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grincheuxmarrant
21 avril 2012

[IMAGES & VIDÉO] Hollande se prépare à succéder à Blum

 

Fran

Les symboles étant posés, François Hollande n'a pas eu à forcer son talent pour jouer sa partition

CHAMPAGNE-ARDENNE. François Hollande a terminé sa campagne du premier tour à Charleville-Mézières, ville hautement symbolique où le candidat Sarkozy avait prononcé en 2007 les thèmes phares de sa campagne. Ambition avouée : faire de 2012 une date historique pour la gauche comme en 1981 ou… 1936 !


IL y a cinq ans, Nicolas Sarkozy était venu en Ardenne, au Hall des expositions de Charleville plus exactement, s'adresser « à la France qui souffre ». L'occasion d'égrener ses thèmes de campagne qui faisaient alors fureur dont le fameux « travailler plus pour gagner plus ». Cinq ans plus tard, c'était au tour de François Hollande de venir hier en Ardenne, sur la place Ducale de Charleville. Ceux qui verront là un symbole auront raison. Car il s'agissait bel et bien d'une mise en scène, façon de clore à la fois une campagne électorale éprouvante et de signifier la fin de la présidence Sarkozy.
En tant que première magistrate de la ville, Claudine Ledoux n'avait évidemment pas oublié cet épisode et elle s'est fait un malin plaisir de rappeler les fameuses phrases du candidat Sarkozy : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous abandonnerai pas » etc., etc. donnant l'occasion à la foule de huer.



« La plus belle place de France »

Les symboles étant posés, François Hollande n'a pas eu à forcer son talent pour jouer sa partition sur le thème « Tout commence et finit en Champagne-Ardenne ».
« Je cherchai la plus belle place de France, le département le plus ouvrier, une région dirigée par un socialiste », a-t-il dit en ouvrant le bal. On pardonnera au candidat une légère erreur, d'inattention sans doute. Le président de la Région Jean-Paul Bachy ayant été viré du PS par Hollande en personne, le président de Région n'est donc pas socialiste. Depuis, pour être juste, Bachy peu rancunier s'est dépensé sans compter pour le candidat Hollande, ce qui explique peut-être l'amnésie de Hollande.


À l'aise devant un public chaleureux qui n'avait pas hésité à défier le froid et un ciel menaçant, Hollande a pu savourer la dernière ligne droite. Quand bien même il a appelé les abstentionnistes à se déplacer, car on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise style 2002, on sentait bien qu'il s'agissait plus là d'un acte superstitieux que d'une crainte réelle. La preuve, après le passage obligé qu'est la critique du bilan du président sortant, après avoir égrené ses principales propositions, le candidat Hollande a pu enfin se lâcher : « Je veux que cette date de 2012 soit aussi forte que celle de 1981, que celle de 1936. »


Si on comprend bien, François Hollande s'est présenté en toute modestie comme le descendant direct de François Mitterrand et de Léon Blum. 2012, résonnant comme une date phare dans l'histoire du socialisme français ? C'est bel et bien l'ambition de Hollande dont on sentait hier au soir qu'il commençait doucement à endosser les habits du Président. Et de même qu'après Jean-Paul I, il y a eu Jean-Paul II, après le premier François président (Mitterrand), Hollande en verrait bien un deuxième.


Sur la place Ducale, au pays de Rimbaud, Hollande ne pouvait pas faire moins que de citer un poème de l'enfant prodige. Il a choisi un extrait du Forgeron qui renvoie à la Révolution française et au peuple qui prend en main son destin.


« Nous faisons quelquefois ce grand rêve émouvant
De vivre simplement, ardemment, sans rien dire
De mauvais, travaillant sous l'auguste sourire
D'une femme qu'on aime avec un noble amour :
Et l'on travaillerait fièrement tout le jour,
Écoutant le devoir comme un clairon qui sonne :
Et l'on se sentirait très heureux : et personne
Oh ! personne, surtout, ne vous ferait ployer ! »
Curieusement, le candidat Hollande n'a pas cru bon de citer ce vers qui vient juste après : « On aurait un fusil au-dessus du foyer… ».
À mon avis, il doit le laisser à Mélenchon…

 
source: L'Ardennais
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