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grincheuxmarrant
3 avril 2012

Si Sarkozy devait faire le bilan !

Si Sarkozy devait faire le bilan !
 Notre blogueur associé SuperNo a décidément beaucoup d'imagination : il projette cette fois Nicolas Sarkozy sur le divan d'un psy, faisant le bilan déprimé de son quinquennat...

 

(Nicolas Sarkozy - REVELLI-BEAUMONT/SIPA)
(Nicolas Sarkozy - Bonjour, docteur SuperNo.

- Bonjour Monsieur… heu… comment déjà ?

- Nicolas S. Je préfère rester incognito, si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

- OK je vous écoute.

- Alors voilà. Je suis un Français d’origine hongroise, débarqué chez les rupins de Neuilly. J’avais plein de complexes. J’étais petit, et sans être pauvre, je jalousais les riches de Neuilly qui me considéraient comme un plouc. C’est là que j’ai décidé de me venger, d’être le chef du monde, d’avoir les plus belles femmes et d’être le plus riche.

- Hummm. Intéressant, continuez…

- Mais voilà, je suis président de la République depuis bientôt 5 ans, j’essaie de me faire réélire, et cette nuit je viens de réaliser que ça n’allait pas être possible, qu’il me fallait un Plan B.

Au début, j’en ai pourtant profité un max. Fouquet’s, Yacht, Rolex, Ray Ban et Carla. Un avion à 180 millions d’euros. Ah, c’était la belle vie. Vous vous rendez compte, moi qui suis obligé de mettre des talonnettes pour ne pas marcher sur mes ourlets, je sortais avec un top model et je serrais la louche à tous les bienfaiteurs de l’humanité, les Bush, Poutine, Bongo, Hu Jintao, Kadhafi, Assad…

Et puis je ne sais pas pourquoi, les gens ne m’aimaient plus. Président Bling-Bling, qu’ils m’appelaient. Pourtant, dans mes déplacements en province, j’étais accueilli chaleureusement ! En fait on n’invitait que des sympathisants UMP, et les vraies gens étaient maintenues à distance par les CRS. Je n’ai compris que plus tard que mon entourage me mentait : quand j’ai voulu aller prendre un bain de foule à Bayonne, ils ont voulu me lyncher !

- Mais pourquoi ils vous en veulent comme ça… Arrêtez de rouler des épaules, on dirait Monsieur Le Quesnoy dans «La vie est un long fleuve tranquille».

- Vous comprenez docteur… Je suis un raté, un traître. J’avais promis de m’occuper des gens : je ne me suis occupé que des riches. Les pauvres, je les fais bosser 2 ans de plus, je leur ai sucré leurs services publics et leurs remboursements de sécu, je leur ai supprimé le droit de grève et je leur ai augmenté la TVA. J’avais promis la baisse du chômage : un million de chômeurs en plus. J’avais promis la hausse du pouvoir d’achat : y’a jamais eu autant de monde aux restos du cœur. J’avais promis d’assainir les comptes publics : 600 milliards de dette supplémentaire. J’avais promis de garder le triple A : on l’a perdu. Je devais aller chercher la croissance avec les dents : toutes mes ratiches ont sauté et la croissance s’est fait la malle. J’avais promis le Grenelle de l’Environnement, j’ai tout pété avec le « Plan de relance ». J’avais promis d’arrêter le piratage avec mon barnum d’Hadopi : le piratage a explosé. J’avais promis de restaurer la sécurité : j’ai diminué le nombre de flics, et il n’y a jamais eu autant d’insécurité… Pourtant, je vous assure, c’est pas faute de truquer les chiffres ! Et dire que j’ai osé parler de République irréprochable… Entre Bettencourt, Tapie, MAM, et mon fils à l’EPAD, la République a pris des sacrés coup de pied au cul !

- Ne soyez pas négatif. Cette fonction présidentielle vous a tout de même grandi…

- Ben non, je suis toujours aussi minable. Les journaux ont dit que j’avais une fortune de 2,7 millions d’euros. Bon, ils savent pas tout ce que j’ai planqué dans les paradis fiscaux, évidemment. Mais j’ai beau avoir multiplié mon salaire par presque 3, vous vous rendez compte, ça fait encore 6 600 fois moins que Liliane Bettencourt, et 11 400 fois moins que Bernard Arnault. Un minable, je vous dis. Maintenant, quelques journalistes m’emmerdent avec le financement de mon appart’ de Neuilly. Bon, j’ai magouillé, d’accord, mais vous auriez fait pareil à ma place, non ?

