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grincheuxmarrant
8 juillet 2012

A l'UMP, la chienlit, c'est maintenant

La rivalité, entre Jean-François Copé et François Fillon, pour la présidence du parti, transforme l'UMP en champ de bataille.

François Fillon et jean-François Copé 

 La guerre entre les clans de Jean-François Copé et François Fillon a déjà débuté.

C’est à l’abri des micros et des caméras que les cadres UMP se sont réunis samedi matin à Paris. Officiellement pour que les discussions autour des dernières défaites et de la préparation de l’élection du nouveau président du parti, les 18 et 25 novembre, puissent se dérouler dans un climat serein. En réalité, il serait désormais difficile de masquer l’antagonisme des deux principaux prétendants, François Fillon et Jean-François Copé, dont seul le premier est déclaré. L’ancien président de l’Assemblée, Bernard Accoyer a beau lancer : "S’il y avait un affrontement, il faudrait débattre de l’hypothèse Juppé" – celle d’une équipe collégiale, dirigée par le maire de Bordeaux en échange de son engagement à ne pas briguer 2017 –, la proposition est déjà caduque.

Dans son discours de samedi, Fillon a demandé que la campagne interne ne soit "ni dramatisée ni escamotée". Il a déjà été entendu… sur le second point. Avec sa déclaration de candidature-surprise dans les colonnes du JDD, le week-end dernier, c’est d’ailleurs lui qui a lancé les hostilités. Depuis, pas un jour sans qu’un tir ne parte de l’un ou de l’autre camp. L’ex-ministre Xavier Bertrand n’a pas évoqué par hasard "la nécessité de casques bleus". Les premières joutes montrent que tous les coups sont permis. De cette semaine, on retiendra notamment la tribune de Rachida Dati dans Le Monde. Cette proche de Copé met en garde contre la transformation de l’UMP en "un parti de vieux notables et d’héritiers qui n’ont pas le courage d’aller conquérir le peuple là où il est". Façon de rappeler dans la même phrase que Fillon a dix ans de plus que Copé et est élu d’un quartier chic de Paris quand Copé est maire de Meaux. Côté Fillon, l’attaque la plus récurrente porte sur l’utilisation par l’actuel patron de l’UMP, des moyens du parti pour mener une campagne qui ne dit pas encore son nom.

"On dirait une réunion d’alcooliques anonymes"

Samedi, l’ancien Premier ministre est arrivé rue de Vaugirard, vers 11h30. Plus d’une heure après le début de la réunion. L’entourage de Copé y a vu un dédain des cadres, "dont certains se sont levés à 4 heures du matin". Côté Fillon, on remarque que cette réunion ne servait pas à grand-chose sauf à "gêner la participation de l’ancien chef du gouvernement à la course automobile Mans Classic, qui se tient ce week-end". Fillon a effectivement fait l’aller-retour depuis la Sarthe pour pouvoir courir à 18 heures. "Tout cela n’a aucun intérêt, on dirait une réunion d’alcooliques anonymes", a même glissé un cadre que l’on devine… filloniste. De nombreux ténors de l’opposition (Juppé, Hortefeux, Wauquiez…) étaient d’ailleurs absents.

Le combat fratricide est donc engagé et l’on fourbit ses armes dans chaque camp. Encore une fois, c’est Fillon qui, même s’il renie toute sémantique guerrière, est parti à l’attaque, recevant les renforts de Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Éric Ciotti, le trio qu’il entraîne demain dans son premier déplacement de candidat, dans le Loiret. Marc-Philippe Daubresse et Roger Karoutchi se sont rangés côté Copé. Un Copé qui s’active également. Il se rend dimanche en Paca.

Le petit monde de l’UMP guette à présent les prochains ralliements. Nathalie Kosciusko-Morizet a fait savoir cette semaine qu’elle prendrait une décision après une tournée des fédérations en juillet. Elle n’exclut pas de postuler. Bertrand, filloniste naturel, a, lui, décidé de se mettre à son compte après avoir perdu la bataille pour la présidence du groupe UMP. Il a déjeuné avec le vainqueur, Christian Jacob, proche de Copé. Déjeuner au cours duquel le maire de Saint-Quentin a refusé de se prononcer pour la bataille interne. Du coup, les copéistes se prennent à rêver de cette prise de guerre. Dans le camp Fillon, on espère que Bertrand, comme NKM, se ralliera à la fin de l’été, histoire de contrarier la candidature de Copé, qui devrait intervenir au même moment. "C’est de l’intox des deux côtés", assure Bertrand, qui n’exclut pas de se présenter et annoncera sa décision "dans la deuxième quinzaine d’août". Preuve tout de même que, dans la bataille, les combattants savent garder quelque humour, ce soutien affiché de Fillon a eu la surprise de recevoir samedi ce message d’un proche de Copé qui s’étonnait de son choix : "Il faudra qu’un jour tu m’expliques… Quand tu seras ministre de Jean-François Copé."

source le jdd

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grincheuxmarrant
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