis, Madonna va bien démarrer prochainement une tournée à son âge... J’ai le temps » (conversation avec les auteurs).

De l’aveu même de Bertrand de Labbey à un de ses amis, « on n’a jamais connu une promo aussi dingue sur un album qui n’est même pas encore sorti ! Il n’y a absolument rien à faire, tout le monde la veut ! » Oui, mais dans quels desseins : l’encenser ou l’éreinter ? s’inquiète l’Elysée. Nicolas Sarkozy ne veut pas que sa femme devienne une victime collatérale de ses propres déboires. Il veille au grain. Comme ce jour où Carla Bruni et son agent déjeunent au restaurant. Le téléphone sonne, Carla décroche : c’est Nicolas Sarkozy. Le président demande à son épouse de lui passer Bertrand de Labbey, lequel écoute, médusé, le président s’enquérir de l’état d’avancement du disque et lui expliquer comment gérer la presse ! Nicolas Sarkozy, président de la République et nouvel agent de Carla Bruni... On savait l’homme amoureux du show-business mais de là à devenir l’imprésario d’une artiste...

« Vous ne craignez pas que l’accueil réservé à votre album soit plus politique que musical ? Vos textes vont être lus à la loupe. Vous vous êtes censurée ?

-Je ne fais aucune autocensure. D’abord, sur cet album il y a de nombreux textes qui ont été écrits avant que je rencontre mon mari. Et puis je ne suis qu’une chanteuse folk. Je raconte des petites histoires qui sont les miennes ou les vôtres. Il n’y a rien de subversif. »

« L’approche politique risque de reprendre le dessus...

-Je n’adhère pas à l’idée que tout le monde soit corruptible. Ou fortement influençable. Par exemple, on peut faire un bon journal et être marié à un ministre. Il ne faut pas tout mélanger. Si on ne peut pas malmener une vérité, c’est qu’elle n’est pas bien solide. Je ne comprends pas que l’on mélange les genres. La musique et la politique sont deux domaines très différents. J’ai confiance dans le goût artistique des critiques musicaux. Ils peuvent ne pas m’aimer, ne pas aimer mon mariage ou inversement. Mais je ne crois pas à la politisation des critiques de musique. Non, le pire serait pour moi l’indifférence. » (...)

« J’exprime mon point de vue »

Forte de cette expérience [la publication dans Le Monde d’une tribune où elle s’insurge contre la mise en ligne sur le site du Nouvel Obs d’un papier concernant le prétendu SMS qu’aurait envoyé Nicolas à Cécilia], Carla Bruni-Sarkozy ne s’interdit pas de réagir dans l’avenir via des tribunes dans les journaux. « Avec ce papier dans Le Monde , je voulais exprimer mon point de vue. Et puis ça m’intéresse d’écrire. Attention, je ne suis pas journaliste, ce n’est pas mon métier. Mais je m’autoriserai à le faire quand la situation l’exigera. » Carla est capable aussi de prendre son téléphone. Son ami le maire de Paris, Bertrand Delanoë, dans une interview à la presse italienne, compare Silvio Berlusconi au chef de l’Etat français. « Je l’ai immédiatement appelé pour lui dire qu’il se trompait. Berlusconi, c’est un homme d’affaires qui fait de la politique. Nicolas, c’est un vrai politique, un homme de terrain. Nicolas Sarkozy a une vraie passion pour son métier. » Elle poursuit : « Quand je l’observe me vient immédiatement à l’esprit une scène à laquelle j’ai assisté. Un soir, je vais à l’Opéra entendre le chanteur José Van Dam. Il se produisait deux jours après le décès de son fils, mort à la suite d’un jeu imbécile. Il a chanté magnifiquement, mais il n’a pas voulu être salué. Les chanteurs peuvent chanter deux jours après la mort de leur enfant. C’est un métier. Nicolas, c’est un homme politique. Pas Berlusconi, chacun son métier... D’ailleurs, je ne me sens pas bien depuis qu’il a été élu président du Conseil. Je suis sûre que si mon époux devient homme d’affaires, ce sera un piètre homme d’affaires. » Quand on lui fait remarquer que ce coup de fil au maire de Paris et ce commentaire à propos de l’homme politique italien sont des gestes hautement politiques, elle argumente : « Non, absolument pas. Mais je ne m’interdis pas d’avoir une analyse. »

