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grincheuxmarrant
1 juillet 2012

Hollande a soutenu le coup de force de Monti face à Merkel

 

Dans la nuit, le président du Conseil italien a menacé de faire capoter le sommet de Bruxelles. Il a réclamé une aide de l’Europe pour baisser le coût de la dette italienne, sous peine de bloquer le pacte pour la croissance validé la semaine dernière par Merkel. L’Espagnol Rajoy a aussi menacé d’un veto. Le président français, prévenu à l’avance, les a soutenu.

Personne n’avait prévu ce scénario. Soudain, au milieu de la soirée, Mario Monti a durci le ton, prenant de court Angela Merkel. On attendait un bras de fer entre François Hollande et la chancelière allemande, mais c’est le président du Conseil italien qui a menacé de faire capoter le sommet de l’Union européenne - le vingtième depuis le début de la crise de l’euro - qui se tient jusque ce vendredi après-midi à Bruxelles.

Un accord sur la croissance semblait pourtant approuvé. Il avait même été annoncé par le président du conseil européen Herman Van Rompuy. C’était sans compter sur l’Italie. Pas question de signer le pacte sur la croissance, a dit Monti en substance, si l’Europe ne protège pas davantage la péninsule contre les marchés. Ces derniers lui imposent des taux d’intérêts prohibitifs (plus de 6%). L’Espagnol Rajoy s’est associé à la menace de veto, réclamant, une fois de plus, que les banques de son pays soient sauvées par l’Europe sans alourdir la dette de l’Etat.

Merkel au pied du mur

Angela Merkel, déjà dépitée par la défaite à l’euro de l’Allemagne face à l’Italie - elle s’en est tenue informée - s’est ainsi vue mise au pied du mur par deux pays du Sud. En quelque sorte prise en otage par Rajoy et Monti. Leurs exigences reviennent à faire endosser leurs factures par les pays mieux portants, Allemagne en tête. La chancelière fut d’autant plus surprise qu’il y a une semaine, à Rome, l’entente paraissait parfaite sur le pacte de croissance.

Dans la nuit, François Hollande a dit devant la presse qu’il avait été prévenu de l’initiative des chefs d’Etat espagnol et italien. Récusant le terme de "chantage", le président français leur a apporté son soutien dans leur revendication d’une plus forte solidarité européenne. "Nous avons besoin que l’Italie et l’Espagne aient des taux d’intérêts plus faibles qu’aujourd’hui", a-t-il insisté.

Hollande ne doutait pas qu’une issue positive soit trouvée avant l’aube ou durant la journée. Le coup de force ibérico-italien ne remet pas en cause, sur le fond, l’accord sur la croissance, a-t-il expliqué. Une enveloppe de 120 milliards d’euros, composée de fonds européens et de partenariats public-privé, doit être mise en œuvre d’ici la fin de l’année. C’était la condition requise par le Président pour ratifier le pacte budgétaire de l’an dernier, rebaptisé "pacte d’austérité" par son équipe durant la campagne. Sera-t-il mis à l’ordre du jour du Parlement? Le chef de l’Etat a indiqué dans la nuit qu’il répondrait à cette question vendredi, au regard de l’ensemble des conclusions du sommet.

"La zone euro ne peut pas rester dans l’état où elle est"

Les autres dossiers au menu sont au moins aussi lourds. Les Vingt-Sept doivent s’entendre sur le renforcement des mécanismes financiers, notamment la création d’une union bancaire. Les établissements seraient supervisés par une seule autorité européenne. Par ailleurs, l’avenir politique de l’Union doit faire l’objet d’un rapport de Van Rompuy en octobre. Le président du conseil européen est favorable à un nouvelle architecture démocratique, à des avancées vers le fédéralisme qu’Hollande rebaptise "intégration solidaire".

Un processus qui, à ses yeux, engagera les Dix-sept de la zone euro, plutôt que les Vingt-sept. "La zone euro ne peut pas rester dans l’état où elle est", a insisté Hollande. Il évoque la création d’un Trésor européen, "capable de faire des emprunts et de mutualiser les dettes". L’union politique n’interviendrait qu’en fin de processus, peut-être dans dix ans. L'Allemagne, elle, voudrait procéder en sens inverse

source: le jdd.

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grincheuxmarrant
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