- Euh… Mais vous n’êtes pas seul dans cette épreuve, il y a des gens qui vous soutiennent, non ?

- Mouais, comme la corde soutient le pendu… Vous les avez vus ? Tapie, Depardieu, Séguéla, Bernadette Chirac, ces rogatons des années 80… Tous redevables… Et tous pleins aux as ! Vous n’auriez pas honte, à ma place ? Et ce n’est pas avec Johnny Hallyday ou Enrico Macias, ces fraudeurs notoires, que je vais être crédible dans ma lutte contre les paradis fiscaux… Et par décence, je préfère ne pas vous parler de celui là

- Et vos soutiens politiques ?

- Pfff… Vous voulez vraiment parler de ça ? Boutin, Morin, Nihous, Borloo… Autant dire rien. Des incapables qui ont d’abord essayé de me trahir et qui monnaient maintenant leur ralliement contre une poignée de lentilles. Et je ne vous parle même pas de ces carpettes de Rachida D. et Rama Y., Françaises d’origine basanée, que j’avais engagées comme potiches exotiques, et qui ont fini par me chier dans les bottes, avant de revenir me les cirer… Aucune fierté ! Elles se sont tellement prises au jeu de la politique qu’elles ressemblent à un sénateur centriste… Ça veut cumuler des mandats, ça exige des circonscriptions, ça n’en branle pas une mais ça ne crache pas sur les indemnités. Par contre pas une fois elles ne se sont posé la question de leur légitimité, c’est tout de même incroyable. Par contre, pour faire la couv’ de Paris Match ou jouer les mannequins, toujours partantes… Un peu comme ma porte-parole Nathalie KM… Vous savez, l’écolo qui a signé les permis pour les gaz de schiste. Des bottes à 1700 balles qu’elle porte. Plus d’un mois de salaire moyen. Elle voudrait me planter qu’elle ne s’y prendait pas autrement…

- Mais vous galvanisez toujours les foules avec vos talents d’orateur…

- Tu parles, Charles. Faut d’abord se fader ce slogan de gros naze… « La France forte »… Riche idée quand elle est dans le caniveau… Et puis quand je vois Mélenchon, je chie la honte. Lui, avec trois bouts de ficelle, il rameute 120 000 personnes à la Bastille. Moi, il faut que je dépense des millions d’euros pour haranguer poussivement un ramassis d’andouilles à l’enthousiasme en toc, avec les Balkany, POM et MAM, Depardieu et Bernadette au premier rang !  Et ces vieux, ramassés dans les clubs du troisième âge par cars entiers, qui agitent au rythme de leur maladie de Parkinson les drapeaux français made in China qu’on leur a distribués à l’entrée… Et ces quinquas racornis obsédés par le rendement de leur assurance vie ou par la possibilité de défiscaliser… Ces chefs d’entreprise qui viennent demander de nouvelles « baisses de charges », comme si le budget n’était pas déjà assez catastrophique.  Et tous coincés du cul, avec ça !

Je lis ces discours soporifiques qu’on m’a écrits, pleins de grandes phrases creuses, et où je promets de faire exactement le contraire de ce que j’ai fait depuis 5 ans. Et ces blaireaux applaudissent ! Et les jeunes pops retwittent ces âneries…

- Eh bien, il y a donc des jeunes qui vous soutiennent…

- Ah ouais, les jeunes pops… Déjà je ne sais pas qui est l’abruti qui les a baptisés ainsi… « Jeunes bourges », ça serait plus réaliste… Des fils à papa complètement dégénérés qui, lorsqu’ils ne sont pas analphabètes, finissent dans une école de commerce et reprennent la boîte paternelle.. Vous connaissez des jeunes qui au lieu de mettre dans leur chambre le poster de Che Guevara ou de Megan Fox, mettent celui de Xavier Bertrand ? Vieux avant l’âge. Incurable, comme maladie.

- Vos porte-paroles sont tout de même bien engagés.

