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grincheuxmarrant
15 mai 2012

Où en est l'enquête pour viol chez les pompiers de Paris?

Où en est l'enquête pour viol chez les pompiers de Paris?

Les pompiers de Paris sont troublés par les accusations de viol dans leurs rangs.

Douze sapeurs-pompiers ont été mis en examen: ils reconnaissent des violences mais nient le viol. Le comportement de la principale victime est remis en cause par les avocats de la défense. Le point sur l'enquête.  

Un bizutage qui tourne mal

La scène s'est déroulée dimanche 6 mai. Après une compétition, l'équipe spéciale de 33 gymnastes de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) rentre de Colmar en car. C'est lors de ce trajet qu'une séance de bizutage aurait mal tourné.  

L'un des engagés accuse en effet l'un de ses collègues de l'avoir violé au vu et au su d'autres sapeurs-pompiers, dont un officier. Un autre affirme avoir reçu des coups lors du même déplacement en autocar. Deux plaintes, respectivement pour viol et violences, ont été déposées auprès du parquet de Paris qui a ouvert une enquête. 

Douze pompiers mis en examen

A la suite de ces accusations, 13 pompiers sont placés en garde à vue mercredi 9 mai. Trois jours plus tard, douze d'entre eux sont finalement mis en examen. Le chef d'accusation de viol en réunion est retenu pour quatre sapeurs-pompiers. Et celui de violences volontaires aggravées pour les neuf autres. Le capitaine de la compagnie et l'entraîneur, présents dans le bus au moment des faits, sont poursuivis pour non empêchement d'un crime ou d'un délit.  

Le contrôle judiciaire n'existe pas pour les militaires. Onze des douze pompiers mis en examen sont donc sortis libres du cabinet du juge d'instruction en charge du dossier et mis à la disposition des autorités militaires qui conduisent une enquête interne - menée par la hiérarchie de la BSPP. Le placement en détention a été requis pour un pompier en raison de son rôle actif pour le viol présumé.  

Des violences, mais pas de viol

Dans leurs première déclarations, les gardés à vue ont invoqué une "tradition" pour expliquer les faits. Certains reconnaîtraient même avoir participé activement aux violences. Mais tous nient les accusations de viol et affirment qu'il n'y a eu "aucune pénétration". Ils parlent d'un "viol simulé".  

Selon l'avocat de deux pompiers mis en examen, ses clients ne comprennent pas pourquoi ce bizutage a "dégénéré". "Ils disent c'est peut-être l'effet de groupe, peut-être l'alcool." Quand ils ont vu les scènes filmées sur téléphone portable, ils avaient "honte", d'apèrs le conseil.  

Le comportement de la victime mis en cause

La version du plaignant principal est-elle crédible? Les avocats de deux mis en examen mettent en cause le comportement de ce dernier avant et pendant les faits. "Nombre d'éléments au dossier, dont des témoignages et un message, montrent que l'intéressé a annoncé plusieurs semaines à l'avance qu'il allait susciter un incident et l'utiliser pour faire pression sur sa hiérarchie", a déclaré Me Thibault de Montbrial, avocat de l'entraîneur de l'équipe. "Le principal plaignant indique dans un SMS en avril qu'il planifie de porter plainte pour le bizutage à venir", a confirmé Me Philippe Goossens, avocat d'un autre pompier non gradé.  

Chiffres
La BSPP assure la sécurité de 6,2 millions d'habitants à Paris et en petite couronne. Les 8500 femmes et hommes pompiers réalisent 500 000 interventions par an, dont 18 000 à 20 000 incendies avec 400 000 victimes secourues ou évacuées.  

Autre élément troublant, selon les conseils: la scène aurait été filmée avec le téléphone portable de la victime confié à un ami.  

"Dans cette affaire, vous avez deux victimes et une dizaine de bourreaux, alors n'inversons pas les rôles, ne jouons pas à ce jeu-là", avait réagi, samedi, l'avocat de la victime, Me Nicolas Cellupica.  

La brigade suspendue à l'enquête

Tous les pompiers mis en examen ont été suspendus de leurs fonctions "dans l'attente d'une décision de justice ou disciplinaire". En outre, toutes les manifestations de l'équipe spéciale de gymnastique sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Les sapeurs-pompiers devaient notamment animer les 15 et 16 juin à Saint-Cloud un grand spectacle intitulé "Les Virtuoses du feu".  

D'autres victimes?

L'avocat des deux plaignants a appelé d'éventuelles autres victimes à "briser la loi du silence". "J'invite tous les pompiers qui ont subi les mêmes agissements, les mêmes barbaries, les mêmes violences à se manifester", a déclaré Mr Cellupica.  

Sur le site de 20minutes, Jean (dont le prénom a été changé) passe aux aveux vingt-huit après l'agression dont il se dit victime. "Ils m'ont passé les parties génitales au cirage. Ils m'en ont aussi mis dans l'anus, détaille-t-il. Et puis, ils ont tenté de m'introduire quelque chose. Heureusement, j'ai réussi à me débattre pour empêcher ça...", confie-t-il.

source l'express

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grincheuxmarrant
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