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grincheuxmarrant
19 mai 2012

Sulitzer, le roi n'est plus vert

L'homme d'affaires déchu s'exprime dans « Les Orages de la vie » sur RTL-TVI. Interviewé à Saint- Tropez, il garde le goût du bling-bling et revient sur ses chagrins.

Sulitzer, le roi n'est plus vert

Stéphane Pauwels et Paul-Loup Sulitzer dans les rues de Saint-Tropez © rtl

L'ombre de lui-même. Diminué et se déplaçant lentement avec une canne, Paul-Loup Sulitzer a reçu Stéphane Pauwels à Saint-Tropez où il grandit avant de connaître une folle carrière. L'homme clopine, au propre et au figuré. Victime d'un AVC, il ne cache pas une élocution un peu pâteuse. Sulitzer a vieilli mais il aime encore se retourner sur son passé en dents de scie. C'est le mérite de ce nouveau numéro des Orages de la vie. Montrer le contraste entre le conquérant d'hier et l'homme en retrait d'aujourd'hui. Pauwels a trimballé Sulitzer dans sa petite Fiat 500 place des Lices, sur la plage de Pampelonne et dans sa propriété plus que coquette. Les souvenirs affleurent : « J'ai toujours vécu ici. J'aime ce coin et je le connais comme ma poche. »Comme d'autres stars à l'époque, quand il hébergeait Johnny notamment, il en fut un des acteurs les plus en vue, du temps des soirées blanches d'Eddie Barclay.

La lumière est belle à Saint-Tropez ; elle se reflète sur les façades mordorées de la Mecque de la jet-set. Sulitzer est chez lui. Il évoque son passé : plus jeune P-DG de France sur les traces de son père, immigré juif roumain, ayant fait fortune en France avec les remorques Titan, auteur de « westerns financiers » donnant le vertige (entre 30 et 50 millions d'exemplaires vendus), inondé de pétrodollars et de leçons sur l'économie et les profits faciles. Sulitzer lance des porte-clés et décroche le pactole. Il signe un coup fumant en rachetant le petit avion de l'Allemand Mathias Rust après son atterrissage sur la place Rouge du temps de l'URSS le 28 mai 1987.

« Ma petite fille m'appelle Paul-Renard »

La grande affaire de Paul-Loup Sulitzer (66 ans le 22 juillet prochain) demeurera toujours les femmes ! Il les évoque dans son tête-à-tête avec Pauwels. « Je les ai toutes aimées mais elles me l'ont fait payer », résume l'ex-séducteur impénitent qui aimait parader au bras des plus belles filles comme il aimait à s'afficher en compagnie des présidents de la République. Dans ce monde-là, un bon carnet d'adresses vaut blanc-seing. Sulitzer s'en est servi, peut-être trop puisque les orages se sont abattus sur sa réussite : accusation d'utiliser des « nègres » pour ses romans (le fameux Loup Durand aurait écrit ses livres), Angolagate sur le trafic d'armes qui aboutit à ce qu'on le prive de son passeport… Il a payé le prix fort. Père de quatre enfants, il est aujourd'hui veillé par sa fille Olivia. « Elle est merveilleuse avec moi. Elle s'occupe de tout. C'est mon rayon de soleil », confiait-il récemment aux journalistes lors de sa venue à Bruxelles pour découvrir ce portrait. Privé de ses deux grands fils partis au Canada avec leur mère et qui ont rompu les ponts, Sulitzer devient soudain touchant. Un père amputé des siens, qui avoue sa tristesse, mais qui, sublime consolation, n'a d'yeux que pour sa petite fille : « Ana Teresa est mon grand cœur. Elle m'appelle Paul-Renard parce qu'elle n'aime pas les loups », fond un papy méconnaissable. Il a fait le tour des fausses amitiés et ne cite que deux personnes qui ne l'ont pas lâché comme une vieille chaussette : Alain Delon et Brigitte Bardot. Observé aussi par Philippe Henry (qui signe les commentaires entre les séquences-confession), Sulitzer s'est ouvert avec sincérité et sans fard. Mais l'ensemble reste en surface à l'image d'un homme qui, toute sa vie, capitalisa sur les apparences, une forme de savoir-faire qu'il maîtrise avec art. C'est tout l'inverse avec le bout de chemin accompli ensuite avec Dani Klein, expliquant lucidement sa dépendance affective mais tout en profondeur cette fois.

source:lesoirbe

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grincheuxmarrant
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