Chérèque relève une "schizophrénie" entre Sarkozy et Fillon sur les syndicats
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a relevé lundi "une sorte de schizophrénie" à droite entre Nicolas Sarkozy qui "tape à bras raccourcis sur les syndicats" et François Fillon qui veut éviter cela, et a jugé regrettable que le président-candidat veuille utiliser le 1er mai pour "agresser" les syndicats.
"Il y a une sorte de schizophrénie dans la majorité: le président de la République tape à bras raccourcis sur les syndicats et le Premier ministre dit +évitons de taper sur les syndicats+", a affirmé M. Chérèque sur France Info.
Selon lui, le Premier ministre "sait qu'il a su trouver la CFDT pour faire la réforme de 2003. Nous ne sommes pas l'organisation qui bloque les réformes", a-t-il dit alors que M. Fillon avait affirmé peu auparavant qu'il fallait "éviter toutes les remarques désagréables à propos des syndicats".
Selon M. Chérèque, "que le 1er mai soit une journée où l'un des deux candidats en profite pour fustiger les syndicats et agresser verbalement les syndicats, c'est un détournement de cette journée et ça c'est regrettable". "Ne pas respecter les syndicats c'est dangereux pour la démocratie, pour l'économie, pour l'emploi", a insisté M. Chérèque.
En réponse à Nicolas Sarkozy, pour qui le 1er mai n'appartient à personne, le numéro un de la CFDT a dit: "Je ne reproche à personne de fêter le travail. Je reproche au président de la République de détourner le sens du 1er mai qui est d'abord une journée d'expression des syndicats".
"Je me dois d'être solidaire avec la CGT", a affirmé M. Chérèque, alors que Nicolas Sarkozy s'en était pris à cette centrale. Il a affirmé n'avoir "jamais entendu des propos aussi violents contre les organisations syndicales, c'est du jamais vu dans notre pays". "C'est la première fois", selon lui, que "les syndicats sont otages du débat politique de la présidentielle", a-t-il dit en dénonçant une "tendance au débat populiste" de la part de Nicolas Sarkozy.
Il a rappelé que "la CFDT, dans cette campagne, a décidé de ne pas avoir de démarche partisane", estimant que la position de la CGT qui appelle à battre le président-candidat "est une erreur".
"Les salariés n'attendent pas des syndicats de consignes de vote. Ils sont suffisamment intelligents pour décider de voter ce qu'ils ont envie de voter. Ce n'est pas à nous de leur tenir le bulletin de vote jusque dans l'urne", a-t-il lancé.
source:la nouvelle république