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grincheuxmarrant
16 avril 2012

Pourquoi Hollande a raison de rester calme face à un Sarkozy virevoltant

 
 
 LE PLUS. "Candidat normal", "capitaine de pédalo", les surnoms donnés au candidat socialiste n'ont pas toujours été très flatteurs. Pourtant, c'est, semble-t-il, François Hollande qui devrait emporter la présidentielle. Et ce, Parce qu'il aura mené une campagne à son image.

Nicolas Sarkozy visite un centre de dialyse, Mulhouse, le 10 janvier 2012, et François Hollande à l'hôpital de Romans-sur-Isère, le 13 mars 2012 (SIPA - Montage le Plus)

Nicolas Sarkozy visite un centre de dialyse, Mulhouse, le 10 janvier 2012, et François Hollande à l'hôpital de Romans-sur-Isère, le 13 mars 2012  

Nicolas Sarkozy aura tout essayé pour entraver la campagne de son adversaire et le pousser à la faute. Sa dernière invention fut cette semaine la "crise de confiance généralisée" qu’une victoire de François Hollande ne manquerait pas de déclencher sur les marchés internationaux. A-t-il seulement songé aux dégâts commis tout au long de son quinquennat et à ceux à venir en cas de réélection ?

 A une semaine du premier tour, au moment où les intentions de vote commencent à se cristalliser, force est de reconnaître que François Hollande aborde cette dernière ligne droite en position très favorable. Loin de s’être effondré dans les sondages, il conforte dès le premier tour son socle en résistant au retour du candidat-président. Il regagne même quelques points précieux.

 Le bilan de Sarkozy le fera perdre

 On a coutume de dire, depuis l’élimination de Lionel Jospin en 2002, qu’on ne gagne pas une élection sur un bilan, aussi bon soit-il. En revanche, on peut la perdre si ce dernier est mauvais. Et c’est ce qui est en train de se passer. Le rejet de la candidature Sarkozy est tel dans le pays qu’on ne voit pas comment il pourrait l’emporter au deuxième tour. Le référendum pour ou contre Sarkozy fonctionne à plein à quelques jours du scrutin.

 Ce qu’il voulait absolument éviter en détournant l’attention des Français de son bilan se réalise. Il y a d’ailleurs dans ce type de phénomène toujours une part d’injustice. On oublie la violence de la crise entre 2008 et 2010 qui n’est pas pour rien dans le creusement des déficits, la hausse du chômage et la perte de nombreux emplois industriels sur la durée du quinquennat. Dans ces conditions, François Hollande n’a plus qu’à ramasser la mise en surfant sur la vague du rejet.

 Hollande, le candidat "normal", stable

 Le "candidat normal" ou le "capitaine de pédalo", c’est selon, mène une campagne à son image avec cette claire conscience d’être depuis le début : le bon homme à la bonne place. Les Français devraient confirmer cette hypothèse de départ. Il lui manque le panache d’un Mélenchon, entend-on parfois. Certes, mais il a l’intelligence d’Hollande. Il se connaît bien et n’a pas voulu se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Suivre ce précepte socratique fut une sage précaution !

 François Hollande a su imposer une image de stabilité dans un monde mouvant et inquiétant, alors que son adversaire ne cessait de virevolter au gré des courants contradictoires de l’actualité : une proposition chassant l’autre et tombant aussi vite dans l’oubli. Si le président sortant a pu fédérer en partie son camp, il est clair qu’il n’a pas convaincu au-delà de son propre électorat.

 En fait, il a surtout bénéficié des ralliements volontaires ou involontaires à sa candidature de Jean-Louis Borloo et de Dominique de Villepin. Cela reste bien insuffisant. A une semaine du premier tour, le socle qui devait lui permettre d’aborder tranquillement le second lui fait cruellement défaut. François Hollande, dont l’affiche électorale fait penser à un célèbre tableau de Léonard de Vinci, n’a aucun intérêt s’il veut définitivement plier l’affaire à sortir du cadre.

source le nouvel obs

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grincheuxmarrant
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