Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
grincheuxmarrant
25 juillet 2012

25 juillet 1985. Le beau mâle Rock Hudson avoue son sida et... son homosexualité. Tollé !

 Hospitalisée en phase terminale à Paris, la star devient un pestiféré après son annonce. Que les gens sont bêtes et méchants !
25 juillet 1985. Le beau mâle Rock Hudson avoue son sida et... son homosexualité. Tollé !

 

"T'as vu ce mec là-bas, il a le même sourire que Rock Hudson." Normal, c'est Rock Hudson ! Seulement, il est méconnaissable. Le corps décharné, le visage émacié, l'oeil fiévreux, presque au bout du rouleau. Depuis des mois, la santé de la star hollywoodienne se dégrade. Officiellement, il a un cancer du foie ! Le 21 juillet 1985, il est hospitalisé à l'Hôpital américain de Paris après un malaise dans sa chambre du Ritz. Quatre jours plus tard, le 25 juillet, ses millions de fans à travers le monde retiennent leur souffle quand son attachée de presse française, Yanou Collart, s'exprime avec gravité devant les caméras convoquées spécialement. Le couperet tombe : "Monsieur Hudson a développé un syndrome d'immunodéficience acquise, diagnostiqué il y a plus d'un an aux États-Unis. Il est venu à Paris pour consulter un spécialiste de cette maladie."

C'est la claque planétaire ! Pire qu'un tsunami ! Quoi ? Rock Hudson a le sida ? Il serait donc homo ? Depuis un an ? Mais c'est impossible ! Et pourtant, si, tout le monde a bien compris. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l'acteur vedette des années cinquante et soixante, ce bel homme ténébreux, viril, grand, athlétique, au visage poupin, épanoui, souriant, le Don Juan de ces dames, le justicier de ces messieurs, qui aurait presque fait de l'ombre à James Dean dans Géant, leur ment depuis des décennies ! À eux, les plus fidèles adulateurs ! Oui, il est homo, puisque le sida est une maladie essentiellement répandue chez les homos à cette époque. Pour beaucoup de fans désappointés, c'est presque comme si c'était bien fait pour sa gueule. Ils sont tellement déçus. Comme s'ils apprenaient que Pamela Anderson avait un cancer de la prostate ! Toutes ces superbes pépées au bras de Rock, c'était du pipeau !

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le monde entier. Les nanas surtout sont en colère, il y a encore quelques heures, elles pleuraient leur idole à l'hôpital, malade d'un horrible cancer, et les voilà en train de le maudire de les avoir trompées sur la marchandise ! Hudson vient de briser leurs rêves, tout ça pour jouer le plus grand rôle de sa vie, le plus difficile, le sien. Quand la direction de l'hôpital apprend que la star installée dans ses locaux a le sida, elle n'a qu'une idée en tête : foutre ce mec dehors, pas de sida chez elle ! Dans la demi-heure qui suit le communiqué, la maternité se vide. Sauve qui peut ! Et si on croise la star, ne surtout pas la regarder dans les yeux au risque de choper le sida. C'est la panique totale ! Le sida, le commun des mortels n'en sait pas grand-chose, si ce n'est que c'est un truc de pédés ou de camés, et à la rigueur de transfusés. Point.

Ennemi public numéro un

Puisque Rock n'est plus en odeur de sainteté dans la plus belle ville du monde, Yanou Collart appelle les compagnies aériennes pour réserver quatre sièges sur un vol afin de le ramener en civière chez lui, à Los Angeles. Sauf qu'en entendant le nom du passager les services de réservation raccrochent ! On ne va quand même pas prendre le risque de contaminer tout un avion. Yanou se voit obligée d'affréter un Boeing 747 juste pour Rock et le personnel soignant. Coût du voyage : 250 000 dollars, même au cinéma on n'a jamais vu ça ! Lorsque l'attachée de presse embrasse son ami Rock Hudson avant le décollage, en lui promettant de venir bientôt à Los Angeles lui faire une de ces merveilleuses mousses au chocolat dont elle seule a le secret, les infirmières et les médecins sont, eux-mêmes, ébahis. Elle est vraiment cinglée, cette nana ! Comment peut-on approcher de si près quelqu'un contaminé par le sida ? La star adulée est déjà l'ennemi public numéro un.

