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grincheuxmarrant
23 avril 2012

La débacle à L’UMP au bord de la guerre de succession

Jean-François Copé et François Fillon en septembre 2010.
Jean-François Copé et François Fillon en septembre 2010

Analyse La possible défaite de Sarkozy pourrait déclencher une lutte féroce entre Copé et Fillon à la tête du parti.

L’UMP y survivra-t-elle ? Pour la plupart des responsables de la majorité sortante, la crise est inévitable. Après une défaite de Nicolas Sarkozy, plus encore en cas d’humiliation au second tour, le grand «rassemblement de la droite et du centre» fondé en 2002 par Alain Juppé sera secoué par de puissantes forces centrifuges.

Après avoir supporté en silence la campagne de premier tour ultradroitière inspirée par Patrick Buisson (pour les frontières, contre l’immigration et l’assistanat), certains centristes de l’UMP, emmenés par Pierre Méhaignerie, vont être tentés de participer à la réunification de la «diaspora centriste» proposée par François Bayrou. Dans le même temps, un échec de leur candidat ouvrira nécessairement une violente guerre entre ceux qui peuvent prétendre au leadership de la droite. Privée de Nicolas Sarkozy, l’UMP devrait, en toute hypothèse se donner un nouveau président. Les statuts du parti imposent l’organisation d’un scrutin dans les six mois.

«Jour sombre». Devant plusieurs journalistes, le secrétaire général, Jean-François Copé, martelait vendredi qu’il entendait «conserver [ses] responsabilités dans l’animation du parti». Il sera donc lui-même candidat à la présidence de l’UMP. N’a-t-il pas «énormément payé de [sa] personne» ? Content de lui, Copé faisait remarquer vendredi que «les parlementaires UMP sont unanimes à dire que le parti a marché comme jamais». Et, quoi qu’en disent ceux qui veulent le «flinguer», il entend bien «conduire la bataille des législatives» les 10 et 17 juin. Il peut espérer que ceux qui pourraient lui disputer le leadership à droite ne le feront pas avant ces échéances.

Mais le lendemain des législatives, au plus tard, ce sera la guerre ouverte. «Le 18 juin 2012 sera un jour sombre pour les héritiers du gaullisme», prédit un cadre de l’UMP. Sur sa route, Copé trouvera d’abord François Fillon, le rival détesté dont il n’a cessé de dénoncer, tout au long de ce quinquennat, le manque de «courage» et de «colonne vertébrale».

Le 7 mai, le Premier ministre aura présenté sa démission. Dans son offensive contre Copé, il devrait pouvoir compter sur de nombreux soutiens, notamment sur celui de Xavier Bertrand. Ovationné par les militants et sympathisants lors du rassemblement sarkozyste de la place de la Concorde le 15 avril, François Fillon pense pouvoir dépasser le député-maire de Meaux, même si ce dernier a su se créer de très nombreux fidèles dans l’appareil UMP.

Sur le plan politique, l’opposition Copé-Fillon ne s’est jamais aussi nettement affirmée que sur la question cruciale du rapport à l’extrême droite. Lors des élections cantonales de 2011, le Premier ministre avait contesté la stratégie du «ni FN ni PS» prônée par le patron du parti.

«Trou». Avec une Marine Le Pen à près de 20%, le risque d’explosion de l’UMP est au niveau maximum. «Pour éviter ce scénario, il faudrait qu’Alain Juppé se dévoue, qu’il fasse don de sa personne au parti», expliquait hier un cadre de l’UMP. Face au désastre annoncé, il n’était pas loin de souhaiter une «franche victoire» de Hollande le 6 mai. «On a perdu à toutes les élections des dix dernières années. Au fond du trou, on ne pourra que remonter la pente.» C’était, hier, l’une des rares paroles d’espoir.

source Libération

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grincheuxmarrant
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