Zone Euro : entraînée par l’Allemagne, la Belgique dévisse aussi
Hier, l’agence de notation financière Moody’s a abaissé de « stable » à « négative » la perspective de la dette publique de l’Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg en raison de « l’incertitude croissante »sur l’issue de la crise de la dette en zone euro. La séance boursière était hier la pire observée depuis trois mois.
Un signal symbolique de l’agence de notation, qui traduit, à travers cet acte, que plus personne ne n’est immunisé face à la crise et aux agences de notation. L’Allemagne en est l’exemple par excellence. Considérée comme meilleure élève de la zone Euro, son économie traverse la crise financière presque insolemment, à tel point que le pays est souvent érigé comme exemple à suivre par ses camarades de classe. Et pourtant. Depuis hier, la locomotive du continent a vu apparaître un nouveau panneau de signalisation sur son chemin : « négative », tous comme ses deux camarades voisins les Pays-Bas et le Luxembourg, eux aussi en tête de la classe. Résultats ? Les trois pays, s’ils veulent emprunter, paieront plus cher en intérêts. Mais leurs taux, notamment ceux de l’Allemagne, étaient considérés jusqu’à maintenant comme bas.
Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a lui déclaré que les « fondamentaux » des trois pays visés étaient sains, et en a profité pour réaffirmer son « engagement à assurer la stabilité de la zone euro ». Pour Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg, il est « improbable que les coûts d’emprunt de l’Allemagne augmentent», le pays continuant à faire office de refuge dans une zone euro à la conjoncture chancelante.
Mais cela tombe mal pour la chancelière Angela Merkel, confrontée à une fronde eurosceptique de deux partis alliés, les libéraux du FDP et les Bavarois de la CSU, malmenés dans les sondages. Elle est aussi régulièrement rappelée à l’ordre par la Cour constitutionnelle sur sa politique européenne.
Et lorsque les premiers de la classe voient leur niveau baisser, les niveaux des autres suivent, de façon collatérale. Il aura suffi d’une nuit, sans pourtant de dégradation annoncée de la note de la Belgique par une agence de notation, pour que le taux d’emprunt auquel l’État peut emprunter sur les marchés passe de 2,60 % à 2,73 %. Pas de grande surprise non plus. L’économie de la Belgique étant fortement amarrée à l’économie allemande, et très liée à celles du Luxembourg et des Pays-Bas. Lié ou non, le BEL 20 restait ce midi dans le rouge, à l’image de nombreuses bourses européennes.
source le soir bel....