Cécile Duflot, n'aie surtout pas le blues du jean...

Cecile Duflot a son premier conseil des ministres.

Billet La tenue de la nouvelle ministre de l’Egalité territoriale et du logement, en jean à son premier Conseil des ministres, a poussé quelques réacs à se reconvertir en critiques de mode et en apôtres du made in France. Ridicule tempête dans un verre d'eau...

Beaucoup trop de bruit, beaucoup trop de tweets, beaucoup trop d'agitprop'. Pour rien. Heureusement que la tenue vestimentaire n’est pas inscrite dans la charte de déontologie paraphée par les nouveaux ministres du gouvernement Ayrault lors leur premier Conseil jeudi, au Château. Et pourtant, à lire, à entendre, à voir se répandre quelques oracles médiatico-politiques, la mention mériterait peut-être d'être rajoutée au code de bonne conduite (et d'apparence?) après le déchainement sur twitter suscité par... la simplicité de la tenue de Cécile Duflot.

La crise de lèse-protocole de la promue ministre à l'Egalité territoriale et au logement? S'être rendue, vulgairement selon les vigiles de la droitude, évidemment selon les vigies de la normalitude, à l’Elysée : en jean. Outrage! Damned! On rembobine les esclandres, qui nous renvoient, par exemple, 27 ans en arrière? Inutile de revisiter les classiques d'un Jack Lang, ministre de la culture, qui avait, en politique hypercom' qu'il n'a jamais cessé d'être, bravé les codes. Et arboré une chemise col mao alors imaginée par le couturier Thierry Mugler. Au jeu des pudibonds bondissants, des gardiens du temple vrombissants, des vigies rantanplantes, Nicolas Domenach, journaliste à Marianne et sur Canal + (deux médias censés avoir une certaine tolérance avec l'étrangeté supposée), a degainé le premier. Avec ce tweet qui aurait pu faire date. Mais qui fera plouf...

Trop heureuse de réendosser son rôle de tailleuse de costard(s), l’ex-ministre de l'apprentissage Nadine Morano (sur)joue illico les effarouchées ce vendredi sur RTL: «Je trouve que quand on représente les Français, il faut faire la différence entre la dilettante du week-end et la tenue du Conseil des ministres». Dans la foulée, Valérie Pécresse, pose aussi son regard «réac» et d'ex-ministre-qui-se-veut-réactive de l'Enseignement supérieur et de la recherche, sur le jean du crime...

C'est parti. Pendant une bonne partie de la journée, «duflot» se glisse dans la cabine d'essayage des trending topics (les fameux sujets "les plus commentés") du réseau social. Sagement, l’ex-secrétaire nationale d'Europe écologie-Les Vers, pourtant (re)connue pour être une grande bavarde sur Twitter, campe dans un silence sur le sujet, laissant une flopée d’internautes prendre sa défense. Etrangement, mais pas tant que cela quand on repense à ses sorties vestimentaires, Roselyne Bachelot, oubliable ministre des solidarités et de la cohésion sociale, se découvre des vertus solidaires...

Le nouveau ministre du -incongru, ambigu, aigu- "redressement productif" passera, on l'espère, son tour. Sauf à renvoyer les avocats improductifs du "made in France", à l'instar de Marielle de Sarnez, du Modem, à ses mêmes jeans arborés à longueur de campagne (électorale). Reste, en bonus, qu'on peut ici, pour une fois, gratifier Bachelot d'une certaine constance. Connue pour son sens de l'excentricité (davantage que sur sa gestion de la grippe H1 N1, on peut se le remémorer), elle avait notamment traversé la cour de l’Elysée en crocs roses fluos. Le pitch: la célébration des médailles remportées par la France aux Jeux Olympiques. Vivement demain?

source libération

s

Comments

[glen]

Jean's ou pas, elle est, et reste un gros boudin.