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grincheuxmarrant
24 avril 2012

Nicolas Sarkozy ruine ce qui lui restait de crédit syndical

 

 

En improvisant un rassemblement prétendument dédié au « vrai travail » le 1er mai, alors que les organisations syndicales de salariés entendaient profiter de leur traditionnel défilé pour remettre au cœur du débat présidentiel les questions de chômage, d'emploi et de solidarité, Nicolas Sarkozy suscite leur ire et leur inquiétude.

 

(Les syndicalistes de l'aciérie ArcelorMittal de Florange à Paris - PRM/SIPA)
(Les syndicalistes de l'aciérie ArcelorMittal de Florange à Paris
 
« Nombre de nos militants qui ont voté pour Nicolas Sarkozy au premier tour sont choqués de le voir s’aventurer sur les rives du pétainisme pour capter les voix du Front National », s’emporte Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA, syndicat très implanté dans la police. « Distinguer entre vrais et faux salariés, c’est proprement abracadabrantesque ! », s’étranglent des militants de la CFTC, centrale jusqu’ici plutôt classée à droite. Au siège de la CFDT, où François Chérèque prônait jusqu'ici une certaine neutralité politique, on qualifie même d’inquiétante la tentative « de responsables politiques de s’autoproclamer uniques représentants des travailleurs ».
 

 

C’est peu dire qu’en annonçant après le traditionnel défilé du premier mai, la tenue au Trocadéro d’un rassemblement dédié au « vrai travail » censé réunir « ceux qui travaillant dur, ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille » – formule alambiquée censée faire oublier l’échec du « travailler plus pour gagner plus » dans une France qui compte 4,9 millions de chômeurs – Nicolas Sarkozy choisit délibérément de provoquer ces « corps intermédiaires » par dessus lesquels il entend d’ailleurs passer en consultant les Français par référendum, s’il est réélu à l'Elysée. Une attitude qu’aucun chef de l’Etat sortant n’avait jamais adoptée !
 

 

 
Ce faisant, alors que seulement 14% de sympathisants des syndicats se déclarent proches de lui, contre 43% pour François Hollande [1], cette manœuvre ruine définitivement son image dans leurs rangs. « C’est une fin de campagne cousue de fil blanc, peste Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière. Si l’on avait eu en France une politique économique de créations d’emploi suffisante, l’UMP n’aura pas besoin d’un meeting sur le vrai travail ! » Et d’ajouter à l’intention de Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture et ancien directeur de cabinet de Dominique Villepin qui, après Laurent Wauquiez, multiplie les charges contre « l’assistanat généralisé » : « En outre si M. Le Maire souhaite que les Français prennent chaque jour leur voiture pour aller travailler, qu’il commence par leur accorder des chèques transport ! »
 

 

Un handicap auquel ne seront pas confrontés les militants UMP tentés par une virée printanière dans la capitale, puisque leurs fédés ont immédiatement mis à leur disposition des bus gratuits pour le premier mai. Même si victimes du succès des trente-cinq heures parmi leurs adhérents, ces dernières ont du ramener à la raison leur champion qui dans un premier temps avait annoncé qu'il réunirait ses partisans au Champ-de-Mars où pour faire masse il faut rassembler 200 000 personnes. En effet, nombre de participants potentiels ayant posé une journée de RTT ou prévu une excursion pour le pont du premier mai, la « grand messe » du « vrai travail » se déroulera finalement dans le cadre plus intime du Trocadéro après le rassemblement du Front national devant la statue de Jeanne d'Arc…
source marianne
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grincheuxmarrant
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