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grincheuxmarrant
12 avril 2012

Les commissaires et le ferrailleur : grandeur et misère de la police sous Sarkozy

 
Les commissaires de police de Lille, Tourcoing et Roubaix sont soupçonnés d'avoir revendu à un ferrailleur les vélos et autres matériaux normalement destinés à la destruction. Une caisse noire destinée à palier la baisse vertigineuse des crédits de fonctionnement.

 

Commissariat de police de Lille
Commissariat de police de Lille
Depuis deux jours, le bureau des affaires judiciaires de discipline et de contrôle est sur le pont dans le Nord. Dans le collimateur, les trois commissaires centraux de Lille, Roubaix et Tourcoing, autrement dit les patrons de la police locale. Ils sont soupçonnés d'avoir alimenté une caisse noire en revendant à un ferrailleur du coin les vélos, cyclomoteurs et autres métaux ramassés sur la chaussée.
 
Selon les règles en usage, ces matériaux sont entreposés devant le commissariat dans l'espoir que leur propriétaire se manifeste un jour. Au bout d'un certain temps, on doit s'en débarrasser. On dresse alors une liste précise que l'on envoie au parquet, lequel délivre une autiorisation de destruction. C'est là que les trois commissaires de l'agglomération lilloise auraient innové. Au lieu d'expédier ces kilos de ferraile à la décharge, ils ont eu l'idée d'en tirer un petit profit. Un petit commerce qui aurait alimenté une cagnote en espèces. Une caisse dans laquelle ils pouvaient puiser pour faire fonctionner leur commissariat respectif (il y avait en permanence entre 1 000 et 1 200 euros dans la caisse)...
 
Ce système parrallèle durait apparemment depuis près de trois ans. Totalement illicite, il permettait aux trois commissariats de ne pas sombrer dans la misère. Le budget de fonctionnement de la direction départementale de la sécurité publique a en effet chuté de plus de 30 % depuis 2009. Au quotidien, les policiers manquent d'essence pour faire tourner les voitures, mais pas seulement : le mobilier se dégrade dangereusement, notamment au commissariat de Lille, l'un des plus gros de France, avec près de 1000 fonctiionnaires. Il est de plus difficile de remplacer les ampoules qui claquent, les gardiens de la paix doivent acheter eux-mêmes leurs stylos et le papier fait curellement défaut dans les imprimantes. Une situation tellement catastrophique qu'elle aurait poussé les patrons vers l'illégalité. 
 
"Nous manquons de tout, assure Fabrice Danel, secrétaire départemental dy syndicat Unité SGP Police (majoritaire). On est en train de tuer la police. On a été utilisé au début du quinquennat, mais on nous a aujourd'hui oubliés !" Un cri d'alarme qui ne devrait pas manquer d'arriver aux oreilles des candidats à la présidentielle.
 
En attendant, si la faute est avérée, les trois commisaires pourraient avoir de sérieux ennuis. Ce qui ne manquerait pas d'affaiblir un peu plus une institutiion déjà frappé par l'affaire du Carlton, qui s'est (provisoirement) soldée par la mise sur la touche de deux grands patrons locaux, les commissaires Lagarde et Menault.
source: marianne
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grincheuxmarrant
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