- Engagés ? Hum. Tiens, Valérie P., cette Française d’origine bourgeoise. L’autre jour j’ai raconté une cagade de première catégorie, en parlant de la « baisse de la hausse » du chômage. Rien à faire, il a fallu qu’elle m’imite : elle a trouvé le moyen de parler de la « baisse de la hausse » de la dette ! Vous vous rendez compte ? Cette dette qui nous assujettit au bon vouloir des banksters, et qui continue à monter ! Et cette pimbêche qui fait semblant de croire que c’est une bonne nouvelle ? En plus, vous savez ce qu’elle a ajouté ? Que cette baisse était « historique » ! Je leur ai pourtant dit de se calmer avec les adjectifs ronflants, mais y’a rien à faire.

L’autre jour, quand elle était dans le bus avec les jeunes branleurs pops, elle a twitté que c’était un « moment d’histoire ».
 Quand j’ai signé mon quatorzième accord sur La Grèce (à moins que ce ne soit le dix-septième, je ne m’en souviens plus, c’est tout le temps ! Les banksters ne me lâchent plus, ils disent de raconter que c’est pour sauver la Grèce, alors que c’est juste pour sauver le pognon qu’ils ont emprunté quasi gratos à la BCE pour le prêter à taux usuraire au gouvernement grec incapable et corrompu), elle avait déjà dit que c’était un accord historique. Comme le budget 2012, d’ailleurs...

Pourtant, Valérie, elle en a fait des études, houlala ! Y’en a là-dedans ! Mais bon, l’histoire, elle a un problème avec ça, elle a dû faire des impasses. Pour elle, l’histoire c’est Charlemagne, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon, De Gaulle… et les jeunes pops qui braillent dans un bus.

Mais le pire de tous, c’est Jean-François C., Français d’origine romano-algérienne. Un ambitieux, qui ne me lèche le cul que pour mieux prendre ma place en 2017. Ah, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas de complexes ! Il a beau avoir au cul plus de casseroles que Tefal n’est capable d’en produire, il continue à la ramener dans tous les médias, avec une insolence incroyable. Il me fout la honte. Tiens, l’autre jour il essayait d’emmerder Martine Aubry sur ses horaires réservés aux femmes musulmanes dans les piscines de Lille. Lui qui avait des horaires réservés dans la piscine de son grand ami Takieddine. Tout le pognon qu’il nous a ramené, celui-là, hou la la… Je préfère ne pas savoir d’où ça vient… Maintenant, il commence à y avoir des journalistes qui s’intéressent à tous ces trucs… A mon financement de 2007 par Kadhafi, par Bettencourt… Tout le monde devrait finir au gnouf, comme Patrice de Maistre. Jean-François C., Eric W, Brice H., Claude G… Et moi ! Heureusement que mes potes Dassault, Bouygues et Lagardère tiennent la plupart des grands médias et que nos « journalistes vedettes » sont complètement incompétents, complaisants et corrompus…

- Il n’aurait pas un problème avec les musulmans, aussi ?

- Ah si, à ce niveau c’est même plus un problème, c’est une véritable obsession ! Avec son copain Patrick B., il m’a dit : fais-moi confiance, tous les électeurs de Le Pen, ils vont ramper devant toi. Bon, je sais qu’ils sont un peu cons, mais ça me paraissait bien gros. Le but c’était de leur faire peur, aux gens, avant d’arriver avec nos gros sabots pour les protéger… Jean-François s’est déchaîné contre le foulard, la burqa, les polygames, les prières de rue, les minarets… Je comprends pas, ils veulent tous récupérer le « vote juif », mais ils ont emmerdé les musulmans pendant 5 ans, alors qu’ils sont 10 fois plus nombreux. Vous vous rendez compte s’ils allaient tous voter contre moi ?

Et comme il nous a gonflés avec son Identité Nationale. Avec Eric B., Brice H. et Claude G., ils ont fait une chasse aux étrangers de tous les diables. Les Roms reconduits en Roumanie alors qu’il n’y a plus de frontières… Un carnaval permanent. Résultat, il y a évidemment toujours autant d’étrangers et on passe partout pour des racistes xénophobes.

