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grincheuxmarrant
17 avril 2012

Kadhafi : Le mensonge de Nicolas Sarkozy

Kadhafi : Le mensonge de Nicolas Sarkozy

 

"Il n'a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi", a affirmé mardi Nicolas Sarkozy sur France Inter. En fait, si.

 Nicolas Sarkozy accueille le colonel Kadhafi à l'Elysée en décembre 2007
Nicolas Sarkozy accueille le colonel Kadhafi à l'Elysée en décembre 2007 AFP/Patrick Fife

« Il n'a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi et permettez-moi de vous dire que s'il y a bien un chef d'Etat qui, dans le monde, n'a pas frayé avec M. Kadhafi et est responsable de son départ et de ce qu'il lui est arrivé, je pense peut-être que c'est moi ». Invité de France Inter mardi matin, Nicolas Sarkozy s'est montré très affirmatif.

Il répondait à l'ex-patronne du groupe Areva, Anne Lauvergeon, qui assure dans un livre que les négociations avec Tripoli pour la fourniture d'un réacteur nucléaire ont duré jusqu'à l'été 2010. « C'est mensonge éhonté », s'est emporté M. Sarkozy. « Il n'a jamais été question de vendre une centrale à M. Kadhafi ».

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En fait, si. Au début de son mandat, Nicolas Sarkozy plaidait même ouvertement pour la vente de centrales nucléaires à des pays tels que la Libye. « Il y a des gens et des pays qui se disent : n'est-ce pas un peu dangereux de proposer le nucléaire civil à des pays comme l'Algérie, les Emirats Arabes Unis, ou la Libye ? Ce qui serait vraiment dangereux, ce serait de leur refuser », se justifiait-il le 3 juillet 2008 dans un discours consultable sur le site Internet de l'Elysée. Ne pas leur vendre de centrales serait donner « raison à l'Iran qui fait croire que l'Occident refuse par principe le nucléaire à des pays musulmans », poursuivait-il.

Un mémorandum signé en juillet 2007

À ce moment-là, Sarkozy était déjà passé aux actes en signant, le 25 juillet 2007 à Tripoli, un mémorandum d'accord entre la France et la Libye sur le nucléaire civil. Celui-ci prévoyait la fourniture d'un réacteur nucléaire permettant d'alimenter le pays en eau potable en désalinisant l'eau de mer. Dans la foulée était signé par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et son homologue libyen un accord, encore consultable sur le site du Quai d'Orsay, évoquant noir sur blanc une collaboration entre les deux pays pour la « réalisation de projets de production d'énergie nucléaire et de dessalement de l'eau, ainsi que d'autres projets de développement liés à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique ».

Il était bien « question », donc, de vendre une centrale à la Libye, même si le premier coup de pioche n'a jamais été donné.

À l'époque, des critiques avaient contesté cet accord, et même sous-entendu qu'il s'agissait d'une contrepartie à la libération des infirmières bulgares détenues par Kadhafi, arrachée quelques jours plus tôt par Cécilia Sarkozy. 

Kadhafi reçu en grande pompe à Paris

Dans la foulée, Nicolas Sarkozy avait reçu en grande pompe le colonel Kadhafi à Paris, en décembre 2007. La secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme Rama Yade s'en était émue. Kadhafi doit « comprendre que notre pays n'est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits », avait-elle accusé, s'attirant les foudres de l'Elysée.

« Ma conviction, la plus profonde, est que la France doit parler avec tous ceux qui veulent trouver le chemin de la respectabilité et de la réintégration dans la communauté internationale », se justifiait alors le chef de l'Etat, très critiqué. « Il faut encourager ceux qui tournent le dos au terrorisme ». C'est pour cela que « la France signera des contrats de collaboration pour une usine de dessalement de l’eau de mer avec un réacteur nucléaire, pour une coopération en matière d’armement et différents contrats économiques », ajoutait-il devant la presse.

« Je vous rappelle que si Benghazi a été sauvé et si M. Kadhafi est parti, c'est parce que la France est intervenue » militairement en bombardant l'armée libyenne, a rappelé mardi Nicolas Sarkozy. Effectivement. Mais c'était en 2011.

source france soir

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