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grincheuxmarrant
5 mars 2012

Boycott de Hollande : et si cela lui profitait ?

François Hollande serait boycotté par les dirigeants conservateurs européens, Angela Merkel en tête. Ils lui reprochent de vouloir renégocier le pacte européen, actuellement soumis à ratification.
 
« Ce qui compte, ce n'est pas la position de ces dirigeants mais celle du peuple français », écrit François Hollande sur son compte Twitter.
« Ce qui compte, ce n'est pas la position de ces dirigeants mais celle du peuple français », écrit François Hollande sur son compte Twitter.

François Hollande serait, dit-on, boycotté par les conservateurs européens, Angela Merkel en tête. L'attitude de la Chancelière allemande tranche avec celle des ses prédécesseurs qui, eux, recevaient chacun des « grands » candidats à l'Élysée, même lorsque ceux-ci n'appartenaient pas à leur « camp ». Mais elle n'est pas surprenante, Merkel ayant déjà publiquement souhaité la réélection de Nicolas Sarkozy.

"François Hollande se fait plus gros qu'il n'est", dit Fillon

 

Du côté de l'UMP, on sourit. Depuis dimanche, les ténors du parti majoritaire se succèdent et présentent ce supposé boycott comme l'illustration, selon eux, de l'incapacité « hollandaise » à s'imposer en Europe. « Je n'imagine pas un axe de chefs d'États contre François Hollande qui est, il faut dire les choses, totalement inconnu sur la scène européenne et internationale, et qui n'a pas l'autorité nécessaire pour discuter au niveau des chefs de gouvernement et des chefs d'État », juge François Baroin sur Canal +. François Fillon, sur Europe 1, ne dit pas autre chose : « François Hollande se fait plus gros qu'il n'est, moque le Premier ministre. L'idée même que tous ces chefs de gouvernement se téléphonent pour parler de lui est une idée à laquelle personne ne peut croire un seul instant. »

Même son de cloche du côté de Nathalie Kosciusko-Morizet. « Je crois qu'il essaie d'imaginer un complot, il y a tout simplement un manque de crédibilité », déclare la porte-parole du candidat Sarkozy dans Dimanche +. Frédéric Lefebvre est encore plus virulent : « Il est rare quand on crache à la figure de quelqu'un de récolter des sourires. Il est encore plus étonnant de s'en plaindre », estime le secrétaire d'État à la Consommation.

 

"Merkel a dit qu'elle ne souhaitait pas  le voir", confirme Aubry

 

Cette salve de la droite n'est pas surprenante. Ce qui l'est un peu plus, c'est la confirmation du boycott par l'entourage de François Hollande. Ainsi Martine Aubry, sur i>Télé, affirme-t-elle que le candidat socialiste a bien demandé, « par courtoisie », à rencontrer la Chancelière allemande. « Elle a dit qu'elle ne le souhaitait pas. Il a répondu dont acte », assure la première secrétaire du PS.

Du côté de la rue de Solférino, on ne nie donc pas. Comme si le supposé boycott était, au fond, moins un handicap qu'un atout pour le candidat socialiste. D'une part, se voir récusé par Merkel confère à Hollande une image de changement et surtout d'indépendance vis-à-vis des pressions étrangères (notamment allemandes). Sous-entendu : si la Chancelière refuse de recevoir le candidat socialiste, c'est bien parce que ce dernier contrarie les intérêts des conservateurs européens. Ainsi donc, d'un coup de boycott magique, François Hollande s'offre une sorte de virginité européenne. Comme si le favori des sondages pour gagner l'Élysée en mai n'avait pas, lorsqu'il dirigeait le PS, travaillé activement avec les mêmes dirigeants et les mêmes pensées qu'il dénonce aujourd'hui. Oublié, ainsi, le soutien massif au « OUI » à la constitution européenne en 2005 ! Et le socialiste, ainsi, peut introduire dans sa campagne une nouvele donne : la souveraineté : « Les conservateurs européens n'auront pas raison de la volonté souveraine du peuple français », écrit ainsi Bernard Cazeneuve, porte-parole de Hollande.

 

"Sarkozy est le protecteur des privilégiés", martèle Hollande

 

D'autre part, en se faisant ainsi éconduire par Merkel, David Cameron, Mario Monti, le socialiste se pose en candidat indépendant. « Ce qui compte, ce n'est pas la position de ces dirigeants mais celle du peuple français », écrit-il sur son compte Twitter. En face, Nicolas Sarkozy serait à contrario « le » candidat des conservateurs, le protecteur des « privilégiés », comme Hollande l'a plusieurs fois désigné jeudi dernier à Lyon. « Personne ne doute du fait que Nicolas Sarkozy n’est pas le candidat du peuple, mais le candidat des conservateurs. Les conservateurs européens s’unissent », résume Martine Aubry

saurce france soir

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grincheuxmarrant
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