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grincheuxmarrant
2 mai 2012

P. GILDAS : « Laurence Ferrari, prisonnière du prompteur, est toujours à contretemps »

P. GILDAS : « Laurence Ferrari, prisonnière du prompteur, est toujours à contretemps »

Stéphane Bern

 

Pour ce déjeuner d’entre-deux tours, nos invités débattent de leur carrière et de leurs projets. Sans résister au plaisir de nous faire part de leurs convictions politiques et de se livrer à quelques confessions....A la Closerie des Lilas : Takis Candilis, P-DG de Lagardère Entertainment. Fleur Pellerin, conseillère référendaire à la Cour des comptes. Philippe Gildas, grande voix d’Europe 1. Didier van Cauwelaert, écrivain populaire.

Takis Candilis dirige, chez Lagardère, dix-sept sociétés de production. « Paris, la ville la plus visitée du monde, était absente des fictions internationales. Nous allons tourner, pour TF1, une série policière en anglais, avec Jean Reno : Cop In Paris. » Diplômée de l’Ena, Fleur Pellerin est en charge de l’économie numérique auprès de François Hollande. « Il faut en finir avec Hadopi en renforçant les moyens de la police consacrée à la cybercriminalité et en remplaçant ce système par une politique pénale. » Candilis n’est pas de cet avis : « Vous ne trouvez pas que les tribunaux sont déjà suffisamment engorgés ? » On parle de Fleur Pellerin comme d’une future ministre. « Je n’y pense même pas en me rasant. J’ai d’ailleurs refusé une circonscription. Je ne me situe pas dans une trajectoire de carrière politique. Mais si Hollande me confie des responsabilités, je les accepterai. 

Didier van Cauwelaert, prix Goncourt à 32 ans, publie Double Identité. « Comment “libérer” une plante médicinale volée aux Indiens d’Amazonie par le numéro un mondial des cosmétiques, une plante qui pourrait guérir des milliers de malades, et qui, faisant l’objet
d’un brevet exclusif, ne sert qu’à fabriquer la plus chère des crèmes antirides ? C’est un suspense affectif, écolo et perturbateur. »

Pour Candilis, notre télé se porte encore bien face au défi du numérique : « Mais les modes de consommation sont en train de changer : 10 % des fictions sont regardées en replay. » L’homme n’a pas de sujets tabous. « Je suis bien payé. Il est normal de gagner de l’argent quand on a des responsabilités. » Philippe Gildas l’interrompt : « Denisot et Aphatie ont été maladroits de ne pas répondre à la question de Nicolas Dupont-Aignan qui leur demandait quel était leur salaire. » Fleur Pellerin joue la transparence : « Moi, je suis payée actuellement par le PS 4 500 euros brut par mois. »

Comme à son habitude, Didier van Cauwelaert explore les ressources cachées de l’inconscient. Sa passion : l’irrationnel. « Ce qui hier semblait toucher au paranormal est devenu la science d’aujourd’hui. » Le romancier s’apprête à réaliser J’ai perdu Albert, un long-métrage sur Einstein. « Ce génie avait toujours raison sur les résultats, mais ses calculs étaient toujours faux. » Il avoue : « Je n’aime ni les honneurs ni les consécrations. Je préfère la reconnaissance, mais je ne suis pas contre l’Académie française. » Fleur Pellerin n’est pas une militante comme les autres. « Mon rêve et mon plan B, écrire des romans sur la côte amalfitaine. » Et van Cauwelaert, ironique, lance : « Pour cela il faut donc que Sarkozy gagne l’élection ! » Fleur Pellerin s’interroge : « Vous savez, ce que j’aime chez Hollande, c’est son rapport non pathologique avec le pouvoir. Et ce que je reproche à Sarkozy : son manque de culture démocratique, son non-respect des institutions, son rapport à l’argent. Franchement, chez lui, je n’aime rien, même pas sa femme ! » Hollande a bien un défaut ? « Je n’arrive pas à mesurer l’influence qu’on a sur lui. »

Philippe Gildas assure le service après-vente de la réédition de ses souvenirs  : Comment réussir à la télé quand on est petit, breton avec de grandes oreilles. « Je souhaitais l’intituler Pas si nul, par ailleurs. L’éditeur a refusé, trop négatif. » Désormais président honoraire de la chaîne Vivolta, Gildas reste un observateur attentif du petit écran. « “Le Grand Journal”, sur Canal, n’est pas une émission que j’aimerais présenter, mais c’est réussi. J’ai horreur des journaux télévisés. Le prompteur est un instrument tragique, Laurence Ferrari en est prisonnière. Elle est constamment à contretemps. Je me suis toujours efforcé d’être un bon OS de l’info. J’ai débuté comme secrétaire de rédaction et j’ai fini comme directeur d’Europe 1. J’ai détesté. En vérité, j’aurais voulu être un artiste. » Candilis n’en fait pas mystère : « Évidemment que dans ce métier j’ai beaucoup d’ennemis. On jalouse ma grande gueule. Ce milieu est aseptisé. On te dit non et tu dois sourire. Il faut être ambitieux dans ses choix. » « Moi, l’ambition, lui rétorque Fleur Pellerin, je ne sais pas ce que c’est, je suis incapable de parier sur l’avenir. Je vis trop dans l’instant. »

Fleur Pellerin doit croire au miracle. Nourrisson récupéré dans une poubelle et adoptée à 6 mois, cette jeune femme d’origine coréenne est un personnage étonnant : « Je rêve d’écrire comme Pascal Quignard et de chanter comme les Pink Martini. » Et Cauwelaert de se confesser à son tour : « Ce qui me fait avancer, c’est la joie et non le bonheur, car le bonheur on a toujours peur de le perdre. J’ai toujours préféré le mot encore à toujours. Et lorsque je vois toutes ces personnalités qui ont travaillé pour Sarkozy et qui se rallient à Hollande, je pense à L’Opportuniste, la chanson de Dutronc : “Je retourne ma veste, toujours du bon côté…” »

source: vsd

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