Relation Hollande-Merkel : Hamon égratigne la chancelière

François Hollande président

Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, s'en est vivement pris dimanche sur France 3 à la chancelière allemande Angela Merkel sur la question de la gestion des relations européennes.

Benoît Hamoin a attaqué Angela Merkel ce dimanche

Pas encore en place, mais déjà des fritures sur la ligne. Alors que François Hollande ne sera officiellement président de la République que ce mardi 15 mai, les premières divergences avec l'Allemagne éclatent au grand jour. Interrogé ce dimanche sur France 3, Benoît Hamon a en effet vivement critiqué Angela Merkel. En cause : la gestion de l'Europe par la chancelière allemande. Le porte-parole du Parti socialiste a estimé que celle-ci « doit comprendre » qu'elle « ne peut pas décider seule du sort de l'Europe ». Une première banderille suivie de nombreuses autres.

« On n'a pas voté pour qu'il y ait une présidente de l'UE qui s'appelle Mme Merkel et qui décide souverainement du sort de tous les autres », a déclaré Benoît Hamon, questionné sur la renégociation du pacte européen de discipline budgétaire que souhaite le président François Hollande et à laquelle s'oppose fermement la chancelière allemande.

 « Nous voulons renégocier ce traité européen pour qu'il y ait relance de l'économie par la croissance » or « ce traité instaure l'austérité et les politiques d'austérité ont conduit la Grèce à l'échec » tandis que « la crise se propage en Espagne, au Portugal, partout en Europe », a-t-il martelé. De véritables frappes chirurgicales à l'encontre de la chancelière. Des commentaires acerbes qui interviennent moins de 48 heures avant la première rencontre Hollande-Merkel.

Risque de clash

« On fait de l'austérité partout, résultat plus personne n'achète quoi que soit à qui que ce soit en Europe » a-t-il insisté, « nous voulons que Mme Merkel entende ce message, sinon ce traité ne sera pas ratifié ». Interrogé sur le risque d'« un clash » avec Berlin, le conseiller régional d'Ile-de-France a répondu : « le risque d'aller au clash, qui le prend, sinon Mme Merkel qui anticipe la date de ratification de ce traité par le parlement allemand et qui demande aux Italiens de faire la même chose ».

Une attaque en règle donc. Et l'offensive ne s'arrête pas là, Benoît Hamon poursuivant sur sa lancée : « Elle prend les engagements qu'elle veut pour l'Allemagne mais nous, nous avons un mandat du peuple français ». François Hollande, qui prendra ses fonctions mardi à l'Elysée, doit rencontrer l'après-midi même à Berlin la chancelière chrétienne-démocrate. Un dîner de travail et une conférence de presse sont au programme de cette première rencontre bilatérale sur fond de crise aiguë dans la zone euro. Un repas qui s'annonce agité.

source france soir