Et pour finir, ils font un feu d’artifice avec ce Mohamed Merah, islamiste illuminé beaucoup trop beau pour être vrai. Comme j’ai eu l’air con, à récupérer le chagrin de ces familles et l’émotion frelatée créée par les médias. En plus Bernard S. et Claude G. ont totalement foiré l’intervention policière, une vraie boucherie. Du coup ils ont remis ça hier, en allant chercher quelques flingues, la plupart hors d’usage, chez des « islamistes ». Faut ça pour faire croire à notre efficacité…

Ils voudraient me faire dire qu’on va mettre tous les musulmans dehors, alors que pour la plupart ils sont Français… C’est un peu comme si j’avais parlé de virer tous les sympathisants lepénistes dehors après l’affaire Breivik…

Et y’a pas qu’avec les musulmans qu’il a un problème. Avec tous ceux qui ne sont pas riches. En dessous de 5000 euros par mois, t’es une merde, un « minable ». Personne ne lui a dit que c’était 99% de l’électorat ? Et plus ultralibéral que lui, tu meurs. Rien que sa niche fiscale nous a coûté plusieurs dizaines de milliards, quand le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux ne rapporte que 500 millions par an. Tiens, Valérie devrait mettre des lunettes, elle qui est soi-disant ministre du budget, elle ne la voit pas.

- Pourtant, les sondages remontent, les spécialistes disent que tout est encore ouvert !

- Mouais, d’abord, les spécialistes, je me marre. Si c’est Elkkabach, Duhamel, Nay ou Giesbert que vous traitez de «spécialistes», sachez que ces gens se font des couilles en or depuis des décennies en nous servant la soupe, sans la moindre distance. Ensuite, vous n’allez pas me faire croire que vous n’avez pas vu que les sondages de Madame Parisot ou de M. Bolloré sont complètement truqués ? Qui pourrait croire que je ferais au premier tour quasiment le même score qu’en 2007, c’est impensable ! Et même truqués, ces sondages sont obligés de reconnaître qu’au deuxième tour, ce sera la branlée…

- Mais votre adversaire est tellement mauvais que tous les espoirs sont permis.

- Ah ça c’est vrai ! L’autre, en face, le Français d’origine parachutiste corrézienne, Il me fait vraiment pitié. Si on devait perdre contre lui, je ne me le pardonnerais jamais. Il a lâché trois idées il y a quelques mois, et depuis, plus rien. On est à la ramasse, il n’en profite même pas. Il laisse Jean-François et Valérie le pourrir sans moufter. Pourtant, s’il se bougeait un peu le cul, s’il nous rentrait un peu dans le chou, l’affaire serait pliée. C’est vraiment une buse. Et pourtant, il va nous mettre minables. Quand on y pense, ça file le vertige. On organise une compétition démocratique pour élire celui qui va diriger les Français. Soixante-cinq millions de candidats. A la fin, il ne doit rester que les meilleurs. Et pourtant les deux finalistes, c’est Flanby et moi. Y’a forcément un bug quelque part.

- Comment voyez-vous votre avenir, alors ?

- Sombre. Après la pâtée du 6 mai, tout le monde va me lâcher. J’aurai une troisième pension alimentaire à payer. Je crois que je vais aller voir Bernard Arnault, et je vais lui demander un poste de cadre dirigeant avec force pépettes, golden hello, stock options, golden parachute et tout le toutim. Faire du fric, le rêve de ma vie. Comme Hollande ne tiendra pas 5 ans, j’espère que Jean-François, qui lui succédera forcément, pensera à défiscaliser tout ça, histoire que je puisse nourrir ma famille et rester propre.

Et à ce moment-là, Giulia s’est mise à brailler, et je me suis réveillé. En sueur. Jésus Marie Joseph, quel cauchemar… C’est qu’elle a une autre voix que sa mère, la petite… Ouf, ce n’était qu’un cauchemar… Ces vilaines pensées, je n’ai pas le droit de les avoir. C’est que je suis un ouineur, moi, et Mimolette, je vais en faire de la fondue ! C’est que j’ai des responsabilités, moi. Et le moral des jeunes pops dépend de ma force de persuasion. Allez, reprends-toi, N., tu vas le piler, le Flanby
source marianne
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grincheuxmarrant
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