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grincheuxmarrant
5 mai 2012

Sarkozy le roi des mensonges

Sarkozy, candidat de la "vérité"... aux mensonges éhontés !
LE PLUS. Le président-candidat Nicolas Sarkozy en a fait un de ses axes de campagnes : il devait être le révélateur de mensonges de François Hollande et du PS et incarner, lui, la vérité. Pourtant, comme le pointe notre contributeur Jean-François Launay, ses arrangements plus ou moins évidents avec la vérité ont été nombreux ces dernières semaines...

 

Capture d'écran - Nicolas Sarkozy - débat télévisé du 2 mai 2012

Capture d'écran - Nicolas Sarkozy - débat télévisé du 2 mai 2012

Que Sarkozy mente effrontément, il n’y a que les UMPistes chasseurs de journalistes – recrutés par Longuet, l’ancien du GUD ? – pour ne pas vouloir s’en rendre compte !    

Un festival de contre-vérités assumées

Maniant l’antiphrase avec cynisme, il proclame : "Cette campagne doit être une campagne de vérité." Et il assène aussitôt les contre-vérités les plus flagrantes. On a eu droit bien sûr, à : "Sur le territoire de la République, nous voulons dans nos piscines municipales, désolé Mme Aubry, les mêmes horaires pour les femmes et pour les hommes" ; et Copé qui ne s’en laisse pas compter dans le mensonge éhonté (et bien qu’il ait reçu une lettre de mise au point vigoureuse de Denise Cacheux), a inventé des créneaux séparés pour les hommes et les femmes en période de Ramadan !

Sur la même veine anti-immigrés, surtout quand ils sont d’apparence musulmane, le sortant martèle le même mensonge, de meeting en meeting : le programme de Hollande prévoit de régulariser tous les sans-papiers. C’est faux, il le sait : Hollande annonce une régularisation au cas par cas.

De même pour le vote des étrangers, que lui et ses sbires présentent comme un droit de vote global, alors qu’il ne s’agit que du vote aux municipales pour des étrangers en situation régulière en France depuis au moins cinq ans (et sans éligibilité) ! Droit de vote qui lui semblait d’ailleurs envisageable à ces conditions mêmes, il y a quelques années.

Plus gros encore – et là la visée anti-musulmane n’est même plus cachée, faut ce qui faut pour draguer l’électeur à la Marine – il relaie un soi-disant appel de Tariq Ramadan et de 700 mosquées en faveur de Hollande.

Mensonge plus embarrassé quand il s’est agi des relations avec Kadhafi : "Il n’a jamais été question de vendre une centrale atomique à Kadhafi… c’est grotesque." Sauf que, il l’oublie, quelle mémoire volatile, dans les fabuleux contrats qu’on devait signer avec le guide suprême – que Sarko lui-même faisait miroiter pendant la grotesque visite du bédouin - il y aurait eu un projet de production d’énergie nucléaire... civile, faut-il le préciser.

Anne Lauvergeon, présidente lourdée d’AREVA, l’a rappelé. Aucun de ces contrats n’a d’ailleurs eu le moindre commencement d’exécution, sauf la vente de matériel de surveillance et de brouillage électronique, pour fliquer les opposants, mais c’était avant 2007 !

Aux frontières de la vérité ?

Toujours dans sa drague effrénée, le sortant, après avoir mis le halal au centre des préoccupations des Français, y met maintenant les "frontières".

Nouveau Déroulède, il célèbre notre drapeau tricolore. Et il clama à tous les vents que, le 1er Mai, Hollande défilait derrière les drapeaux rouges de la CGT, tout en sachant fort bien que François Hollande avait passé le 1er Mai à Nevers pour rendre hommage, sur sa tombe, à Pierre Bérégovoy. Comme il y a du Monsieur Thiers dans cet homme – et pas que par la taille, la suffisance et l’étroitesse d’esprit aussi – on comprend bien qu’il ait la hantise du drapeau rouge, symbole de la Commune de Paris en 1871 !

Faut-il encore parler du mensonge du Trocadéro : "Vous êtes 200.000 !", sauf que la place en question faisant dans les 20.000 m2, c’eût été pire que le métro japonais aux heures de pointe, à 10 au m² !

Même Pujadas l'a pris en flagrant délit

On peut cependant trouver dans cette série non exhaustive de mensonges, l’application cynique du "Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose". Mais, il arrive que le sortant pratique le mensonge pour le seul plaisir de mentir. De l’art pour l’art, en quelque sorte !

Quoi de plus puéril que cet épisode du "vrai travail" ? Au 20 heures de TF1, devant un journaliste décontenancé, il affirme : "Je n’ai pas dit le 'vrai travail' ". Seulement le lendemain, sur France 2, Pujadas, qui a dû demander conseil au Petit journal, lui sort les enregistrements où il annonce son 1er Mai du "vrai travail" les 23 et 24 avril. Pris les doigts dans le pot de confiture, piteux, il juge l’expression "malheureuse".  Ce qui est confondant c’est l’aplomb dont il fait preuve, mais aussi la conviction que les journalistes n’oseront lui mettre le nez dans sa menterie.

La vraie-fausse visite à Fukushima, le pompon !

Mais plus spectaculaire fut Fukushima. Un chef d’œuvre de fabulation. Ce n’était pas la première fois que nous avions droit à des souvenirs imaginaires. Rappelez-vous le mur de Berlin.

Sur sa page Facebook, il écrivait : "Le 9 novembre[1989] au matin, nous nous intéressons aux informations qui arrivent de Berlin, et semblent annoncer du changement dans la capitale divisée de l'Allemagne. Nous décidons de quitter Paris avec Alain Juppé pour participer à l'événement qui se profile. Arrivés à Berlin ouest, nous filons vers la porte de Brandebourg où une foule enthousiaste s'est déjà amassée à l'annonce de l'ouverture probable du mur." ("Le Monde" du 09/11/09) Sauf qu’il n’y était pas le 9, mais le 16 novembre !

Ce n’est rien bien sûr, à côté du voyage au Japon : "Avec Nathalie Kosciusko-Morizet, nous avons été à Fukushima", annonce-t-il dans un meeting caennais le 9 avril. Pas comme ce plouc de Hollande. Il ne sait même pas que dans certaines régions la vague du Tsunami faisait 42 m de haut ! Selon les spécialistes, elle faisait de 20 à 30 m de haut, mais on ne va pas chicaner.

Et on voit NKM sourire béatement à ces craques. En fait, il a fait une visite éclair de 4 heures, le 31 mars 2011, à Tokyo, qui n’est, il est vrai, qu’à 250 km de Fukushima. NKM, qui est restée plus longtemps, n’a pas plus mis les pieds sur le site sinistré.

 

Pour justifier cette affabulation, si l’on en croit le "Canard Enchaîné" (02/05/12) qui lui décerne sa noix d’honneur, il ne craint pas d’asséner : "Ecoutez, parce que dans les meetings ça faisait mieux de dire 'J’ai été à Fukushima' que de dire 'J’ai été à Tokyo pour parler de Fukushima'. Ça passait moins bien, voilà."

De qui parlait-il déjà, Audiard, quand il disait que "ça ose tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît" ? Pour oser, on peut dire qu’il ose, le sortant.

source: le nouvel observateur

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