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grincheuxmarrant
16 avril 2012

BCE : Merkel met Sarkozy face à ses contradictions

La chancelière a fait savoir que le gouvernement allemand avait "la conviction profonde" que la BCE doit exercer son mandat de manière "indépendante" et que le Président français partageait jusqu'alors ce point de vue.

La sortie du Président sortant sur le rôle de la BCE n'a probablement pas été très appréciée par la chancelière allemande qui, le 6 février dernier, avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy après un conseil des ministres franco-allemand à Paris. 
(c) Afp

La sortie du Président sortant sur le rôle de la BCE n'a probablement pas été très appréciée par la chancelière allemande qui, le 6 février dernier, avait apporté son soutien à Nicolas Sarkozy après un conseil des ministres franco-allemand à Paris.  

"La conviction profonde du gouvernement allemand est que la BCE exerce son mandat de manière totalement indépendante de la politique. Et cette conviction est connue à Paris". Ces deux petites phrases prononcées par le porte-parole de la chancelière, Steffen Seibert, constituent, pour le moment, la seule réaction officielle de Berlin après les propos tenus ce dimanche par Nicolas Sarkozy lors de son denier grand meeting de campagne avant le 1er tour.

Simple précision ou début de rappel à l'ordre ? A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, le président français sortant a en tout cas usé d'un argument qui a de quoi agacer Angela Merkel. Devant des dizaines de milliers d'électeurs réunis place de la Concorde à Paris, Nicolas Sarkozy s'est en effet engagé, s'il est réélu, à "ouvrir le débat" sur la Banque centrale européenne et son rôle dans le soutien de la croissance en Europe, reprenant ainsi une thématique déjà utilisée avant lui par son principal rival, le socialiste François Hollande.

D'accord avec le gouvernement français sur les objectifs... de croissance

Sans critiquer directement les propos du président sortant, le porte-parole de la chancelière a tenu à souligner qu'à l'occasion de plusieurs conférences de presse communes, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avaient "professé leur attachement à l'indépendance de la BCE". Steffen Seibert a précisé que l'Allemagne et la France avaient toutes les deux à coeur "une croissance pérenne en Europe" : "Nous sommes d'accord avec le gouvernement français sur les objectifs".

La presse allemande ne faisait de son côté pas grand cas ce lundi des propos tenus par Nicolas Sarkozy. Le quotidien Süddeutsche Zeitung (centre-gauche) jugeait qu'en s'emparant de ce sujet, tout comme en vilipendant une certaine forme d'immigration et la concurrence déloyale, le président recherchait "le vote des Français eurosceptiques et craignant la mondialisation".

Hollande ironise sur la "lucidité" du président sortant en fin de mandat

François Hollande ne s'est lui pas privé d'ironiser sur la "lucidité" retrouvée par Nicolas Sarkozy, au moment où s'achève son quinquennat. "Le président sortant vient de déclarer en définitive ce qu'il n'a pas fait", a observé ce lundi sur France-Info le candidat socialiste à sa succession. "Nous ne serions pas dans cette situation si la Banque centrale européenne, dès le début de l'affaire grecque, était intervenue massivement pour racheter les dettes souveraines ou pour souscrire à des emprunts d'Etat de tel ou tel pays", a estimé François Hollande.

Rappelant que la BCE avait prêté aux banques pour que les banques ensuite prêtent aux Etats, le député de Corrèze a jugé qu'"il aurait été quand même plus simple de prêter directement aux Etats". Et il a promis de donner à la "dimension de croissance toute sa place au lendemain du 6 mai", c'est-à-dire du second tour de la présidentielle.

source challenge

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grincheuxmarrant
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