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grincheuxmarrant
11 juin 2012

La girouette Rama Yade n'est pas à une contradiction près

Eliminée dès le premier tour des législatives, Rama Yade exhorte, dans un communiqué de presse, ses électeurs à voter contre le candidat socialiste « car il n’agira pas au mieux de leurs intérêts ». Sauf que. Faire barrage au PS signifie, de fait, voter Manuel Aeschlimann, le candidat investi par l'UMP auquel la vice-présidente du Parti radical s'est vivement opposée tout au long de sa campagne. Insolite.

 

(BISSON BERNARD/JDD/SIPA)
Décidément, Rama Yade ne cessera jamais de surprendre.

Par son adaptabilité politique d'abord : après avoir rejoint Jean-Louis Borloo, leader du Parti radical et candidat filant à la présidentielle 2012, pour, disent les médisants, faire payer à Nicolas Sarkozy son éviction du gouvernement, la vice-patronne des valoisiens a hésité un temps à soutenir la candidature de François Bayrou avant de renouer avec son mentor historique, Nicolas Sarkozy, durant une campagne d'entre-deux tours menée à droite toute. Parcours sinueux, parcours heureux ?

Par sa tolérance ensuite : elle qui a dépensé tant d'énergie à combattre son adversaire UMPiste dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine (92), «l'intègre» Manuel Aeschlimann, condamné en appel à un an d'inéligibilité pour favoritisme avant de se pourvoir en cassation, vient finalement d'appeler les électeurs d'Asnières à « voter contre le candidat socialiste ». Quelle mansuétude !

Eliminée dès le premier tour avec à peine 14% des suffrages, Yade songe sans doute à son avenir qui s'annonce plus pluvieux que radieux. Alors que le centre droit vient d'essuyer une défaite cuisante, de nombreux radicaux s'inquiètent déjà pour la suite. Privés des forces nécessaires pour peser et mettre en branle la grande recomposition du centre promise par les plus optimistes, les centristes de droite songent à rentrer discrètement et tranquillement au bercail UMP « à condition que le président élu au congrès soit centro-compatible », dixit un radical.
Traduction : à condition que François Fillon l'emporte à la place de ce libéral échevelé de Jean-François Copé. Bref, toujours est-il que le moment venu, les instances dirigeantes du parti risquent de faire payer à certains le prix de leurs dissidences. Il est donc temps pour Rama Yade de faire preuve d'un peu de bonne volonté et de ranger les vieilles querelles au placard. En appelant à faire battre le candidat socialiste dans sa circonscription, elle prouve à l'UMP sa bienveillance. Et tant pis pour la cohérence politique. Après tout, l'essentiel est ailleurs.
source marianne
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grincheuxmarrant
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