Exclusif : Carla Bruni au coeur d'un scandale international
C’est qu’elle est aussi, et officiellement, ambassadrice de la lutte contre le sida, nommée à ce titre, bénévolement, par les Nations Unies (au titre du Fonds mondial de lutte contre le sida, d’ONU-sida et de l’Unicef). Enfin, Carla Bruni-Sarkozy entretient tout un réseau d’amitiés, ce qu’on peut appeler le « petit monde de la villa Montmorency », la résidence ultra luxueuse du XVIème arrondissement de Paris, où se trouve son hôtel particulier dans lequel elle vit, durant la semaine, le plus souvent avec le président Sarkozy.
Au terme d’une enquête de plusieurs mois aux Nations Unies et dans plusieurs pays, Frédéric Martel révèle dans Marianne les dysfonctionnements et le mélange des genres auxquels aboutit l'action - et l'inaction - de Carla Bruni-Sarkozy dans sa fondation et son comportement en tant qu'ambassadrice de la lutte contre le sida.
En devenant philanthrope d’État en 2009, à la tête de sa fondation contre l’illettrisme et comme ambassadrice contre le sida, Carla Bruni-Sarkozy avait de bonnes intentions. Et semblait sincère, surtout en matière de lutte contre le sida (son frère aîné est mort de la maladie). Mais deux ans après sa création, sa fondation est dans l’impasse. Ses actions concrètes contre le sida sont rares.
Révélée au conseil d’administration du Fonds mondial à Accra, au Ghana, fin novembre 2011, cette affaire vient de coûter sa place à un ambassadeur français, le professeur Patrice Debré, qui vient d’être démissionné par Sarkozy. Le directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine, vient d’être officiellement écarté aussi, à la demande d’Hillary Clinton même si sa démission réelle ne devrait intervenir que les 21 et 22 mai 2012 – soit après le deuxième tour des présidentielles. Nicolas Sarkozy est intervenu en ce sens, au plus haut niveau à Washington.
Actualisation du 13 janvier 2012, 0h10 :
L'enquête de Marianne portait sur les activités philanthropiques de Mme Bruni-Sarkozy. Nous nous sommes donc intéressés à la fois à sa fondation et à son activité d'Ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le sida. Ces deux sujets sont distincts et Marianne n'a jamais écrit que la fondation de la Première Dame avait reçu de l'argent du Fonds mondial de lutte contre le sida. C'est bien le problème. Notre enquête met notamment en lumière le rôle d'un musicien et ami de Carla Bruni-Sarkozy, Julien Civange.
Celui-ci a coordonné une campagne de 2,8 millions de dollars qui a fait l'objet d'un audit parce que sa propre société, Mars Browsers, avait reçu plus de 580.000 dollars, apparemment sans appel d'offre. Marianne confirme que cette affaire a couté sa place à un ambassadeur de France, M. Patrice Debré, et est l'une des raisons du départ annoncé du directeur général du Fonds mondial de lutte contre le sida, Michel Kazatchkine. Nous reviendrons d'ailleurs sur ce dossier avec de nouv elles informations dans le prochaine numéro de Marianne en kiosque le 14 janvier et en version électronique dès le 13 janvier à 18h.
source marianne