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grincheuxmarrant
18 juin 2012

Résultats Législatives: Hollande a désormais les mains libres

Résultats Législatives: Hollande a désormais les mains libres

 

Royal, Bayrou, Lang, Morano, Alliot-Marie, Guéant battus et trois députés FN (ou assimilés) élus: le second tour des législatives, marqué par une forte abstention, a réservé d'énormes surprises.

Après sa victoire à la présidentielle, François Hollande dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée pour appliquer son programme
 
Après sa victoire à la présidentielle, François Hollande dispose d'une majorité absolue à l'Assemblée pour appliquer son programme

C'était prévu, c'est désormais acquis: à l'heure de la crise, François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault disposent de la confiance des Français, et donc d'une majorité impressionnante à l'Assemblée nationale. La victoire de la gauche ne souffre aucune discussion et, depuis Bordeaux, Alain Juppé a été l'un des premiers à droite à la reconnaître, invitant la nouvelle opposition à avoir sans tarder un débat de fond sur les « valeurs ». Car, a suggéré l'ancien Premier ministre (sans citer personne), il a pu y avoir beaucoup de confusion dommageables ces derniers temps à ce sujet.

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Lang battu, NKM réélue

Trois conclusions majeures s'imposent à l'issue de ce second tour des législatives.

> L'alternance a joué à plein. Après la présidentielle, les Français ne se sont pas déjugés. Le tandem Hollande-Ayrault a toutes les cartes en mains. Le seul « accroc » à ce triomphe de la gauche, c'est la victoire prévisible à La Rochelle du dissident PS Olivier Falorni qui, avec le soutien de la droite et de l'extrême-droite, a nettement battu Ségolène Royal. Cette dernière a indiqué (« pudiquement », a-t-elle insisté) que le tweet de soutien à Falorni de Valérie Trierweiler n'avait pas « arrangé les choses ». Et elle a lourdement dénoncé la « trahison » de Falorni, en citant Victor Hugo: «  Les traîtres finissent toujours pas payer leurs trahisons ».

> La droite, nettement battue, a évité une déferlante rose. Mais la défaite est là, et certains échecs –comme ceux de Nadine Morano, de Valérie Rossot-Debord, de Michèle Alliot-Marie ou, plus étonnant, celui de l'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant à Boulogne-Billancourt (battu par un dissident UMP)– apparaissent symboliques. Semblent en effet sanctionnés ceux qui, à droite, semblaient tentés par une forme de rapprochement, même limité, avec le Front national. A contrario, dans l'Essonne, la brillante car très serrée réélection de Nathalie Kociusko-Morizet (qui était devenue la « bête noire » du FN) est aussi un signe. En tout état de cause, la droite va devoir s'interroger sur la place qu'elle entend réserver demain (politiquement et idéologiquement) aux électeurs du centre. Car, en dehors du « cas Bayrou » (pris dans le filet de ses contradictions et battu sans appel à Pau), il est établi que la gauche a bénéficié du ralliement (passif ou actif) d'une partie d'un électorat du centre devenu orphelin. Or le centre était historiquement le second pilier (de la majorité ou de l'opposition, selon les cas). La droite entend-elle le faire passer durablement par pertes et profits?

> Avec l'échec (d'un rien) de Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, le FN voit une carte maîtresse lui échapper car la présence de la présidente du Front national au Palais-Bourbon aurait changé beaucoup de choses. Il reste que, malgré le scrutin majoritaire qui ne favorise pas le FN, les « marinistes » ont réussi à faire élire trois des leurs: la jeune Marion Maréchal-Le Pen (dans le Vaucluse), l'avocat Gilbert Collard (dans le Gard) et l'ex-lepéniste Jacques Bompard, maire d'Orange et patron d'une « Ligue du Sud » (pendant, modeste, de la Ligue du Nord en Italie). Mais, pour le FN aussi, va venir le temps des éclaircissements: que va faire Marine Le Pen de son succès, relatif mais réel? Jouer l'isolement ou s'inspirer du modèle italien qui avait amené, il y a quelques années, une fraction du parti fasciste à se réinsérer, par étapes, dans l'arc républicain?

Le gouvernail aux mains de la gauche

Voici donc que, au terme d'une campagne politique qui aura duré au total plus d'un an sans discontinuer et qui en a épuisé plus d'un, les dés ont roulé. La gauche a le gouvernail en mains et, ayant tourné la page Sarkozy mais pas celle de Merkel, il va lui falloir démontrer, dans la tempête, qu'elle tient le cap, qu'elle a un discours, et même une vision.

Quant à la droite, idéologiquement majoritaire et politiquement rétrécie, il va lui falloir retrouver son calme et ses idées, première façon de se reconstruire. Sauf à ouvrir un boulevard à un FN plus que jamais en embuscade

source france soir

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grincheuxmarrant
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