Déficit 2013 : Bruxelles prévoit un dérapage, Hollande maintient son objectif de 3%

Malgré les prévisions de Bruxelles qui font état d'une croissance de 1,3% pour l'an prochain, François Hollande, qui compte sur un taux de 1,7%, maintient son objectif de réduction du déficit. | (AFP/Fred Dufour.)

François Hollande garde le cap. Le président élu confirme ce vendredi son objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB en 2013, alors que la Commission européenne prévoit un dérapage à 4,2%.

 Le nouveau locataire de l'Elysée assure avoir «anticipé» une «dégradation plus grande que le gouvernement sortant ne le disait de nos comptes publics».

Dans le détail, Bruxelles prévoit une croissance de 0,5% pour cette année en France, comme François Hollande dans son projet, mais de seulement 1,3% l'an prochain, en-deçà des 1,7% escomptés par le socialiste. «A politique économique constante», c'est-à-dire sans tenir compte des décisions du futur gouvernement, la Commission s'attend donc à un déficit public de 4,2% pour 2013. Loin des engagements de François Hollande, qui veut le ramener de 4,5% aujourd'hui à 3% l'an prochain.

Réagissant aux prévisions de la Commission européenne à Tulle (Corrèze), François Hollande affirme : «C'est une confirmation que nous avions anticipée. J'attends désormais le rapport de la Cour des comptes sur l'état des finances pour prendre les décisions qui s'imposent.»  Dès 2013, il a prévu d'augmenter les impôts, notamment sur les ménages aisés et les grandes entreprises, et de contenir la progression des dépenses publiques à 1% en volume. Si son programme fiscal est connu, il n'a pas détaillé les mesures précises pour maîtriser la dépense.

Un «avertissement» pour Valérie Pécresse

Pour Valérie Pécresse, il s'agit d'«un sérieux avertissement» pour François Hollande qui a promis des «dépenses inconsidérées». La ministre démissionnaire du Budget estime «qu'il n'y a aucune surprise concernant les comptes publics». 

Le responsable du projet de François Hollande, Michel Sapin, lui, met en cause la responsabilté du gouvernement sortant. Les prévisions de Bruxelles «sont le reflet de la politique menée jusqu'à présent par le président Nicolas Sarkozy et son gouvernement», assure celui dont le nom circule pour le portefeuille de l'Economie et des Finances. «Ceci valide le projet de François Hollande, qui consiste à changer de politique pour maîtriser les dépenses, augmenter les recettes de manière juste et efficace et, surtout, changer de politique économique au niveau national et européen pour stimuler la croissance», insiste ce proche du président élu, selon lequel une croissance de 1,7% en 2013 peut «être atteinte dès lors que les politiques adaptées seront adoptées».

Le président élu table sur une croissance qui accélèrerait à 2% en 2014, puis 2% à 2,5% par an jusqu'à la fin du quinquennat en 2017. L'objectif est de revenir à l'équilibre budgétaire en 2017.

source le parisien