Législatives : Demain, l'Assemblée sera "rose" ou... "rose-verte"
Élections législatives 2012
Sur la défensive et même au bord du KO, la droite sait qu'elle ne gagnera pas les élections législatives. Elle espère simplement pouvoir "limiter la casse".
Second suspens : les socialistes vont-ils réussir, comme ils l'espèrent et le martèlent désormais, à disposer à eux seuls d'une majorité absolue au Palais-Bourbon ? Ou devront-ils composer avec Europe-Ecologie-Les Verts ? En ce cas, ils pourront demander des conseils à Bertrand Delanoë qui, durant son premier mandat de maire de Paris, a du, faute de majorité absolue PS, « faire avec » des écologistes qui lui ont constamment mené la vie dure (et même pire) puisqu'il n'y avait pas à l'Hôtel-de-Ville de Paris, ils le savaient, de majorité sans eux? Comme il en fallu du sang-froid, durant ces années-là, à Bertrand Delanoë!
Les socialistes, aujourd'hui, croisent les doigts car ils ne sont pas sûr de disposer d'une majorité 100% PS. Or ils rêvent, mesurant par avance ce que leur coûterait de devoir en permanence négocier avec les amis de Cécile Duflot ou, à défaut et dans un genre différent, avec ceux ceux de Jean-Luc Mélenchon. En revanche, les socialistes -qui ont remarquablement occupé le terrain médiatique depuis dix jours au point de paraître presque seuls en piste- ne craignent plus la droite (qui a d'ailleurs abandonné en chemin son idée folle dune « revanche » de la présidentielle qui aurait débouché sur une cohabitation de 5 ans). Ce qu'ils craignent, c'est la démobilisation de leurs troupes.
Pourquoi la gauche va-t-elle gagner les législatives ? D'abord, parce que, les institutions étant ce qu'elles sont sont, les Français ne sont pas décidés à... se désavouer, et à empêcher François Hollande de mettre en oeuvre son programme. Sans illusions démesurés, ils veulent le juger sur pièces et n'ont, en l'état, aucune nostalgie de la majorité sortante.
Ensuite, parce que les premiers pas (plutôt habiles) du tandem professionnel Hollande-Ayrault sont très bien accueillis. De ce point de vue, la vraie surprise, c'est l'inconnu Ayrault qui, en rien de temps, a donné de lui une image de provincial ferme, ouvert, donc rassurant. Il faudra voir sur la durée ce que cela donne mais, pour la gauche, l'émergence de ce ténor tranquille est un « plus ».
Enfin, parce que, pendant cette campagne des législatives, François Hollande aura sciemment escamoté la crise (qui, pourtant, s'aggrave, de la Grèce à l'Espagne et son fond de récession générale en Europe) pour ne « vendre » aux Français que les à-côtés positifs de ses promesses de campagne (retour à la retraite à 60 ans pour 110 000 personnes, coup de pouce au Smic en préparation).
Les uns verront là de l'habileté. D'autres, du cynisme. En tout cas, le résultat se profile: une majorité de gauche à l'Assemblée au terme du second tour des législatives et, dès cet été, des rendez-vous très douloureux pour les Français car le statu-quo (économique et social) , quand le ciel est à ce point noir, ce ne sera tout simplement pas possible
source france soir