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grincheuxmarrant
7 mai 2012

Nicolas Sarkozy : et maintenant ?

Le président sortant a semé le doute sur son avenir personnel, dimanche soir, en n'annonçant pas clairement son retrait de la vie politique.
Nicolas Sarkozy quittant la scène de la Mutualité, à Paris, dimanche soir.

Nicolas Sarkozy quittant la scène de la Mutualité, à Paris, dimanche soir.

 

Il a fallu moins de vingt minutes à Nicolas Sarkozy pour venir prononcer son discours à la Mutualité, dimanche soir, après la proclamation des résultats. À 21 h 21, sous les hurlements de déception de la foule des militants UMP, le futur ex-chef de l'État a aussi très vite abordé la question de son avenir personnel : évoquant ses trente-cinq années de vie politique et ses dix années consécutives au pouvoir, il a expliqué que son "engagement" serait "différent" à l'avenir.

 Une expression suffisamment ambiguë pour entraîner sans tarder quelques commentaires amusés dans les rangs de la majorité. Selon certains cadres, Nicolas Sarkozy se serait donc montré volontairement vague pour laisser la porte ouverte à un avenir politique. Dans l'après-midi, le chef de l'État avait pourtant été nettement plus explicite devant les cadors de l'UMP, comme l'a rapporté l'AFP : "Je ne serai plus jamais candidat aux mêmes fonctions et je ne mènerai pas la bataille des législatives", leur avait-il lancé, selon un ministre, tout en les exhortant à "ne pas se diviser".

Nicolas Sarkozy devrait donc bel et bien raccrocher les gants, mais après les législatives. D'ici là, il se voit comme une autorité morale, et compte veiller à l'unité de la majorité, selon un proche collaborateur. "Sarkozy ne peut pas couper les ponts à la façon de Jospin comme en 2002. L'enjeu, c'est de gagner la bataille des législatives", explique ce dernier. "Il n'a pas l'intention de prendre la tête de l'UMP. Il va prendre du recul", ajoute Patrick Balkany, un proche du président sortant.

 Dès lundi, le candidat défait recevra son comité stratégique de campagne, à l'Élysée, en début d'après-midi, en présence notamment de Jean-François Copé et de Nathalie Kosciusko-Morizet. "Nicolas Sarkozy va nous donner sa façon de voir les choses", explique un membre de l'équipe. Un peu plus tard, à 15 h 30, un bureau politique du parti se tiendra au siège parisien de l'UMP.

"Je pars faire du fric"

Dès le début de l'année, Sarkozy n'avait pas fait mystère de son souhait de sortir du jeu politique s'il venait à être battu. "Si les Français devaient ne pas me faire confiance, est-ce que je devrais continuer dans la vie politique ? La réponse est non. Ces carrières qui n'en finissent pas, cela aboutit à des jeunes qui ne peuvent pas monter. Si tel n'est pas votre choix, je m'inclinerai et j'aurai fait une très belle vie politique", expliquait-il sur RMC.

Comment l'ancien chef de l'État va-t-il orchestrer sa sortie après l'investiture de François Hollande prévue au plus tard le 16 mai ? Pour l'heure, nul ne le sait. Avocat de formation, Nicolas Sarkozy semble plutôt tenté par une carrière dans les affaires. Avant et pendant son quinquennat, l'ancien président a multiplié les confidences sur son ambition professionnelle. En 2008, Nicolas Sarkozy se voyait parcourir le monde pour gagner de l'argent.

 "Quand j'vois les milliards que gagne Clinton, moi, je m'en mets plein les poches ! Je fais ça pendant cinq ans, et ensuite, je pars faire du fric comme Clinton, 150 000 euros la conférence", confiait-il en petit comité, comme le rapportait Le Point. Selon nos informations, il n'aurait d'ailleurs pas attendu la fin de la campagne pour engager de sérieuses discussions avec des personnalités du monde des affaires.

De retour en 2017 ?

Dans son entourage, certains se montrent pourtant sceptiques au sujet d'un tel scénario. "Je ne suis pas sûr que Sarkozy s'épanouisse dans le milieu de l'entreprise", confie l'un de ses proches. "Je crois que Sarkozy se retirera de la vie politique, mais il pourrait se présenter comme un recours dans un ou deux ans. C'est une hypothèse sérieuse", prédit encore un proche de François Fillon, bon connaisseur de la machine UMP. Nicolas Sarkozy rêverait-il d'un retour après une longue absence ? Sur une candidature à la présidentielle de 2017, personne n'écarte catégoriquement cette possibilité : "On a le temps de voir", répondent plusieurs cadres de la majorité. "Cela fait quinze jours que Copé et Fillon ont une trouille bleue qu'il veuille revenir", confiait un ministre début mai.

Reste que, pour envisager sérieusement un retour, il faut pouvoir compter sur des appuis. Or, Nicolas Sarkozy a pratiqué l'ouverture à gauche et au centre, faisant de nombreux déçus parmi les siens. Pendant son quinquennat, au lieu de créer une génération Sarkozy, le locataire de l'Élysée a fait monter les "Bébés Chirac", des quadras ambitieux qui ont leur plan de carrière, comme François Baroin, Christian Jacob, Laurent Wauquiez. "Qui montera au créneau pour Sarkozy ?" s'interroge donc un ministre. Et d'assurer : "Personne. Les sarkozystes ont été sarkozystes jusqu'au 6 mai. Sarkozy pense qu'il se suffit à lui-même. Tous les sarkozystes historiques se sont senti la dernière roue du carrosse pendant son quinquennat, et à plus forte raison pendant sa campagne. Aucun d'entre eux n'a fait plus de trois ans au gouvernement. Il sera seul."

source le point

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grincheuxmarrant
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