Pendant ce temps, à Hollywood, c'est le branle-bas de combat ! Rock fait figure d'ordure finie. On se rappelle que ce salaud a eu le culot, récemment, de donner un baiser de cinéma à sa partenaire dans Dynasty, Linda Evans. Il aurait pu la tuer avec sa bave de crapaud séropositif ! Et elle n'est pas la seule à avoir été embrassée par lui sur un plateau. Hudson endosse un nouveau rôle : celui de serial killer ! Aurait-il contaminé tout Hollywood ? Énormément de scénarios doivent être modifiés, car plus aucune actrice ne veut embrasser un acteur. Pas de bol, les filles, il n'y a pas assez de rôles de bonnes soeurs à se partager, va falloir changer de métier. Dans ce milieu aux moeurs largement libérées, c'est une véritable chasse aux sorcières, tout le monde suspecte tout le monde d'être contaminé. Il n'y a guère que Mickey Mouse et Bugs Bunny qui échappent au soupçon. Et dans le secteur du porno, n'en parlons pas, ils peuvent tous aller se rhabiller et verrouiller leur ceinture de chasteté.

Idylles secrètes

Né Roy Harold Scherer en 1925, Rock Hudson s'installe dans les années quarante à Los Angeles pour devenir acteur. Il passe par le limage de dents obligatoire pour parfaire son sourire, prend des cours d'art dramatique, de chant, d'escrime, et même d'équitation. Il fait ses débuts en 1948 en étant le poulain de l'agent Harry Wilson. Il prend le pseudo de Rock Hudson : Rock, comme le rocher de Gibraltar, et Hudson, comme la rivière. Comme si sa vie allait être un long fleuve tranquille. Dès le départ, son agent le prévient que sa pédérastie doit rester secrète. Consigne : ne jamais sortir avec des mecs sans qu'il y ait une fille dans le tas, et ne jamais rouler des pelles à un minet si ce n'est chez lui, les rideaux baissés. Compris ?

En 1955, le journal à scandale Confidential, qui a flairé le pot aux roses, menace de tout balancer. Wilson parvient à détourner son attention en lui jetant en pâture un autre de ses poulains, Rory Calhoun, qui a fait de la taule pour vol de bagnole. Pour mieux tromper sa presse, l'agent organise également le mariage de Rock avec sa secrétaire Phyllis Gates qui serait, elle aussi..., homo ! Après cette alerte, la carrière de Rock reprend son cours. Westerns, mélos, comédies... Il incarne même le couple idéal avec Doris Day. Dans l'ombre, il enchaîne les idylles avec le comédien George Nader, Jack Coates, Tom Clark, l'écrivain Armistead Maupin et, enfin, avec un jeunot, de 28 ans son cadet, Marc Christian...

Seul dans son "Castle"

En 1981, l'abus de tabac et d'alcool envoie Rock Hudson sur le billard pour un quintuple pontage cardiaque, dont il se remet doucement tout en continuant à courir les plateaux. En 1984, rebelote, il se sent mal, il perd du poids. Fini, la belle gueule, on commence à avoir du mal à le reconnaître. En juin, le sida est diagnostiqué, mais son entourage préfère lancer cette rumeur de cancer du foie. Cela n'empêcha pas Rock de signer un contrat pour un rôle dans la célèbre série Dynasty, et de rouler une pelle à la pauvre Linda Evans... Rapidement, on le sort du script, puisqu'il s'avère incapable de jouer. C'est à ce moment qu'il part à Paris pour se faire soigner, car on y trouve l'équipe la plus avancée au monde sur la maladie. Un traitement est d'ailleurs en cours de développement et il compte bien figurer parmi les premiers servis. C'est alors que Yanou annonce la vérité, déclenchant le tollé.

Arrivé à Los Angeles dans un état pitoyable, Rock Hudson chope une pneumonie. On le croit déjà mort. Ce qui n'empêche pas son dernier petit ami officiel Marc Christian de l'accuser d'avoir poursuivi leurs relations sexuelles alors que le diagnostic de sida était déjà posé. Ce que l'entourage de Rock réfute à l'unisson, en expliquant que leur relation avait cessé dès 1983. Dans les années quatre-vingt-dix, ce petit salopard obtiendra 5,5 millions de dollars sur la succession de la star sans jamais être testé séropositif.

Par miracle, Rock survit à sa pneumonie, il peut donc rentrer chez lui. Mais ce n'est qu'un sursis. Désormais, seuls des soins palliatifs lui sont administrés. Il s'éteint le 2 octobre 1985, seul dans le "Castle", le nom de son immense demeure de Beverly Hills. Il a 59 ans. Ses cendres sont jetées à la mer, et au moins les poissons, eux, ne s'enfuient pas.

source le point

Publicité
Publicité
Commentaires
grincheuxmarrant
Publicité
Publicité