sarkozy prend une ramasse dans les fiefs de droite

Sarkozy distancé dans des fiefs de droite

S’il reste en tête dans les villages, le président sortant est à la traîne dans de nombreuses villes UMP. Le PS fait le plein en zone urbaine et dépasse en Essonne la barre des 30%.

Nathalie Kosciusko-Morizet

L’Essonne des villes a plébiscité Hollande, l’Essonne des champs est restée à droite. L’écart, habituel dans le département lors des présidentielles, n’a peut-être jamais été aussi grand qu’hier. Le PSdépasse la barre symbolique des 30% pour la première fois depuis 1988. Derrière, l’UMP perd 6 points par rapport à 2007.

Le candidat UMP à la traîne chez NKM et Tron. Dans le fief de la porte-parole de Sarkozy, Hollande arrive largement en tête avec 32,5%. « Je suis maire de la ville la plus à gauche de ma circonscription », tente de justifier Nathalie Kosciusko-Morizet, qui recevra Nicolas Sarkozy demain. Le président boit la tasse dans d’autres fiefs de la droite comme Etampes et Savigny-sur-Orge, où il perd 6 points en cinq ans et arrive derrière le PS. Même tendance à Draveil, dans le fief de l’ex-ministre Georges Tron. Nicolas Sarkozy est en revanche devant dans les villages et dans les villes huppées du nord-ouest de l’Essonne, comme Gif ou Verrières.

Hollande cartonne dans le fief de Valls. Manuel Valls, directeur de la communication de Hollande, a joué les bons élèves : le candidat du PS a recueilli 46,5% des suffrages dans sa ville. Autre carton socialiste aux Ulis (44,5%), à Massy (37,7%), à Palaiseau (34,7%)… A Corbeil-Essonnes, les socialistes relèguent Nicolas Sarkozy à plus de 15 points. En revanche, le président sortant vire en tête dans certaines villes dirigées par la gauche (Morangis, Longpont-sur-Orge, Wissous).

Le Pen fait le plein dans les villages. Comme son père en 2002, c’est dans les communes beauceronnes du sud rural du département que Marine Le Pen enregistre ses plus gros scores. Elle vire même en tête dans une petite dizaine de villages, comme à Blandy où elle frôle les 35%. Mais ailleurs, ce n’est pas la même histoire : avec 15,3%, le FN n’atteint pas son score de 2002 en Essonne (16%).

Pas de bonus essonnien pour Mélenchon. Ce n’est pas à Massy, où il a été élu pendant vingt ans, que Jean-Luc Mélenchon a enregistré son plus haut score hier. S’il séduit 15% de ses anciens concitoyens, c’est à Grigny, fief communiste, que le leader du Front de gauche bat son record essonnien (plus de 21%). Bon résultat dans les autres villes dirigées par le PC comme Morsang (16,9%). En revanche, pas de pic dans la seule grosse ville tenue par les mélenchonistes (13,5% à Viry).

Dupont-Aignan prophète en son pays… mais à 65 voix près! Le député-maire (Debout la République) d’Yerres, Nicolas Dupont-Aignan, s’impose à domicile, juste devant Hollande. Mais les 25% enregistrés hier font pâle figure comparés à ses 80% obtenus aux dernières municipales. Dans le reste de sa circonscription, NDA devra mettre les bouchées doubles pour faire oublier, lors des législatives, les 9,7% recensés à Montgeron ou les 11,8% à Brunoy.

source le parisien