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grincheuxmarrant
10 juillet 2012

14 juillet : Hollande avec Chazal et Delahousse, un retour à la tradition

 

 LE PLUS. Le président socialiste veut redonner son lustre à la fonction du chef de l’État qui est aussi chef des armées. Mais François Hollande entend également rester proche des Français, d’où, pour Thierry de Cabarrus, le retour à la tradition de l’interview télévisée.


 

François Hollande, sur le plateau de France 2, le 29 mai 2012 (CHESNOT/SIPA).

François Hollande, sur le plateau de France 2, le 29 mai 2012  

Le président socialiste semble bien décidé à effacer le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Après avoir rebattu les cartes en Europe (crise avec Merkel sur la croissance, rapprochement ce jour avec Cameron) et dans le monde (retrait des troupes d’Afghanistan), après avoir restauré un vrai dialogue social, il redonne aujourd’hui, à l’occasion de la préparation de la fête du 14-juillet, toute sa dimension au statut de chef de l’État.

 

Redonner de la dignité à la fonction

 

Nicolas Sarkozy voulait la rupture avec Jacques Chirac, celui qu’il appelait en privé "le roi fainéant". Alors, dès qu’il est arrivé au pouvoir, il a tout fait pour désacraliser la fonction de président de la République, supprimant par exemple la traditionnelle interview du 14 juillet.

 

Soucieux d’apparaître comme un chef d’État à l’américaine, jeune et moderne, notamment décomplexé vis à vis de l’argent, il n’a pas mesuré le piège dans lequel il allait tomber, ce fameux soupçon de "bling bling" qui allait empêcher sa réélection.

 

À force de vouloir être un Français comme les autres, qui fait du vélo, son jogging, qui fait des fautes de grammaire et qui, à l’occasion, insulte des inconnus dans la rue, il a fini non seulement par ne plus être respecté, mais aussi par être rejeté par une majorité de nos concitoyens.

 

François Hollande est bien décidé à redonner la dignité à la fonction de président de la République. Il l’a dit pendant sa campagne, il ne parlera pas sans arrêt à la télévision, il n’interviendra pas sans cesse dans les affaires du gouvernement, il ne donnera pas son avis en commentateur au gré des faits divers qui parfois secouent notre pays. Cette distance qu’il s’impose aujourd’hui, c’est une question de respect vis à vis de la France et des Français.

 


Renouer avec l’interview télévisée

 

Dès lors, le président va renouer avec le rendez-vous télévisé avec les Français qu’avait mis en place François Mitterrand et qu’avait repris à son compte Jacques Chirac : la fameuse interview du 14 juillet que Nicolas Sarkozy avait supprimée en 2007.

 

Celle-ci n’avait en effet plus de sens puisque le président, à l’époque, squattait en permanence (et jusqu’à la fin de son quinquennat) les chaînes de télévision.

 

"Le Figaro" a consacré pas moins de cinq articles au premier 14 juillet à venir de François Hollande : le 5le 6, le 8, le 9 et le 10. Le quotidien d’opposition semble ouvertement se réjouir de ce que "le président 'normal' est attaché aux coutumes républicaines" sous le titre : "Hollande veut renouer avec l’interview du 14 juillet", même s’il s’agace du flou qui entoure encore les conditions de cette interview.

 

On commence pourtant à en savoir davantage : selon "le Monde", c’est Claire Chazal pour TF1 et Laurent Delahousse pour France 2 qui renoueront avec cet exercice. Comme le chef de l’état l’avait annoncé en avril dernier, il respectera son engagement de campagne et ne demandera pas, contrairement à son prédécesseur, aux journalistes de venir l’interroger à l’Élysée. "Diffusé sur les deux chaînes à partir de 13h15, cet entretien d'une demi-heure devrait être réalisé 'place de la Concorde, là où arrive le défilé militaire, en surplomb de la place sur une terrasse de l'Hôtel de la Marine d'où l'on voit l'Assemblée nationale, ou peut-être au jardin des Tuileries', indique l'Elysée, qui doit trancher ce mardi 10 juillet."

 

Assumer la fonction de "chef des armées"

 

Autre retour à la tradition, contrairement à Nicolas Sarkozy qui ne s’y est rendu qu’une seule fois, en raison de ses mauvais rapport avec l’armée, François Hollande devrait être présent chaque année le 13 juillet à la réception du ministère de la Défense où il sera accueilli par Jean-Yves Le Drian.

Il ne s’agira évidemment pas de multiplier les fastes en cette période de crise (d’ailleurs, la garden party de l’Élysée le lendemain est elle aussi supprimée), mais pour le président, de rendre hommage aux soldats décédés dans l’exercice de leurs fonctions, notamment en présence des familles.

 

Le président veut ainsi rappeler aux Français qu’il est aussi le chef des armées. C’est dans cet esprit qu’il a passé trois heures, mercredi dernier, à bord du sous-marin nucléaire "Le Terrible" et a "réaffirmé l'attachement de la France à la force de dissuasion". Un événement qui ne s’était pas produit depuis 1974, date à laquelle Valéry Giscard d’Estaing avait plongé avec un bâtiment de la marine française.

 

Recréer le lien avec les Français

 

Le 14 juillet, le chef de l’état assistera au traditionnel défilé militaire, répondra aux questions des journalistes, puis il devrait se rendre en Bretagne pour assister à la manifestation "Tonnerres de Brest", la fête populaire qui réunit les vieux gréements et toutes les Marines du monde.

 

Car François Hollande a beau vouloir redonner tout son lustre à la fonction présidentielle, il n’entend pas moins demeurer le président "normal".

 

Pour ce faire, il lui faut se rapprocher des Français durant cet été afin  de renouer ce lien qui, dit-il,  lui manque depuis qu’il est absorbé par les affaires étrangères : "Tout mon temps est bouffé par l'international", "je ne vois plus personne", a-t-il confié au "Journal du Dimanche".

 

Dès lors, il compte bien rattraper le temps perdu et voyager à travers le pays pour aller à la rencontre de nos concitoyens : "Je leur demande un soutien différent aujourd'hui. Ce n'est plus pour participer à une élection, c'est pour participer à une action. J'ai besoin d'avoir ce retour des Français pour leur exigence, leur espérance, parfois leur inquiétude, ils me l'ont communiqué. Donc autant que je le pourrai, je le ferai."

 

Rester au contact des Français, ça commence par l’interview du 14 juillet, ça se poursuivra avec la participation à une étape du Tour de France, sans doute celle qui passe par ses terres de Corrèze, le 20 juillet prochain.

 

Quant aux vacances présidentielles du mois d’août, elles se dérouleront à l’intérieur de nos frontières, tout comme celle de son Premier ministre et des membres du gouvernement. En ces temps de crise et d'inquiétude, où les symboles ont leur importance, ce sera donc un été cent pour cent français.

source le nouvel obs

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