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grincheuxmarrant
30 avril 2012

Enquête sur le site internet Médiapart qui se veut un "contrepouvoir indépendant"

 

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Par Sandra LACUT


Tapie, Karachi, Bettencourt, Libye...: depuis sa création en 2008, le site d'informations Médiapart s'est forgé l'image d'un pourfendeur anticorruption de la droite et de Nicolas Sarkozy, se posant en "contrepouvoir" indépendant face à ceux qui l'accusent aujourd'hui d'être financé par le PS. Dès l'été 2008, le site avait mis au jour les possibles illégalités du jugement arbitral favorable à l'ancien homme d'affaires Bernard Tapie et l'implication de l'ex-ministre de l'économie Christine Lagarde accusée d'avoir trouvé un arrangement à l'amiable avec lui dans ce dossier.

Suivent, en septembre 2008, des révélations sur l'affaire Karachi, un éventuel détournement de commissions sur des contrats d'armement avec l'Arabie Saoudite et le Pakistan au profit de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont l'enquête a récemment été étendue à des faits de blanchiment aggravé de 1993 à mars 2012.

A partir de juin 2010, le site s'attaque à l'affaire Bettencourt, du nom de la milliardaire et héritière de l'Oréal Liliane Bettencourt, un dossier d'abus de faiblesse devenue affaire d'Etat. Depuis les révélations du site et d'autres médias, plusieurs mises en examen sont intervenues, dont celle à deux reprises de l'ancien ministre Eric Woerth, trésorier de la campagne de M. Sarkozy en 2007.

En juillet 2011, c'est encore lui qui publie des documents tirés des archives de l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, mis en examen dans le volet financier du dossier Karachi, mettant peu à peu au jour les relations occultes liant ce marchand d'armes au premier cercle de Nicolas Sarkozy.

Selon Fabrice Arfi, un de ses journalistes, "c'est cette enquête minutieuse qui a permis à Médiapart d'arriver aux révélations sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy", qui ont fait l'effet d'une bombe samedi à une semaine du second tour de l'élection présidentielle.

"Nous n'avons pas épargné la gauche", répond-il, interrogé sur l'absence de Mediapart dans l'affaire DSK, citant notamment les exemples Guérini, Pastor et Ries.

Le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, a été mis en examen dans une affaire de marchés publics frauduleux, le sénateur Jean-Marc Pastor a été épinglé pour des notes de frais douteuses et Roland Ries, maire PS de Strasbourg, est soupçonné de favoritisme dans un contrat de tramway au Mali.

"Les officines ce sont eux !", a réagi le directeur de Médiapart, Edwy Plenel, après des déclarations de François Fillon accusant le site d'être une "officine financée par de riches amis" de François Hollande. "C'est ridicule, notre actionnariat est public et notre capital appartient majoritairement à ses fondateurs et journalistes. Nous vivons de nos abonnements (65.000)", a-t-il poursuivi.

"Nous avons mis au jour et dénoncé des faits d'intérêt public qui ont nourri notre vision d'une présidence de la République qui a profondément violenté les principes républicains" et "d'une droite extrême qui a établi des distinctions entre ses concitoyens, ce qui est contraire à la Constitution", ajoute-t-il, revendiquant un rôle de "contrepouvoir indépendant".

Médiapart, fondé par trois anciens du journal Le Monde dont M. Plenel, est contrôlé actuellement par trois groupes d'actionnaires, les fondateurs, les amis de Mediapart et des +investisseurs-partenaires+, liés entre eux par un pacte qui expire en 2014. Il emploie une soixantaine de salariés dont 27 journalistes.

Il a atteint l'équilibre financier en 2010 et enregistré un chiffre d'affaires de cinq millions d'euros en 2011.

source: morandini.com

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