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grincheuxmarrant
31 mars 2012

Ils ont voté Sarkozy en 2007 et ne recommenceront pas

Ils ont voté Sarkozy en 2007 et ne recommenceront pas

 

Le géographe Christophe Guilluy et Brice Teinturier, d'Ipsos, ont exploré la France des "oubliés", où le président avait signé sa victoire en 2007. En 2012, il aura bien du mal à la reconquérir.

 
 
 
 

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Les nouvelles fractures françaises, dans "le Nouvel Observateur" du 29 mars 2012 (ERIC BAUDET / FEDEPHOTO)

Les nouvelles fractures françaises, dans "le Nouvel Observateur" du 29 mars 2012  

Le géographe Christophe Guilluy avait exploré les "fractures françaises", sur lesquelles Nicolas Sarkozy avait bâti sa victoire en 2007. Avec Ipsos et Brice Teinturier, il reprend ce dossier à la lumière de la campagne présidentielle de 2012. Verdict : entre le candidat sortant et la France des oubliés, le divorce est consommé.

L'approche que nous avons mise au point (lire la méthodologie ci-dessous) permet de radiographier, avec de nouveaux indicateurs, le vote de 2007 et de mieux comprendre les leviers de la victoire de Nicolas Sarkozy. Mais - et c'est tout l'intérêt de cette enquête exclusive (Ipsos – Logica Business Consulting, voir les résultats du sondage ci-dessous) - elle permet aussi d'évaluer le vote potentiel de 2012 en lui appliquant la même segmentation. Une comparaison saisissante pour mieux cerner les forces et les faiblesses du président sortant, de François Hollande, mais aussi des autres candidats.

A un mois du scrutin, notre enquête révèle que Nicolas Sarkozy recule fortement dans la France qui a fait sa victoire en 2007. Cette France périphérique fragilisée, qui vit à la périphérie des grandes agglomérations, dans des villes petites et moyennes ou en milieu rural, vacille dangereusement : 25,5% seulement des intentions de vote, soit 4 points de moins qu'en 2007. Cette fois-ci, c'est François Hollande qui domine : 28,5% des intentions de vote, soit 3 points d'avance sur Nicolas Sarkozy et presque 4 points de plus que Ségolène Royal en 2007.

La France qui coule

Cette France qui coule dit, en premier lieu, sa crainte des conséquences de la mondialisation (60%). Cette France qui a cru à Nicolas Sarkozy en 2007 est devenue particulièrement sévère avec lui. C'est elle qui juge son bilan global le plus massivement négatif, signe d'une cassure profonde : 64% d'opinions négatives, 33% seulement de positives.

Autre point décisif : cette rupture semble se faire davantage sur les enjeux économiques et sociaux que sur la sécurité ou l'immigration. Dans ces territoires, la préoccupation est, de manière massive, le chômage et le pouvoir d'achat. Et c'est précisément là que le jugement détaillé sur le bilan du président sortant est le plus sévère. 80% estiment que le bilan de Nicolas Sarkozy est négatif en matière de croissance et d'emploi (17% seulement qu'il est positif), 84% en matière de pouvoir d'achat (14% positif). Ce jugement, toujours négatif, l'est toutefois beaucoup moins quand il s'agit de la sécurité (50% de négatif, contre 47% de positif).

Dans ces territoires où bat le cœur de la bataille de 2012, c'est donc bien sur le chômage et le pouvoir d'achat que la déception a provoqué la plus forte déchirure, et c'est sur ces enjeux que les attentes sont les plus fortes. 12% seulement des habitants de cette France-là pensent que, si Nicolas Sarkozy est réélu, la situation du pays s'améliorera (contre 25% s'il s'agit de François Hollande).

Rétrécissement de la base électorale sarkozyste

Affaibli dans des territoires qui furent déterminants en 2007, où Nicolas Sarkozy se situe-t-il dans les autres France de notre enquête ? Au total, on observe un formidable rétrécissement de la base électorale du candidat de l'UMP sur l'ensemble du territoire national.

Celui-ci n'est fort que dans une France protégée, sans pour autant réitérer ses anciennes performances. En revanche, il subit un coup d'arrêt dans la France populaire, notamment cette France périphérique et fragile qui avait fait la bascule gagnante de 2007.

Le match n'est pas totalement joué

Cette situation signe-t-elle l'échec définitif du président-candidat ? D'ici aux 22 avril et 6 mai, des mouvements sont encore possibles dans ce paysage contrasté. La France la plus hésitante, celle qui indique qu'elle peut le plus changer d'avis, est précisément celle de la périphérie fragile. C'est également là que l'intention déclarée d'aller voter est la plus faible. Même si les plaques tectoniques que Sarkozy avait su unir en 2007 se sont largement fracturées, le match n'est donc pas totalement joué. La mobilisation aura donc un rôle majeur pour maintenir l'avance de François Hollande ou rendre le match beaucoup plus serré.

source le nouvel obs

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grincheuxmarrant
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