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grincheuxmarrant
7 juin 2012

Les riches déjeuners de Sarkozy en 2007

 

Les riches déjeuners de Sarkozy en 2007

SARKOZY ET LES BETTENCOURT - Nicolas Sarkozy s'est rendu à un déjeuner organisé par Maurice Bidermann,le 14 mars 2007, en compagnie de Claude Guéant.

afp.com/Lionel Bonaventure

Quelques jours après sa visite chez les Bettencourt, en 2007, Nicolas Sarkozy s'est rendu avec Claude Guéant chez Maurice Bidermann, exilé fiscal notoire et membre du Premier cercle. 

La campagne présidentielle de 2007 livre peu à peu ses secrets. Quelques jours après la visite de Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt, révélée par L'Express il y a deux mois, ce dernier avait un autre rendez-vous discret. 

Le 14 mars de la même année, un déjeuner se déroule au 11 bis, rue Saint Dominique, chez Danièle et Maurice Bidermann. L'homme d'affaires est l'un des principaux protagonistes de l'affaire Elf, condamné à trois ans de prison (dont un ferme) en 2003. 

Parmi la quinzaine de convives se trouvent plusieurs membres du Premier cercle, qui regroupe les plus généreux donateurs de l'UMP. Mais aussi des proches de Maurice Bidermann, des hommes et femmes d'affaires, avocats, etc.  

On bavarde, échange des banalités... lorsque débarque Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, flanqué de son directeur de cabinet de l'époque, Claude Guéant. "Ca fait du bien de se retrouver entre amis", lance le futur chef de l'Etat aux présents, surpris de partager leur table avec un invité aussi prestigieux. 

Selon l'un des participants, "chacun a eu le droit de poser une question au futur président, beaucoup ont porté sur ses prochaines mesures en matière de fiscalité". 

Heureux hasard du calendrier 

Les questions fiscales, un sujet que connaît bien l'hôte des lieux, Maurice Bidermann. Condamné à payer une dette de 22 millions d'euros à Elf, puis à Total (qui a racheté Elf entre-temps), ce dernier "n'a pas pu" payer la totalité de la somme. Car bien avant sa condamnation, il avait pris soin de ne plus rien posséder en France. 

Il n'habite d'ailleurs pas officiellement dans l'appartement où se tient la réception et ne paye plus d'impôts en France depuis... 1984. A cette date, l'homme d'affaires s'est fait domicilier fiscalement à l'étranger et les époux Bidermann se sont placés sous le régime de la séparation de biens. 

Sans le sou, si on l'en croit, Maurice Bidermann finance pourtant, selon le magazine Capital, des ONG et des universités israéliennes à hauteur de milliers de dollars. Il fait également partie des donateurs de l'UMP. 

En Belgique, où, relate Médiapart, la justice s'est intéressée à son cas en 2008, Maurice Bidermann a avoué être le bénéficiaire d'une entreprise offshore basée au Luxembourg, Erdec. Des documents que L'Express s'est procuré attestent des fortes liquidités disponibles en 2003 par l'intermédiaire de cette société. 

En 2006, le Fisc décide de s'intéresser de plus près à la situation de Danièle Bidermann, l'épouse. Elle entame un "examen contradictoire de la situation fiscale" à son endroit. Qui se termine "sans rectification" le 8 juin 2007, trois semaines après... l'arrivée d'Eric Woerth, le trésorier de l'UMP, au ministère du Budget. 

De mémoire d'expert, un tel cas de figure (un redressement sans rectification) est rarissime. Tellement qu'il y a quelques mois, Jerôme Cahuzac, alors président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale et désormais ministre du Budget, a, selon une source proche, demandé à examiner le dossier. 

Contacté par L'Express, Eric Woerth nie farouchement toute intervention. De son côté, Danièle Bidermann n'a pas souhaité répondre aux questions de la presse. 

source l'express

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grincheuxmarrant
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