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grincheuxmarrant
16 juin 2012

La Rochelle : Falorni «idiot utile» des anti-Royal


 
Si Ségolène Royal est battue aux législatives, elle pourra tirer un trait sur ses ambitions à la présidence de l'Assemblée nationale... Une défaite qui arrangerait bien certains élus locaux de droite comme des éléphants socialistes. Le chroniqueur Roland Hureaux dénonce une alliance contre nature qui bénéficie au dissident Olivier Falorni.

 

(Olivier Falorni à La Rochelle -NOSSANT/SIPA)
(Olivier Falorni à La Rochelle -
 
On peut se demander ce qui pousse les ténors de la droite charentaise et poitevine, Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin notamment, à soutenir contre Ségolène Royal le dissident socialiste Falorni, obscur apparatchik du PS. Ce soutien de fait s’est exprimé dès le premier tour : jugée d’emblée perdante, la candidate UMP Sally Chardja a été délaissée par les grands pontes de la droite départementale au bénéfice du dissident de l’autre camp. Ainsi, Bussereau se trouve dans le même camp que la compagne présidentielle Mme Trierweiler et peut-être le président lui-même !

A Paris, beaucoup d’éléphants socialistes redoutent en tout cas de voir Ségolène Royal élue accéder à la présidence de l’Assemblée nationale et donc au statut de troisième personnage de l’Etat : sa légendaire indépendance d’esprit dénoterait sans doute trop dans une majorité qui promet d’être largement monocolore. « Indépendante d’esprit », se traduit en langage d’appareil « incontrôlable », un qualificatif dont  depuis longtemps on affuble la présidente de la région Poitou-Charentes rue de Solférino. Pourquoi cette alliance objective entre des notables de droite aux horizons courts et les apparatchiks socialistes les plus bornés ? Sûrement pas pour relever le niveau de la  politique française ! 

Amertume de la droite

La droite de Charente-Maritime a, il est vrai, depuis longtemps un problème un problème avec La Rochelle. La municipalité, comme la circonscription sont à gauche (sauf entre 1993 et 1997) depuis les années 1970 et la victoire de Crépeau. En dépit de sa longévité, la gauche n’y semble pas usée. Au contraire, elle progresse à chaque élection depuis dix ans, grâce à un subtil dosage entre radicaux et socialistes qui a permis jusqu’ici d'assécher l'électorat de droite. Tous  les cantons rochelais sont à gauche depuis 2011.  

Bussereau comme Raffarin n’ont jamais  accepté qu’en 2004, Ségolène Royal, socialiste, et qui plus est femme, leur ait ravi la Région Poitou-Charentes. Depuis, ils rêvent de venger l'affront. Bussereau a traité tour à tour la nouvelle présidente de « vautour », « fée mélusine », « chèvre du Poitou » et les centristes qui l'ont rejointe en 2010 ont été comparés  à des « harkis » (merci pour ces fidèles serviteurs de la France !). L’amertume des chefs de la droite est d’autant plus grande que cette région sociologiquement conservatrice n’aurait pas dû leur échapper; d’aucuns disent que la victoire de Ségolène Royal n’est dûe qu'à la médiocrité de ses opposants. Il n’est jusqu’au Modem de se réjouir à l’avance de la défaite de la présidente de région: un obscur membre de son bureau politique signe une tribune dans le Nouvel Observateur  selon laquelle la défaite de Ségolène Royal serait une victoire morale. Rien que ça !

L’actuelle élection législative offre donc enfin à la droite un idiot utile en la personne d'un obscur dissident socialiste. Puisque la circonscription de la Rochelle semble imprenable pour elle, qui mieux qu'un apparatchik socialiste local pour barrer la route à celle qu'elle n'a jamais pu battre elle-même ? Devant ce marécage politique où, contre son intérêt à long terme le plus évident, semble se complaire une certaine droite, on peut légitimement s’inquiéter de ce qui tiendra lieu d’opposition au cours des cinq prochaines années
source marianne
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grincheuxmarrant
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