Royal : « Sarkozy en banlieue, il ferait moins le malin »
Mais quelle fougue ! Le spectacle politique ne se déroulait pas uniquement sur le plateau de « Des paroles et des actes » (France 2) mardi soir mais également sur Twitter.
Ségolène Royal a commenté, toute l'émission durant, les prestations de Nicolas Sarkozy, de Laurent Fabius et celles des journalistes.
Distribution de bon points, boutade, « fact checking » : l'ancienne candidate à la présidentielle s'est révélée grande commentatrice.
Pour ceux qui l'auraient loupée, revue de ses meilleurs tweets (abréviations et fautes comprises).
« Pq ce mépris de Sarkozy à mon égard en début d'emission ? La victoire dont je parlais pour la gauche, elle arrive ... »
Nicolas Sarkozy, d'entrée de jeu, a attaqué son ancienne adversaire rappelant que le 6 mai 2007, Ségolène Royal « avec le sens de la mesure qui est le sien » avait qualifié son échec à la présidentielle de « grande victoire. »
« Il a cité Eric Woerth et ils ne disent rien ? C'est fou . »
Ségolène Royal pointe là une des faiblesses de l'émission : pas une question n'a été posée sur les affaires Bettencourt ou Karachi.
« Et le bouclier fiscal c'est oublié ? C'est pas un cadeau aux riches ? Mme bettencourt a gagné combien ? »
La première partie de l'émission consacrée au mea-culpa de Nicolas Sarkozy lui a permis de s'insurger contre sa « réputation mensongère » de « président des riches » :
« Quand vous venez m'accuser d'être le président des riches quand je suis le seul en Europe qui a maintenu un impôt sur les grandes fortunes, c'est une imposture [...]. Dire que nous avons fait des cadeaux aux riches, c'est un mensonge, c'est une malhonnêteté, c'est une contre-vérité. »
« Il a réussi à insulter un journaliste qui n'est même pas soutenu par ses collègues sur le plateau. »
Plusieurs des messages tweetés par Ségolène Royal s'étonnent du traitement réservé par le Président aux journalistes qu'elle juge peu pugnaces.
« Oui Christophe Barbier mais pas en les traitant de fénéants. Je voudrais voir Sarkozy face a une classe en Banlieue. Il ferait ms le malin. »
En réponse à un tweet du directeur de la rédaction de L'Express qui lui rappelle qu'elle aussi a « évoqué le problème de la présence des profs dans les établissements », Ségolène Royal se « déchaîne ».
« Thomas Wieder je ne me déchaine pas je dis la vérité ! Obama non plus n'a pas été ministre ! Lula non plus ! »
Journaliste au Monde, Thomas Wieder s'amuse du la multiplication des tweets de la présidente de la région Poitou-Charentes et de son ton véhément. La réponse ne se fait pas attendre.
En un tweet, elle règle aussi son compte à Nicolas Sarkozy qui insiste lourdement sur le fait qu'il a été ministre, allusion à François Hollande qui ne l'a jamais été.
« Christophe Barbier ce n'est pas parce que Carla a dit du bien de vous dans un journal télé qu'il faut être aussi complaisant ! »
Le directeur de L'Express a osé tweeter que Sarkozy était un brin meilleur que Fabius. Face à l'attaque de Ségolène Royal, il ne se démonte pas et répond :
« Quand même, chère Ségolène Royal, Sarkozy est meilleur ce soir que lors de ses meetings et de ses précédentes émissions, non ? »
« Très bien Laurent . Sarkozy s'enfonce . Il bafouille . »
Tout au long du débat, Ségolène Royal a distribué ce genre de bons points à l'ancien premier ministre.
« 30 euros par mois alors qu'il a fait croire à 1000 euros par mois ! Tour de passe passe démoli en direct . »
« Fact checking » en direct sur la prime pour l'emploi. Royal reprend l'argumentaire de Laurent Fabius qui avance que « 4 milliards d'euros pour 7 millions de Français, ça ne peut pas faire 1 000 euros de prime par personne ».
« Sarkozy a raté l'ena. Il ne s'en est pas remis ! On peut réussir sa vie sans Rolex et sans l'ena , il faut qu'il s'en remette ! »
Ségolène Royal commente cet échange entre Sarkozy et Fabius :
Sarkozy : « J'ai pas beaucoup de leçon de style à recevoir de quelqu'un qui militait pour que Dominique Strauss-Kahn soit le prochain président de la République française.
Fabius : – Alors là, ça monte de niveau.
Sarkozy : – Tartuffe !
Fabius : – Tartuffe...
Sarkozy : – C'est pas un gros mot...
Fabius : – C'est la pièce de Molière à laquelle vous faites allusion...
Sarkozy : – Ah bon ? [...] Ne soyons pas cuistres, je l'ai lue comme vous, il n'y avait pas besoin de faire l'ENA pour lire Molière. »
« Sarkozy n'a finalement qu'un message : j'y suis pour rien c'est la crise. »
Ce tweet pourrait être l'un des résumés les plus efficaces et les plus ravageurs de cette émission.
« En plus giesbert rougit sous le compliment ! Comme la couv du Point ! »
source rue 89