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grincheuxmarrant
1 avril 2012

T’as vu les questions d’Elkabbach à Sarkozy?

 

 
 
T’as vu les questions d’Elkabbach à Sarkozy?
Nicolas Sarkozy invité sur Canal+, le 16 mars 2012.
Nicolas Sarkozy invité sur Canal+, le 16 mars 2012.
 

CHRONIQUE «T'as vu, t'as lu»Tous les samedis, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts reviennent sur une très médiatique campagne présidentielle...

Bam, babam et bababam. Dans un bel ensemble, la Sainte-Trinité du groupe Lagardère vient de donner du canon: Paris-Match, Europe 1 et Elle. Carla Bruni-Sarkozy dans Match et sur Europe; Nicolas Sarkozy dans Elle. Non, on rigole bien sûr, la madame est dans le journal des dadames et monsieur dans le journal des présidents de droite et sur la radio de Jean-Pierre Elkabbach. Ce n'est même plus une opération médiatique gentiment offerte par Arnaud Lagardère («frère» autoproclamé du Président), c'est une croisade. Et en son nom, les Sarkozy ont gentiment remisé leur colère de voir Paris-Match publier l'autre semaine les photos volées, non, chipées, non, prises, enfin les photos de leur fille Giulia au minois déontologiquement recouvert de trois pixels. Ce que nous déclarent les époux sortants? Pff, c'est tellement long et pas intéressant qu'on n'a lu que quelques mots ici et là. «En pleine tête» , «bout portant» , «outrance» , «vulgarité» pour Nicolas Sarkozy dans Paris-Match ; «Ignoble» , «cynique» , «paparazzi» , «machisme» , «modestie» pour Carla Bruni-Sarkozy dans Elle.

Non le mieux, ce sont les questions inscrites en gras dans les deux magazines ou en Elkkabach à la radio. Sur un total de 35 questions dans Match, 10 gravitent autour de Mohamed Merah et 6 autour de Carla Bruni. Joli score. Chez Elle, sur 20 questions, 9 n'en sont pas, la journaliste affirmant des trucs définitifs: «Vous vivez une période très heureuse pour vous.» Alors que chez Match, les intervieweurs doutent encore (la distance journalistique, assurément): «Avez-vous profité des bonheurs de la vie?»

Mais pour les questions, le patron, c'est Jean-Pierre Elkabbach. Vendredi matin, recevant donc Nicolas Sarkozy, il a été impérial. Car Elkabbach, il est au-delà des questions: il n'interroge pas, il encourage, il félicite, il facilite. La réduction du déficit vantée par Sarkozy? «C'est un bel héritage pour votre éventuel successeur ou pour vous-même» . Il clarifie, aussi: «C'est-à-dire que c'est bien pour la dette, c'est bien pour la confiance éventuellement renouvelée des marchés financiers?» Il tend des perches grosses comme ça: «Est-ce que vous dites qu'il n'y a pas besoin d'impôts nouveaux pour les Français?» Il constate: «Dans ce mandat, vous avez été hyper présent, hyper actif.» Et il espère: «Il n'y aura pas de pause pour les grandes et vraies réformes même si elles sont impopulaires?» En face, autant vous dire que Sarkozy n'a pas été avare de «merci Jean-Pierre Elkabbach» , de «Ah ben bien sûr!» et de «C'est exactement ce que je dis» .
Il nous manquera, Jean-Pierre Elkabbach.

libération

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grincheuxmarrant
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