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grincheuxmarrant
20 août 2012

Fête de la rose : Montebourg prolonge (un peu) le goût de la victoire

Dans son fief de Saône-et-Loire, le ministre du Redressement productif a préféré tourner la rentrée politique vers l'avenir.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse le 19 août.

Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse le 19 août.

Confronté à des annonces de plans sociaux en série depuis l'élection de François Hollande, Arnaud Montebourg a été, avec Manuel Valls, le ministre le plus exposé du mois de juillet. Son ministère, dont le nom, "le redressement productif", a fait sourire jusqu'à sa compagne, la journaliste Audrey Pulvar, est censé être le symbole de l'activisme du gouvernement en matière d'emploi. Mais de Doux à PSA, en passant par Air France et Sanofi, l'ancien député de Saône-et-Loire a semblé constamment devoir parer au plus pressé. Dimanche matin, dans le Journal du dimanche, Jean-Luc Mélenchon, qui, comme lui, s'était prononcé contre le traité constitutionnel européen en 2005, qualifiait son action d'"agitation utile", sur le plan de l'image, tout en lui reprochant d'avoir "fauté" en ne faisant pas voter, notamment, une loi sur les licenciements boursiers.

Alors, dimanche, Arnaud Montebourg avait décidé de placer la 40e édition de la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse dans son fief de Saône-et-Loire sous le signe de la victoire et de l'avenir. Le tout dans une ambiance champêtre - bans bourguignons les mains en l'air, "poulets de Bresse pattes bleues" et bière à volonté pour les convives installés sous les tentes - à quelques jours du grand raout de La Rochelle, où les socialistes devraient notamment débattre de la ratification du traité européen de discipline budgétaire, qui doit avoir lieu à la fin du mois et qui en chiffonne plus d'un à l'aile gauche du parti. Le ministre du Redressement productif et celle de la Santé, Marisol Touraine - l'autre invitée d'honneur du premier événement politique de la rentrée -, ont donc balayé les critiques et tenté de goûter encore un peu au plaisir des récentes victoires électorales de la gauche. "Il y a beaucoup de choses qui ont été faites, il ne faut pas être injuste. Ce n'est pas en 100 jours qu'on change le pays, c'est en au moins 5 ans", a notamment répété Montebourg.

Impasse sur la règle d'or

Mais l'homme de la démondialisation, qui se présente comme le ministre du "Patriotisme économique", a également voulu se montrer offensif en prônant la "fin du laissez-faire", en référence à la formule de Keynes. "La fin du laissez-faire, c'est ne plus laisser faire les excès du pouvoir des financiers sur les entreprises, c'est ne plus laisser les excès de la finance se retourner contre l'économie et la croissance", a-t-il expliqué. Il y a exactement un an, à la même tribune, Montebourg, alors candidat à la primaire, avait déclaré que "la règle d'or, c'est la victoire des marchés, là où il faudrait au contraire les faire plier", et qu'"une majorité de gauche ne (voterait) jamais" ce qu'il appelait le "traité Merkozy". Aussi s'est-il appliqué, dimanche, à souligner les apports supposés de François Hollande au traité européen - notamment "l'injection de 120 milliards d'euros dans l'économie européenne" ainsi que la taxe sur les transactions financières, qui n'est réclamée que par neuf pays - sans un mot pour la règle d'or, il a lancé un appel à poursuivre la "bataille pour mettre fin à l'Europe austéritaire et installer la croissance en Europe".

Quant au bilan de son ministère, celui qui plaide pour une "troisième révolution industrielle" à travers "la rencontre des énergies renouvelables et des technologies numériques" s'est félicité du plan de soutien à la filière automobile qu'il a présenté au gouvernement, jugeant que le redressement productif de la France se ferait avec de "l'autorité" et de "l'audace". Il a aussi évoqué la future banque publique d'investissement, qu'il doit mettre sur pied avec Pierre Moscovici et qui sera, selon lui, le "bras armé" du redressement productif. L'ancien avocat, que NKM a surnommé le "Fouquier-Tinville" des entreprises et qui avait tancé la famille Peugeot au sujet du versement de dividendes, n'a pas hésité à réitérer ses critiques, alors même que Jean-Marc Ayrault avait semblé vouloir calmer le jeu : "C'est ce que j'ai dit aux patrons de PSA, avec le bon sens de chez nous ! Distribuer des dividendes et racheter des actions avec l'argent de l'entreprise au moment où celle-ci perd de l'argent n'est ni juste ni justifié !" Montebourg, qui promet de faire du redressement productif une "grande cause nationale", a enfin assuré que "le gouvernement (donnerait) toujours la préférence aux choix industriels plutôt qu'aux décisions de confort financier".

source le point

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grincheuxmarrant
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