Tuerie de Toulouse : un suspect cerné, un président-candidat aux taquets

Tandis que le Raid cerne depuis 3h 30 un suspect de 24 ans dans un immeuble de Toulouse, le Président de la république s'apprête à se rendre à nouveau sur les lieux et, en tout cas, à tirer tous les bénéfices de l'issue de la tragédie.

Cérémonie à l'école Ozar Hatorah
Finalement, c'est une piste islamiste, peu évoquée jusqu'alors, qui semble à l'origine de la tuerie de Toulouse. Toute la nuit, le RAID a tenté d'obtenir la reddition d'une personne de 24 ans, prénommée Mohamed, qui se réclame de l'organisation terroriste Al-Qaida et qui habite dans le quartier de La Croix-Daurade, à Toulouse. Après des échanges de coups de feu qui ont provoqué la blessure de trois policiers, dont l'un assez gravement au genou, lors d'une première tentaive d'assaut vers 3h 30, une période de calme, plus propice au dialogue, s'est installée sur place. Apparemment, ce sont les cyberpoliciers qui ont permis d'identifier le suspect sur la base d'un long travail de renseignement de la DCRI mené dans certains milieux depuis des années.

A six heures du matin, le ministre de l'Intérieur  a donné quelques informations sur celui qu'il a qualifié de « coupable présumé ». L'homme, qui est armé et a montré qu'il savait utiliser des armes à feu, est français et a déjà séjourné en Afghanistan et au Pakistan. Le suspect semble parler beaucoup à travers la porte du logement où il est retranché. Il affirme défendre la cause jihadiste et  avoir voulu venger la cause des enfants palestiniens. Il dénonce l'action de la Frane en Afghanistan. Le frère du suspect a été placé en garde à vue. Sa mère, qui résiderait dans le quartier populaire du Mirail, aurait été amenée sur place pour tenter de parler à son fils, mais elle aurait indiqué ne pas avoir d'influence sur lui. A huit heures, les policiers craignant que Mohamed ne déclenche une bombe, ont évacué l'immeuble.

Les autorités ont signalé que Nicolas Sarkozy était prêt à se rendre sur place. L'Elysée a même fait savoir que le Président n'avait pratiquement pas dormi de la nuit. Il se souviendra vite qu'il est candidat. Si, comme cela est probable, le coupable est rapidement mis hors d'état de nuire, nul doute que le Président s'efforcera de tirer tous les avantages d'un tel événement. Alors que l'issue du drame n'était pas encore connue, Alain Duhamel évoquait déjà un grand succès. Et Nicolas Sarkozy va tenter de faire en sorte que la gestion de la tuerie de Toulouse efface le bilan calamiteux du quinquennat sur le plan de la sécurité. Et confirme, autant que se peut, sa stature de « président de crise », que les spin doctors du sarkozysme ont déjà cherché à lui forger.

source marianne