« Je suis très mamma italienne »

On l’a vu avec Cécilia en Libye ou Bernadette lors des municipales de 2001, le rôle de la première dame peut se révéler stratégique dans le dispositif présidentiel. Reste que chacune se démarque de la précédente. L’épouse du général de Gaulle, les Français l’appelaient avec beaucoup de tendresse et de respect « tante Yvonne ». Georges Pompidou, en acceptant d’être filmé dans ses appartements privés à l’Elysée, a innové dans sa manière de communiquer. C’est ainsi que les téléspectateurs ont appris que le président Pompidou appelait sa femme « Bibiche ».

Mme Pompidou ne cachait pas sa passion pour l’art contemporain et l’influence qu’elle avait sur son mari. Danielle Mitterrand, elle, défendait la cause cubaine et son époux la vouvoyait. Carla sera différente de Cécilia. D’abord, elle exerce une grande influence sur l’équilibre personnel et familial de son mari. Au fil des semaines, Carla, devenue belle-fille et belle-soeur, a gagné la confiance et l’estime de la famille Sarkozy presque au complet. Comme ce 16 février 2008 où elle organise dans les salons privés du palais de l’Elysée l’anniversaire de sa tante Gigi, 83 ans, la soeur de sa mère. Pour l’occasion, la première dame réunit les deux branches de sa famille, italienne et française, autour de celle qui appelle Nicolas Sarkozy « mon neveu préféré », et qui a fait partie du voyage à Louxor-en Egypte-le 26 décembre 2007. L’occasion aussi de fêter une seconde fois son union avec le président de la République, pour laquelle plusieurs Bruni-Tedeschi n’avaient pu faire le déplacement à Paris, le 2 février. « Une famille recomposée, ce n’est pas évident et pourtant tout va bien. Aurélien [le fils qu’elle a eu avec Raphaël Enthoven] adore Louis [le fils de Nicolas et de Cécilia]. Avec les mariages et les remariages, on est devant des faits accomplis. Mais comme je suis très mamma italienne, j’essaie d’être un trait d’union. » La machine à séduction est enclenchée. La politique politicienne, elle, ne semble pas, pour l’instant, l’intéresser. « La politique, c’est un vrai métier, insiste- t-elle. On ne s’improvise pas femme politique pas plus qu’on ne devient un excellent pâtissier sans jamais l’avoir été... » « Elle n’est pas comme Cécilia, elle n’a pas de cabinet, douze mille assistants... Elle va juste avoir un secrétariat pour répondre à son courrier », affirme un proche du couple. L’ignorance, la pauvreté donc, mais aussi, croit-on savoir, la lutte contre le sida, tels seront les domaines où elle souhaite intervenir. Ainsi, l’on a pu voir accroché à la boutonnière de Nicolas Sarkozy, le 29 mars 2008, à la finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France, le petit ruban rouge du Sidaction 2008. Et elle aurait, sans caméra ni photographe, amené le président rendre visite à une famille africaine croupissant dans un taudis.

Désormais, la page Cécilia semble définitivement tournée pour Nicolas Sarkozy. Reste à savoir si, après ce quinquennat, il rempilera pour un nouveau mandat ou si, comme on l’entend souvent dire en privé, il mettra un terme à sa déjà longue carrière politique au sommet et partira, à 57 ans, gagner sa vie dans le privé. N’y aurait-il pas eu d’ailleurs un pacte secret entre les deux époux à la veille de leur mariage, elle lui suggérant qu’il y a une vie après la politique ?

« Non, il n’y a eu aucun deal. C’est un métier difficile, la politique. J’ai souvent peur pour lui. C’est inimaginable ce qu’il travaille. J’essaie de l’aider à se ménager. Il est comme nous tous, un peu comme Sisyphe, il aime porter la pierre. Mais il est de bonne composition. Trois rayons de soleil, et il trouve la vie magnifique. Je l’aide pour qu’il soit en bonne santé, bien qu’il ait une hygiène de vie irréprochable. Mais tant qu’on n’est pas dans la petite boîte, on peut changer de métier. Lui l’a déjà fait deux fois, moi trois... Quand il quittera la politique, sans lui, vous allez vous ennuyer », dit-elle en prenant congé.

source le point

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grincheuxmarrant
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