Trois ans requis contre l’ex-curé : "Je me suis égaré dans les bas-fonds"

Pour son avocat, le curé a été victime "d’une descente aux enfers" justifiant "une certaine miséricorde". Délibéré le 2 juillet.

Confession judiciaire pour le père Jacques Castanier qui, hier, avait à répondre d’escroquerie et d’abus de confiance devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

L’ancien curé d’Uzès était poursuivi pour avoir sollicité ses paroissiens, entre 2007 et 2009, en leur demandant de fortes sommes, au total plus de 200 000 €. L’argent n’est pas tombé dans la poche de familles dans le besoin, mais dans celle d’un jeune homme avec qui le curé a entretenu des relations sexuelles.

L’argent a été emprunté, mais pas rendu par l’homme d’église. Accessoirement, “l’ami” de l’abbé était cocaïnomane et consommait des quantités impressionnantes de drogue (Midi Libre du 17 janvier 2011).

Le sexagénaire s’est aussi fait prêter la voiture d’une croyante. Au lieu de servir au prêtre, le véhicule a terminé en épave au Portugal, pays d’origine de Claudio, l’amant du curé, âgé d’une vingtaine d’années.

Il vit dans un monastère pour retrouver "la paix intérieure"

Jacques Castanier, 68 ans, vêtu hier d’un polo rayé et d’une veste noire, cheveux dégarnis, lunettes en métal doré, vit aujourd’hui retiré dans un monastère pour essayer de retrouver "la paix intérieure".

Le président Bruno Lavielle l’interroge sur son vœu de chasteté et de pauvreté et stigmatise les mensonges dans la procédure. "Je reconnais, je n’en suis pas fier, répond le curé. Mais ensuite, il n’y a plus eu de relation sexuelle (...). Pour la chasteté et la pauvreté, vous avez entièrement raison. Cela me rappelle ma faiblesse, ma fragilité, mon humanité. Je me suis perdu, égaré dans les bas-fonds", confesse le curé.

Pour les sommes d’argent, Jacques Castanier reconnaît les faits en expliquant avoir été aveuglé par sa relation avec Claudio. "Une relation qui est passée du sexe à l’amitié", ajoute le prévenu avant d’entendre la voix d’une partie civile dont l’avocat Me Hugo Ferri porte la parole pour l’histoire de la voiture.

Dans un réquisitoire acéré, le vice-procureur de la République, Éric Emmanuelidis, fustige la combinaison "sexe, argent et drogue" et s’étonne qu’elle puisse être adossée à l’Église. "Je croyais que la confession en était un des principes." Il estime que le prévenu n’a cessé de mentir tout au long de la procédure. Pour le parquet, le curé doit être condamné à trois ans ferme et interdit d’exercer son ministère.

L’avocat du prêtre, Me Francis Trombert, tient à souligner que son client a "fait le bien durant 42 ans de sacerdoce" et qu’il ne faut pas éluder ce parcours, même s’il a effectivement "perdu pied" et que son comportement n’est pas "en adéquation avec son apostolat".

Il invoque la justice divine et s’interroge : "Qui sommes-nous pour juger ?" Moue dubitative du président... Me Trombert plaide la relaxe. Pour lui, la faute est morale, pas juridique. Et le curé a été victime "d’une descente aux enfers" justifiant "une certaine miséricorde".

source midi libre

Comments

[Jean Cévennes]

et la hierarchie dans cette affaire? comment les responsabilyes ont elles ete assumées; comment le curé atil ete aide, conseille protege?

Leveche, dans un communique de Nimes dans un communique officiel de janvier 2011 dit quil a prete de largent au curé en fomre de pret-relais. De fait leveche via l association diocesaine a rembourse diretcment les paroissiens et exigenat du cure qu il vende un bien de famille pour qu'ensuite il soit lui leveche rembourse. Donc si on lit bienb, largent de denier de l eglise a servi direcetment a autre chose?? certes le curé a fauté.. mais l'évèque>..Il a dabord rembouser les paroissiens puis a depca e le crue pour eviter l affaire qui nest venbu sur la plmace publique que lorsque le fameux Claudio a ete arrete. dans cette affaire on na aps tout dit y compris sur les responsbilite de la hierarchie. Il faut en dire plus et faire savoir plus encore TOUT ce qui s est passé!